Céline Herbin a multiplié les belles performances sur le Ladies European Tour (LET) ces dernières semaines avec cinq tops 15 en six tournois. Elle arrive donc en pleine possession de ses moyens à Evian. La Française âgée de 40 ans est également revenue sur le rapprochement entre le PGA Tour et le LIV Golf et pense que cela profitera au golf féminin.
Propos recueillis par Nathan CARDET, à Evian
Vous êtes en pleine forme sur le LET, cela doit vous donner de la confiance avant cet Amundi Evian Championship ?
Oui, bien sûr, je suis contente des derniers résultats. Après la confiance, je ne la mets pas vraiment sur les résultats, elle est là grâce aux entraînements de tous les jours. C’est pour cela qu’il n’y a aucune pression. Je suis là pour donner le meilleur de moi-même et après on verra bien ce que ça donne. Être Française et jouer un Majeur en France, c’est un luxe, c’est génial.
Avez-vous modifié des choses dans votre entraînement ?
J’ai eu la possibilité cette année de faire une très bonne présaison, que ce soit niveau technique, physique ou mental. C’est la raison pour laquelle les résultats sont là, il n’y a pas de secret. Après, je savais bien qu’ils allaient arriver tôt ou tard. J’ai fait quelques tops 10, mais je n’ai pas encore “chopé” de victoire, donc il y a encore de la marge. Mais disons que voilà, c’est la logique. J’ai confiance en mes capacités et je sais que je suis capable de très bien jouer au golf.
Vous avez partagé une partie d’entraînement avec Pauline Roussin-Bouchard. Pouvez-vous nous en parler ?
Elle est très relax, c’est très très sympa de jouer avec elle. Pauline a tout le temps le sourire, donc c’est super et on s’entend bien. On a le même entraîneur (Alain Alberti), donc forcément on essaie de faire les parties ensemble aussi par rapport à lui. On l’avait déjà fait cette saison en Floride pour l’Aramco. Il y a un petit bonus en plus : mon copain, c’est le caddie de Pauline et du coup ça me permet de passer un peu plus de temps avec lui (rires).
Il y a des options qui peuvent s’ouvrir
Quels sont vos objectifs pour cette deuxième partie de saison ?
Je me concentre vraiment sur les trois prochains tournois et après on verra bien, je prendrai le temps d’analyser un peu. Il y a des options qui peuvent s’ouvrir selon les résultats. Il y a un re-ranking du LPGA après le British, et d’un seul coup ça peut me rouvrir les portes du LPGA. Mais je suis très bien sur le LET aussi. Je vais continuer et essayer de faire de bons résultats. Finalement, peu importe où je joue, l’important c’est de continuer à faire le boulot, d’être bien physiquement, mentalement et techniquement. Les résultats sont les conséquences de cela.
Vous aviez fait quelques tournois sur l’Epson Tour également en début de saison…
Ça, par contre, c’est vraiment un circuit où je ne me sens pas à l’aise. J’ai fait plusieurs parties avec des amateurs. J’avais vraiment l’impression de jouer des tournois amateurs, c’est pour ça que j’ai pris la décision de revenir, pour me sentir plus à l’aise.
Est-ce que vous suivez les nouvelles relations LIV/PGA Tour ? Est-ce que vous pensez que cela sera positif dans le futur pour le golf féminin ?
Je pense que c’est très positif. Enfin il y a un accord même si on ne connaît pas tous les détails. Je suis convaincue que ça va avoir aussi un très bon effet sur le golf féminin. Il y a le LIV chez les hommes mais nous, on a les Aramco Team Series depuis plusieurs années et ça n’a pas du tout été choquant. Pourquoi ne pas faire un circuit mondial comme au tennis où il y a plusieurs catégories de tournoi ?
L’accord pourrait augmenter le nombre de tournois chez les hommes, vous n’avez pas peur qu’il y ait encore moins de visibilité pour les dames ?
Non, je ne pense pas. C’est même l’inverse parce qu’ils sont déjà en train de développer beaucoup plus le sport féminin. C’est quasiment maintenant une obligation des sponsors à s’engager autant dans le sport féminin que le sport masculin. Le fait que Aramco ait investi dans le golf féminin, c’est très positif. On a eu un tournoi à 5 millions de dollars en début de saison, et ce n’était pas un Majeur (Aramco Saudi Ladies International). J’ai confiance que le golf féminin se développe grâce à cette alliance.
© Mark Runnacles / LET