Si The Open demeure le tournoi Majeur où les Français ont connu le plus de réussite – victoire d’Arnaud Massy en 1907, défaites en play-off de Jean Van de Velde et de Thomas Levet – l’US Open demeure un exercice bien plus compliqué. Depuis 2000, seul Grégory Havret est ainsi parvenu à finir dans un top 5. C’était en 2010 à Pebble Beach.
L.V.
Depuis l’an 2000, dix-neuf golfeurs tricolores ont disputé un US Open. Douze sont parvenus à franchir au moins une fois le cut. Un seul a réussi l’exploit de grimper sur le podium. Il s’agit de Grégory Havret, deuxième en 2010 à Pebble Beach, à une longueur seulement du vainqueur dans le par total, le Nord-Irlandais Graeme McDowell.
Le Rochelais s’était d’ailleurs payé le luxe de battre Tiger Woods avec qui il partageait son dernier tour le dimanche. Un souvenir forcément inoubliable. « J’y pense souvent, souffle-t-il. Surtout quand on arrive dans la période de l’US Open, au mois de juin… Cela reste une très belle aventure mais c’est aussi ma plus grosse déception en tant que joueur professionnel. Je serais peut-être plus heureux aujourd’hui si j’avais fini quatrième avec quatre ou cinq coups sur le leader. Finir deuxième à un coup du vainqueur en faisant sortie deux putts au 17 puis sortie deux putts au 18, c’est plutôt rageant. Car en ne faisant qu’une sortie suivie d’un putt sur l’un des deux trous, je partais en play-off ! »
L’année suivante, au Congressional, il passera de nouveau le cut mais terminera très loin de Rory McIlroy, vainqueur sans partage à -16, record égalé en 2017 par Brooks Koepka à Erin Hills (Wisconsin). Grégory Havret se contentera cette fois de la 30e place…
Bourdy, troisième à Oakmont après 36 trous
Depuis 2010, plus aucun français n’a accroché un top 5. Ni même un top 15. La meilleure perf’ est toujours à mettre à l’actif de Grégory Bourdy. Resté à quai en 2012 à San Francisco sur le redoutable tracé d’Olympic, le Bordelais pointe quatre ans plus tard à la troisième place après 36 trous du côté d’Oakmont (Pennsylvanie) après deux superbes cartes de 71 et de 67. A deux points derrière Dustin Johnson, le futur vainqueur. Hélas, un 75 puis un 73 l’obligent ensuite à reculer au 18e rang final.
Présent cette semaine à Los Angeles pour son 3e US Open personnel, Matthieu Pavon, qualifié le 16 mai dernier via le marathon sur 36 trous organisé à Walton Heath (Angleterre), avait lui aussi bien démarré à Shinnecock Hills en 2018. Son 71 (+1) inaugural l’avait ainsi positionné dans le top 10 (6e) avant de vivre un vendredi bien plus mouvementé bouclé en 77 (+7). Le Bordelais avait néanmoins validé son ticket pour le week-end, s’offrant une belle 25e place grâce à un très solide 70 (par) le dimanche.
18e, c’est donc à ce jour le classement « référence » pour le clan tricolore. Un « record » vieux de sept ans qui ne demande qu’à être oblitéré cette semaine sur le par 70 du Los Angeles Country Club. Ils sont cinq à relever le défi !
Tous les Français à l’US Open depuis 2000
2023 : Victor Perez, Matthieu Pavon, Romain Langasque, Paul Barjon et Bastien Amat.
2022 : Victor Perez (73, 74 = +7)
2021 : Victor Perez (75, 75 = +8) ; Paul Barjon (73, 78 = +9)
2020 : Romain Langasque, 34e (71, 74, 75, 73 = +13) ; Paul Barjon (77, 71 = +8) ; Mike Lorenzo-Vera (73, 77 = +10) ; Victor Perez (76, 74 = +10)
2019 : Clément Sordet, 72e (76, 68, 74, 74 = +8) ; Matthieu Pavon (73, 74 = +5)
2018 : Matthieu Pavon, 25e (71, 77, 74, 70 = +12) ; Alexander Levy (77, 80 = +17)
2017 : Grégory Bourdy (77, 72 = +5) ; Joël Stalter (77, 72 = +5) ; Alexander Levy (77, 75 = +8)
2016 : Grégory Bourdy, 18e (71, 67, 75, 73 = +6) ; Romain Wattel, 63e (71, 75, 75, 76 = +17) ; Gary Stal (71, 76 = +7)
2015 : Alexander Levy, 27e (70, 69, 73, 73 = +5) ; Victor Dubuisson (74, 73 = +7)
2014 : Victor Dubuisson, 28e (70, 72, 70, 75 = +7)
2013 : Pas d’engagé
2012 : Raphaël Jacquelin, 21e (72, 71, 73, 71 = +7) ; Grégory Bourdy (74, 75 = +9)
2011 : Grégory Havret, 30e (77, 69, 71, 69 = +2) ; Thomas Levet (75, 76 = +9)
2010 : Grégory Havret, 2e (73, 71, 69, 72 = +1) ; Jean-François Lucquin (75, 75 = +8)
2009 : Thomas Levet, 45e (72, 72, 71, 76 = +11) ; Jean-François Lucquin, 54e (73, 71, 75, 75 = +14) ; Raphaël Jacquelin (73, 73 = +6)
2008 : Thomas Levet (74, 76 = +8)
2007 : Christian Cévaër (78, 85 = +23)
2006 : Pas d’engagé
2005 : Thomas Levet, 52e (75, 73, 73, 74 = +15) ; Pierre-Henri Soero (a) (83, 77 = +20)
2004 : Thomas Levet (75, 75 = +10)
2003 : Pas d’engagé
2002 : Thomas Levet, 18e (71, 77, 70, 72 = +10) ; Jean Van de Velde, 45e (71, 75, 74, 75 = +16)
2001 : Pas d’engagé
2000 : Jean Van de Velde (76, 76 = +10)
Photo : ROBYN BECK / AFP