129e à la Race, Alexander Levy est conscient qu’il va jouer lors des prochaines semaines son avenir au plus haut niveau. Il ne lui reste que cinq tournois pour sauver son droit de jeu en 2024. L’opération « maintien » démarre dès jeudi sur l’Albatros du Golf National. Un parcours qui ne lui a jamais réussi…
L.V. au Golf National
C’est au salon de l’hôtel Novotel du Golf National à Guyancourt (78) qu’Alexander Levy nous a donné rendez-vous ce lundi en milieu d’après-midi. Détendu, affûté comme jamais, le quintuple vainqueur sur le DP World Tour s’est livré sans détour. Toujours à la recherche d’un swing qui avait fait sa force avant ses ennuis au dos (double hernie discale), celui qui collabore désormais avec le Belge Jérôme Theunis compte sur son expérience pour s’extirper d’une situation comptable plutôt périlleuse.
L’Open de France, je t’aime moi non plus
« J’ai joué neuf trous lundi matin, souffle Alexander Levy. J’adore ce parcours. Les greens étaient un peu soft. Les roughs sont inégaux… Mais Le National se défendra toujours. Les quatre derniers trous restent des monstres. C’est marrant, je n’ai jamais réellement bien joué à l’Open de France (Ndlr, une 35e place en 2014 comme meilleur résultat en neuf participations) mais pourquoi pas faire un truc cette semaine… Auparavant, j’étais très souvent attendu ici, notamment en 2018, l’année de la Ryder Cup au National… Cette année, je ne serai pas dans les meilleures parties, je me sens donc un peu plus détendu… »
Je n’ai pas de douleur au dos. J’ai parfois des spasmes mais rien de grave. Ce sont les muscles qui travaillent… Une chose est sûre, sur le parcours, j’y vais à fond.
Aucune douleur au dos
« Je suis un peu fatigué. C’est la fin de saison. Je tire un peu la patte. C’est mon cinquième tournoi consécutif. Mais sinon, je me sens bien. Je n’ai pas de douleur au dos. J’ai parfois des spasmes mais rien de grave. Ce sont les muscles qui travaillent… Une chose est sûre, sur le parcours, j’y vais à fond. »
Deux cuts manqués d’affilée avant d’affronter l’Albatros
« Je suis un peu déçu car le fond de jeu n’était pas si mauvais que ça en Irlande puis en Angleterre. A l’Irish, le mardi, je change de driver car visiblement les tests effectués n’étaient pas légaux. J’ai donc démarré avec un nouveau driver… Cela n’a pas trop fonctionné sur les mises en jeu. A Wentworth, je n’ai pas si mal joué que ça. Le driving a été plutôt bon. Mais derrière, les putts ne sont pas tombés. »
Il faut être patient et s’accrocher jusqu’au bout, en jouant un peu plus avec la tête et peut-être un peu moins avec la fougue comme je le faisais avant.
129e à la Race, la pression du résultat…
« Je sais de quoi je suis capable. Il ne faut pas vivre dans le passé. Il faut accepter l’instant présent et trouver les ressources pour rebondir. Il me reste cinq tournois (Cazoo Open de France, Alfred Dunhill Links, Open d’Espagne, Andalucia Masters et Qatar Masters). J’ai souvent bien joué entre fin septembre et début octobre… Il faut être patient et s’accrocher jusqu’au bout, en jouant un peu plus avec la tête et peut-être un peu moins avec la fougue comme je le faisais avant. »
« C’est en tout cas un nouvel épisode de ma vie de golfeur pro. En 2013, j’avais gardé la carte pour deux places (109e à la Race). C’est une expérience que je suis obligé d’accepter. Ce n’est pas évident. Je n’ai pas joué pendant neuf mois… Mais ce que je redoutais surtout en reprenant la compétition en janvier dans les Emirats, c’est que j’avais changé mon swing. Je me suis reconstruit. J’ai réathlétisé mon corps. Reconstruire un swing, c’est loin d’être simple. J’ai connu une bonne phase cet été avec huit cuts franchis consécutivement (Ndlr, entre le Scandinavian Mixed et l’Omega European Masters). Le seul souci, c’est que je n’ai pas réussi à faire de bons week-ends. Voilà. Ce qui est très dur, c’est de gérer la frustration. Celle de ne pas jouer le jeu qu’on a joué il n’y a pas si longtemps. On essaie de comprendre, à tête reposée. On ne peut pas comparer un joueur qui a vécu ce qu’il a vécu depuis le début de l’année avec le petit gamin de 23 ans qui débarquait sur le Tour. J’aime bien faire des comparaisons avec le passé mais au final, on n’est plus la même personne. Mais je sais que s’il me reste neuf trous à jouer et que je ne suis pas loin de gagner, ces moments-là, je saurais les gérer. »
Je ne travaille plus avec Alain (Alberti) depuis le mois de juin. Je suis désormais avec Jérôme Theunis. Raph (Jacquelin) m’aide un peu, aussi. Cela se passe bien. Je suis content.
L’éventualité d’aller au PQ3
« Je n’ai pas pensé à ça. Mais s’il faut y aller, j’irai. Il n’y a pas de honte à avoir. Quoi qu’il se passe, je sais que je pourrais encore jouer des tournois sur le DP World Tour en 2024. Je sais où j’en suis à la Race. Mais ça va tellement vite dans le golf. Après une belle semaine, tout peut changer… »
Un nouveau coach depuis le mois de juin
« Je ne travaille plus avec Alain (Alberti) depuis le mois de juin. Je suis désormais avec Jérôme Theunis. Raph (Jacquelin) m’aide un peu, aussi. Cela se passe bien. Je suis content. J’ai bien évolué physiquement, je suis affûté. Il faut vivre l’instant présent. Avec Jérôme, on passe pas mal de temps ensemble en tournoi. Je passe aussi beaucoup de temps au téléphone avec lui. On échange beaucoup. Notamment après Wentworth où j’étais vraiment déçu d’avoir manqué le cut. »
« Alain, c’est lui qui m’a formé dans le monde professionnel. Il m’a apporté beaucoup de choses. Il m’a beaucoup aidé aussi. Grâce à lui, j’ai eu une très belle carrière. Il voyage beaucoup aux Etats-Unis maintenant (avec Pauline Roussin-Bouchard). Mais nos rapports n’ont pas changé. On reste en bons termes… »
Photo : Octavio Passos / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP