Auteure d’une nouvelle carte très solide ce dimanche, Céline Boutier a remporté son premier Majeur, chez elle en France, devant un public acquis à sa cause. De quoi ouvrir la porte à bien d’autres victoires.
Propos recueillis par Nathan CARDET, à Evian
Que représente cette victoire pour vous ?
C’était mon plus grand rêve depuis que j’ai commencé à regarder le golf. Ce tournoi a toujours été très spécial pour moi, ne serait-ce qu’en le regardant quand j’étais adolescente. Je me posais aussi la question si ça allait se réaliser un jour. Pouvoir tenir ce trophée est assez incroyable. N’importe quelle victoire majeure est déjà assez incroyable mais c’est encore plus difficile de le faire à la maison. Je pense que mon expérience ici m’a beaucoup aidé à mieux gérer la pression cette semaine, le fait de l’avoir joué plusieurs fois dans le passé. Ça me donne vraiment beaucoup de confiance dans mes capacités à gagner d’autres Majeurs.
Pouvez-vous nous raconter vos émotions en remontant le fairway du 18 ?
Je me suis sentie un peu dépassée en entendant les chants, mon nom et leur joie. J’étais à la limite de pleurer, mais j’ai essayé de me concentrer sur mon dernier deux putts. C’était assez incroyable de voir le monde autour du fairway, du green, de voir et entendre les chants et les encouragements du public. C’est une expérience que je n’oublierai jamais et je n’aurais pas pu rêver mieux.
J’ai essayé de prendre des petits moments toute la journée pour absorber un peu l’environnement et l’ambiance
Votre famille était là pour vous regarder. Ils n’ont pas souvent l’occasion de vous voir. Qu’est-ce que cela signifie de les avoir à vos côtés ?
C’est encore mieux. J’ai l’impression qu’ils m’ont vraiment aidé cette semaine à garder les pieds sur terre et à ne pas penser au golf en dehors du parcours. Je pense que c’est vraiment très agréable de pouvoir partager cela avec eux, et je ne serais pas là sans eux.
Est-ce que vous avez réussi à profiter durant ces 18 trous du moment et de l’atmosphère ?
J’ai essayé de prendre des petits moments toute la journée pour absorber un peu l’environnement et l’ambiance, après certains bons coups, quand on avait quelques temps d’attente, quelques moments ici et là.
Trois birdies dans les cinq premiers trous… Dans quelle mesure cela vous a-t-il aidé à compenser votre nervosité ?
Je savais qu’un bon départ serait la clé de la journée, et j’ai vraiment bien commencé. J’ai tapé deux bons coups au 1 pour me mettre en bonne position et j’ai fait un birdie. Le deuxième birdie au 2 était un peu inattendu, un peu de chance je pense avec un bon putt. Le troisième birdie, au 5, l’a été aussi. Il s’est passé beaucoup de choses au cours des cinq premiers trous. C’était vraiment très agréable de pouvoir réaliser ces coups dès le début, et j’ai pu me détendre un peu plus.
C’est bien que ça ne soit pas toujours la vie en rose.
Comment avez-vous réussi à rester calme et serein sur le parcours avec toute la pression sur vos épaules ?
Ce n’était vraiment pas facile, mais les conditions étaient tellement difficiles que j’avais l’impression que ça pouvait basculer très vite, alors j’ai essayé de rester concentrée sur chaque coup et chaque trou à la fois. C’était vraiment resté sur le moment présent, taper des bons coups.
Depuis votre carrière amateur, est-ce qu’il y a eu des moments de doutes ?
Je pense que la période la plus difficile fut mon passage chez les pros… La dernière en amateure et la première en pro. Je n’arrivais vraiment pas à jouer sans stresser. J’avais des blocages, des crises de panique. J’ai eu pas mal d’aide et je n’y serais jamais arrivée sans mon entourage, mais c’est bien que ça ne soit pas toujours la vie en rose.
©Mark Runnacles / LET