Céline Boutier a joué un très solide Moving day en rendant une carte de 67 (-4). La Française est plus que jamais en course pour un premier titre en Majeur à la veille du dernier tour.
Propos recueillis par Nathan CARDET, à Evian
Vous avez réussi à convertir presque toutes vos opportunités aujourd’hui. Vous êtes-vous sentie dans un bon jour ?
J’ai vraiment essayé de rester sur le moment présent. Si j’avais des opportunités qui arrivaient, j’essayais de les saisir. J’ai eu un peu de chance au 2 avec le chip rentré. Et ensuite, j’ai vraiment réussi à bien convertir mes occasions sur les deux pars 5 de l’aller ; ceci m’a aidé à aller de l’avant. Je pense que sur ce parcours, quand on est dans une bonne position, les opportunités de birdies sont plus nombreuses. Il faut juste rester patient et attendre qu’elles arrivent.
Vous avez aussi réussi à vous sauver alors que vous étiez en difficulté…
Sur 72 trous, on va rater des coups. Je pense qu’il ne faut pas alors s’affoler ; je considère que j’ai été positive car les autres compartiments de mon jeu ont pris le dessus quand le long jeu était moins bon.
J’ai vraiment eu tendance à m’emballer et à trop penser au futur
Est-ce que ça vous a libéré de jouer avec Yuka Saso, votre partenaire de double de la semaine passée ?
Je pense que ça m’a aidé à être un peu plus relax. C’est vrai que je m’entends très bien avec elle : elle a une personnalité super positive. Ce fut vraiment cool de partager cette partie avec elle.
Que se passe-t-il dans votre tête, là maintenant ?
J’essaie de rester le plus calme possible. Il reste encore 18 trous à jouer et rien n’est gagné. J’essaie vraiment de faire au mieux. Dans le passé, j’ai parfois eu tendance à m’emballer et à trop penser au futur. C’est vrai que j’ai appris heureusement à rester dans le moment présent.
L’un des enseignements de la journée, c’est cet écart qui se creuse avec vos adversaires…
Honnêtement, comme je viens de dire, il reste encore beaucoup à faire. Je pense qu’en 18 trous, beaucoup de choses peuvent se passer. J’essaie de pas trop m’emballer, d’aborder encore la dernière journée comme un autre challenge et de me focaliser sur chaque trou à venir.
C’est un parcours qui est assez intimidant les premières fois qu’on le joue
Comment avez-vous accueilli le fait que les parties soient avancées ce matin ?
J’ai trouvé que c’était plutôt positif. Au moins, on a fini les 18 trous et on n’a pas eu de retard. On ne sait jamais vraiment avec le temps : je pense qu’ils ont bien fait de prendre cette décision. C’est vrai que c’est moins de récupération mais au moins on a fini le 3e tour et demain, j’espère que ça ira.
Vous sentez-vous plus en maîtrise sur ce parcours que les années précédentes ?
Evian est un parcours qui est assez intimidant les premières fois qu’on le joue. Toutefois, on peut facilement se focaliser sur les spots à éviter. Cette semaine, c’est ce que j’ai essayé de faire : j’ai ainsi réussi à prendre plus de fairways et de greens.
J’essaie de ne pas vraiment penser au golf en dehors du parcours
Le fait d’être en famille dans une maison à l’écart d’Évian, dans votre bulle, cela vous aide ?
Oh oui ! Cette proximité familiale m’aide énormément parce qu’après ma partie, j’essaie de ne pas penser au golf en dehors du parcours. Cette distance m’aide aussi à récupérer et à décrocher un peu.
Avez-vous le sentiment d’entretenir le rêve du public ?
Je ne sais pas trop. C’est sûr que mes supporters aimeraient que je joue bien et que je gagne. Moi aussi, j’aimerais bien ! Mais j »essaie de ne pas trop m’emballer et de ne pas me mettre trop de pression.
Qu’est-ce que ça représenterait, pour vous, de gagner ce tournoi ?
Ça serait un rêve. Je pense que c’est vraiment un des tournois qui m’a fait rêver depuis mon enfance. Mais il reste encore du chemin et j’essaie de ne pas trop y penser.
©Mark Runnacles / LET