C’est au Royal Liverpool que le golf français a écrit certainement la plus grande page de son histoire. C’est ici, en 1907, que Arnaud Massy décrochait la Claret Jug. Présents cette semaine pour le 151e The Open, Victor Perez, Romain Langasque et Antoine Rozner tenteront de rejoindre le Basque dans la légende.
Lionel VELLA
Neuf ans après le triomphe de Rory McIlroy, le plus vieux des quatre Majeurs de la saison golfique retrouve le Royal Liverpool Golf Club. Situé dans la petite bourgade d’Hoylake, au sud-ouest de Liverpool, au-delà de l’embouchure de la Mersey, cet endroit est forcément rempli d’histoire. Entré dans la rotation en 1897, il a accueilli douze fois The Open. Certains des plus grands golfeurs s’y sont imposés. De Walter Hagen en 1924 à Bobby Jones en 1930, en passant par Peter Thomson en 1956 et Roberto de Vicenzo en 1967, sans oublier évidemment Tiger Woods en 2006.
10 days to go… 🗓️
The anticipation. Can you feel it?@RLGCHoylake pic.twitter.com/d3lJtF6flf
— The Open (@TheOpen) July 10, 2023
C’est également sur ce pur links de bord de mer qu’un Français a apposé son nom pour l’éternité sur la Claret Jug. C’était en 1907. Il y a 116 ans ! Son nom ? Arnaud Massy. Dans le vent et sous la pluie, le Basque avait damé le pion aux meilleurs golfeurs de l’époque, JH Taylor, Harry Vardon, James Braid ou encore Ted Ray. Sur deux jours (20 et 21 juin) et sur 36 trous dans la journée, il était devenu le premier non-britannique à s’imposer. Battu en play-off en 1911 par ce même Harry Vardon au Royal St George’s, il a disputé 21 Open britannique entre 1902 et 1930, dont cinq rien qu’au Royal Liverpool (1902, 1907, 1913, 1924 et 1930).
A place with history. A place of change.@RLGCHoylake has constantly evolved over 150 years.
At The 151st Open, the story is no different. pic.twitter.com/zkfsTugZsX
— The Open (@TheOpen) July 15, 2023
Une carte de visite qui force le respect même si le golf d’aujourd’hui n’a vraiment plus rien à voir avec celui que l’on pratiquait au début du XXe siècle. Le site d’Hoylake a lui aussi bien changé depuis la victoire, la seule et unique pour la France en Majeur, d’Arnaud Massy. D’abord dessiné (en 1869) par Robert Chambers et le frère cadet d’Old Tom Morris, George Morris, le parcours a été « relooké » au début des années 1900 par le grand architecte Harry Colt avant de subir plusieurs améliorations au fil des décennies suivantes. En 2014, le parcours était encore étalonné en par 72 de 6 686 mètres. Pour cette 151e édition, il passe en par 71 de 6 751 mètres. Quatre trous de la partie retour (10, 15, 16 et 17) ont été soit allongés, soit raccourcis.
The 2014 Champion Golfer of the Year: @McIlroyRory
Will he be the 2023 Champion at Hoylake once again? pic.twitter.com/TaF9T01egb
— The Open (@TheOpen) July 10, 2023
En 2014, pour la dernière de The Open au Royal Liverpool, Rory McIlroy n’avait jamais quitté la première place du leaderboard, l’emportant à -17 (271) avec deux points d’avance sur l’Américain Rickie Fowler et l’Espagnol Sergio Garcia. Le Nord-Irlandais décrochait là son troisième Majeur après l’US Open 2011 et le PGA Championship 2012 avant de récidiver quelques semaines plus tard au PGA Championship 2014 dans le Kentucky. Depuis, le nouveau n°2 mondial grâce à son succès au Scottish Open court après un cinquième succès en Grand Chelem. Inexorablement…
The swing that began one of the most dramatic sequences in golfing history.
Watch Jordan Spieth’s odyssey at Royal Birkdale in full here.@royalbirkdale @JordanSpieth
— The Open (@TheOpen) July 11, 2023
A 34 ans, il fait donc forcément partie des favoris naturels cette semaine, lui qui était en tête après 54 trous à St Andrews il y a un an avant d’être coiffé le dimanche par l’Australien Cameron Smith, vainqueur, et l’Américain Cameron Young, seul deuxième. Les prétendants à la victoire sont toutefois nombreux. On pense bien sûr au n°1 mondial Scottie Scheffler, troisième ex aequo au Genesis Scottish Open, mais aussi à Jon Rahm, lauréat de la veste verte en avril à Augusta, et à Brooks Koepka, vainqueur de l’USPGA en mai à Rochester (New York) et jamais aussi dangereux qu’en mode Grand Chelem. Les Américains qui ont très souvent brillé sur les links d’Angleterre et d’Ecosse à l’image d’un Collin Morikawa en 2021 ou d’un Jordan Spieth en 2017 au Royal Birkdale (voir ci-dessus).
Faire mieux que Victor Dubuisson, 9e en 2014…
Ils étaient trois en 2014 au Royal Liverpool à défendre les couleurs tricolores (Victor Dubuisson, 9e, Grégory Bourdy, 47e, Victor Riu, cut). C’est encore un trio qui va tenter de rejoindre l’éternel Arnaud Massy dans la légende. Qualifié via le top 30 de la Race to Dubaï 2022, Victor Perez prend part à son troisième The Open. 34e en 2022, il n’avait pas franchi le cut en 2021 au Royal St George’s. Romain Langasque (qualifié fin juin via le top 20 de la Race to Dubaï 2023) s’élance pour son quatrième British. Encore amateur, il avait passé le cut en 2015 à St Andrews avant de finir 63e au Royal Portrush en 2019. Comme Perez en 2021, il n’avait pas passé l’écueil du cut. Enfin, Antoine Rozner, qualifié le 4 juillet au Royal Cinque Ports (Kent) lors des finales sur quatre sites différents, jouera son deuxième The Open après 2021 où il avait terminé 59e !
Photo : David Cannon/R&A/R&A via Getty Images