Vainqueur du Masters en avril, numéro 1 mondial, Jon Rahm est l’un des grands favoris du PGA Championship qui débute jeudi à Oak Hill (New-York). Sa première prise de parole a montré qu’il était calme, serein, sûr de sa force, lui qui a déjà gagné quatre fois cette saison. A l’opposé d’un Rory McIlroy qui a semblé en plein doute, une demi-heure plus tôt en conférence de presse.
D.O.
Vainqueur de l’US Open en 2021 et du Masters le mois dernier, il ne manque plus que deux levées à Jon Rahm pour compléter un Grand Chelem en carrière après lequel court Rory McIlroy depuis près de dix ans. Et sur sa forme du moment, il pourrait bien mettre tout le monde d’accord dimanche au PGA Championship, sur un parcours « old school », dixit Justin Thomas lundi, qui devrait lui convenir à merveille.
Live from Oak Hill with World No. 1, Jon Rahm. https://t.co/sJCqWJeo7v
— PGA Championship (@PGAChampionship) May 16, 2023
« J’ai regardé des extraits du PGA de 2013 et j’ai bien vu qu’en redessinant le parcours ils avaient essayé de le rendre plus difficile », a d’abord souligné le numéro 1 mondial mardi, au sujet du parcours d’Oak Hill où débute jeudi le deuxième Majeur de l’année.
J’aime ce parcours. Il est difficile mais amusant.
« J’aime ce parcours. Il est difficile mais amusant. Et celui qui va décider de la position des drapeaux, ou même des tees, va bien s’amuser, car il y aura de nombreuses opportunités. Mais si l’on met la balle où on doit la mettre, sur les fairways et sur les greens, il ne devrait rien se passer de délirant », a ajouté le colosse basque, réputé pour sa régularité.
Déjà quatre victoires en 2023
« Je me sens bien. Je suis confiant. Je vis une année incroyable. Je m’amuse bien et j’aimerais continuer à surfer sur cette vague », a souri Jon Rahm. Il n’est pas surfeur du tout mais son palmarès récent se passe de tout commentaire : victoire au Masters, mais aussi au Genesis Invitational, à l’American Express, au Tournoi des Champions, et podiums au Mexico Open (2e) et au Phoenix Open (3e), pour ne parler que de l’année 2023. Cela fait un joli rapport qualité-prix, surtout dans des tournois aussi richement dotés.
J’aimerais continuer à surfer sur cette vague.
La réorganisation de la saison des Majeurs, qui ne date que de 2019, est un énorme atout pour l’homme en forme du moment, avec quatre tournois du Grand Chelem s’échelonnant entre début avril et la mi-juillet. Dans la foulée du Masters, où il n’a jamais semblé douter, il peut très bien enquiller le PGA Championship cette semaine et The Open au Royal Liverpool, pour boucler un rarissime Grand Chelem en carrière. Quitte à lever le pied à l’US Open… ce qu’il ne fera sûrement pas !
« Bien sûr, si je gagne cette semaine ou si je remporte The Open, ça deviendra une réalité, mais gagner deux Majeurs, ce n’est pas facile, et imaginer qu’on puisse les choisir me semble ridicule. Le Grand Chelem, ce serait génial, mais il y a très peu de gens qui ont réussi (Ndlr, Gene Sarazen, Ben Hogan, Gary Player, Jack Nicklaus et Tiger Woods) et le dernier s’appelait Tiger. Sans vouloir paraître trop arrogant, je préfère me concentrer sur le nombre de Majeurs que je peux gagner, plutôt que sur un éventuel Grand Chelem. »
McIlroy désabusé ?
Sur ce sujet bien précis, celui du nombre de Majeurs remportés, Jon Rahm est en train de rattraper Rory McIlroy. Le Nord-Irlandais, 3e joueur mondial, a disputé 30 Majeurs depuis sa dernière victoire dans un Grand Chelem. C’était justement au PGA Championship, en 2014, bien avant la réorganisation du calendrier. Et il manque toujours la veste verte à Rory, d’où sa déception immense le mois dernier quand il a manqué le cut à Augusta, alors qu’il avait plutôt bien joué, et souvent, cet hiver.
Mardi en conférence de presse, juste avant Rahm, McIlroy a semblé un peu désabusé. « Je pense que je dois me poser moins de questions, avoir des attentes moins élevées. Et si je ne gagne plus jamais de tournoi sur le PGA Tour, je pourrai quand même dire que ma carrière a été une réussite », a même ajouté, en substance, l’un des joueurs les plus doués de sa génération.
Happy 34th birthday @McIlroyRory
34 kids from Optum surprised Rory @WellsFargoGolf by singing him Happy Birthday and giving him a custom cake! Tournament weeks are tough, each kid helped by giving their tips to improve mental health. pic.twitter.com/wgJ6cKjchC
— Optum (@Optum) May 4, 2023
McIlroy n’a que 34 ans, depuis début mai, contre 28 pour Rahm, et il a mis beaucoup d’énergie dans le combat de ces derniers mois contre le LIV Golf de Greg Norman. Ce PGA Championship peut lui permettre de faire mentir les bookmakers et de revenir au sommet… A condition de battre Jon Rahm et Scottie Scheffler, entre autres rivaux haut de gamme.
Photo : Kevin C. Cox / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP