Le temps n’était pas au beau fixe ce mardi matin à Evian-les-Bains plutôt très Evian-les douches. La morosité humide accable la grande région lémanique et les divers sites météo annoncent une instabilité continue jusqu’au week-end.
La chronique de Philippe Hermann
Heureusement que les prévisionnistes météo savent aussi se planter, comme en témoigne ce que McIlroy et cet Harman inattendu ont subi à Liverpool il y a peu. Donc, à l’inverse, on vivra un bon bout de soleil, assure la direction du tournoi, au moins heureuse de ne pas inviter 128 pros, les meilleures au monde, et trois amateures, championnes en devenir, à jouer le 10e Amundi Evian Championship par une canicule féroce vécue par ailleurs.
Les Françaises réquisitionnées pour la bonne cause
Premier contrôle pour ce mercredi avec le traditionnel Pro-Am parrainé par Rolex.
Donc, peu de dames sur les tees de départ à l’entraînement dans la matinée. Pas de trace du commando français. Pauline Roussin-Bouchard, Céline Boutier, Perrine Delacour, Céline Herbin…
Flemmardes ? Pas du tout… Elles sont sous la garde sympathique de Philippe Millereau, photographe de talent en mission spéciale à l’Hôtel Ermitage, chargé de tirer en studio leur beau portrait comme ceux des athlètes et des officiels hexagonaux susceptibles d’être aux J.O. de Paris, soit quelques mille prises de vues, dont celles de ces quatre talents, candidates visant l’Albatros en septembre 2024 pour succéder à la Coréenne Inbee Park (Rio) et à l’américaine Nelly Korda (Tokyo), le golf fêtant encore son retour aux jeux après l’absence notée depuis 1904.
Le club des 5
Il pleut moins, mais fait grand frais pour un 25 juillet. La direction n’est pas bousculée et partage encore le temps d’un café. Jacques Bungert est vice-président de ce championnat qui, depuis 2013, est l’un des cinq plus importants au monde du circuit féminin. Le sport de haute volée ne pouvant plus vivre sans un financement à la hauteur de ses ambitions, plus de six millions sont destinés à la dotation du rendez-vous d’Evian.
Enorme? Pas vraiment en comparaison avec d’autres majeurs. Voyez vous-même : 11 millions pour l’US Women’s Open, 10 pour le KPMG Women’s PGA Championship, et 7,3 pour The Women’s Open dans deux semaines à Walton Heath, The Chevron Championship à 5,1 étant indépendant d’une association faîtière, un peu comme Evian…
On continue à pousser pour le faire évoluer évidemment avec le concours d’Amundi, Rolex, Evian […] et la collaboration des associations féminines qui n’ont pas les millions par dizaines des PGA Tour et DP World Tour masculins.
Jacques Bungert
Les différences vous interrogent, dites-vous ?
Et avec le golf masculin sortant des « talbins » verts sans compter, effet LIV, face à la parité des deux sexes réclamée sur tous les tons, doit-on imaginer que le rendez-vous haut-savoyard doive remettre au pot une nouvelle couche d’Euros ? On ne serait pas surpris de l’apprendre par Franck Riboud, Président du tournoi, à la première occasion. Huit millions ne seraient pas une surprise. Pour la LPGA, non plus…
Sans pression
« C’est une façon de voir la chose », dit Jacques Bungert, « mais ce n’est pas un must, ou la première des obligations. On n’est pas dans une course à l’échalote. Un correctif sans doute, mais de notre propre décision. Pas sous l’effet d’une Damoclès quelconque. On continue à pousser pour le faire évoluer évidemment avec le concours d’Amundi, Rolex, evian (l’eau), les partenaires principaux, et la collaboration des associations féminines qui n’ont pas les millions par dizaines des PGA Tour et DP World Tour aujourd’hui affichés. Et ne me demandez pas d’où ces fonds sortent, je n’en sais rien ».
A part ça, aucun changement d’importance sur le terrain ou ailleurs, avec une préférence donnée aux back tees. Pour le reste, on ajuste ici ou là. Nature du plateau, environnement, accueil des invités et du public, participation du public, apprentissage du golf, vigilance, etc… On a très bien vendu les billets “Premium”. Les hôtels sont pleins. Avec une météo stabilisée, le public devrait être là en plus grand nombre. Nous n’en doutons pas.
Photo ©Photo Philippe Millereau / KMSP