Depuis Padraig Harrington, auteur d’un fabuleux doublé en 2007 et 2008, plus aucun vainqueur sortant n’est parvenu à conserver un an de plus la Claret Jug. Et si Cameron Smith, lauréat à St Andrews en 2022 et désormais sur le LIV Golf, réussissait cet exploit ?
L.V. à Hoylake
Honneur au champion sortant. Alors que Rory McIlroy a d’ores et déjà annoncé qu’il ne se présenterait pas en conférence de presse en amont du 151e The Open qui débute ce jeudi au Royal Liverpool, Cameron Smith, lui, était bien présent devant les médias ce lundi. L’Australien, vainqueur le 9 juillet de l’étape anglaise du LIV Golf au Centurion, en banlieue de Londres, n’a éludé aucun sujet. Même si les questions ont souvent tourné autour du Tour dissident soutenu à coups de millions de dollars par le Fonds d’investissement public (PIF) d’Arabie saoudite.
J’ai l’impression que je touche au but. Il faut juste que tout s’emboite correctement. C’est lors du premier tour au Centurion que j’ai senti que tout s’était mis en place dans mon jeu
A la question de savoir si le vainqueur du 150e Open britannique à St Andrews était toujours le même un an plus tard, il a répondu sans hésiter par l’affirmative. Avec toutefois une petite précision… « Je pense que je n’ai pas changé en tant qu’être humain, souffle-t-il dans un sourire malicieux. En tant que golfeur, j’ai l’impression d’être meilleur que l’an dernier. Le travail que j’ai entrepris est en train de porter ses fruits. Je ne sais plus à qui je l’ai dit encore ce matin (lundi) : jouer mon fer 5 a toujours été un peu difficile pour moi. C’est justement quelque chose que je suis en train de travailler plus sérieusement que par le passé. »
« J’ai l’impression que je touche au but, enchaine-t-il. Il faut juste que tout s’emboite correctement. C’est lors du premier tour au Centurion (7 juillet) que j’ai senti que tout s’était mis en place dans mon jeu. Mon driver n’a jamais été réellement mon meilleur ami mais là aussi, c’est en train de changer. Je sens que ça arrive… »
Alors, oui, il y a beaucoup d’incertitude mais je le répète, je suis optimiste quant à la présence du LIV dans le futur…
Quelques semaines après avoir contredit Sir Nick Faldo qui annonçait la fin prochaine du LIV Golf suite à la fusion officialisée le 6 juin entre le PIF, le DP World Tour et le PGA Tour, Cameron Smith persiste et signe. « Moi, je suis optimiste. Il y a évidemment beaucoup de choses encore en suspens. Pour le moment, personne ne sait vraiment. Je ne pense même pas que les gars qui essaient de régler le problème sachent vraiment à quoi tout ça va ressembler… Alors, oui, il y a beaucoup d’incertitude mais je le répète, je suis optimiste quant à la présence du LIV dans le futur… »
Et quand on lui demande quel sera l’avenir immédiat du Directeur général du LIV Golf, Greg Norman, fortement menacé par cette fusion, il souhaiterait sincèrement que son compatriote continue dans ses fonctions.
« On est devenu un peu des amis ses huit-neuf derniers mois, confirme-t-il. Personnellement, il fait un excellent travail pour notre Tour. Il est toujours à la recherche du meilleur pour nous. C’est ce qu’on demande en priorité à un gars qui assure le spectacle. Alors, oui, j’aimerais qu’il continue… »
Il y a beaucoup de joueurs qui sont capables de l’emporter cette semaine. Et je suis sûr que Rory sera l’un d’entre eux
Arrivé samedi après-midi à Hoylake depuis Londres, l’actuel 7e joueur mondial a dû composer avec une météo peu favorable. Malgré le vent omniprésent dimanche, il s’est mesuré au parcours en jouant les trous allant du 1 au 5 puis ceux entre le 14 et le 18. « J’ai vu une bonne partie du parcours. C’est un lieu formidable. Le vent soufflait très fort et ce sera un élément qu’il faudra appréhender toute la semaine, même si apparemment, ça va faiblir un peu. Mais c’est clairement un très bon test de golf. »
A l’instar de Rory McIlroy, vainqueur du Genesis Scottish Open lors d’un finish époustouflant, le golfeur de Brisbane débarque en forme pour défendre sa Claret Jug. On rêve donc d’une revanche entre les deux hommes, déjà redoutables adversaires il y a un an à St Andrews. Le duel avait, on s’en souvient, tourné le dimanche en faveur de l’Australien, auteur d’un fabuleux 64 (-8)…
« Ce serait une belle histoire à raconter pour vous les gars, lâche-t-il en guise de conclusion aux journalistes présents en salle de conférence. Il y a beaucoup de joueurs qui sont capables de l’emporter cette semaine. Et je suis sûr que Rory sera l’un d’entre eux. Il a joué un super golf ces derniers mois. Il vient d’en gagner un et ça peut faire boule de neige. En tout cas, ce serait chouette comme histoire ! »
Photo : Stuart Franklin/R&A/R&A via Getty Images