Convoqué en conférence de presse en milieu d’après-midi ce mardi au Marco Simone Golf & Country Club, Jordan Spieth, le plus expérimenté des joueurs américains présents à Rome (18 matches de Ryder Cup), ne fait pas une obsession de ces trois décennies d’échecs sur le Vieux continent. Et il explique pourquoi.
L.V., à Rome
Détendu, souriant, dépourvu de la moindre casquette blanche à l’effigie du Stars & Stripes, au contraire de son ami et alter-ego en Ryder Cup Justin Thomas, Jordan Spieth est revenu sur cette anomalie qui perdure depuis trente ans maintenant. Les Etats-Unis ne se sont en effet plus imposés sur le Vieux continent depuis 1993. C’était en Angleterre, au Belfry. Cette 44e édition à Rome sur le parcours du Marco Simone Golf & Country Club est-elle l’occasion de remettre enfin les pendules à l’heure ?
« Plus de la moitié de l’équipe (présente à Rome cette semaine) n’était pas encore née la dernière fois que nous avons gagné ici (en Europe), souffle le Texan, 30 ans et récemment papa pour la seconde fois. Je pense que cela nous a été très clairement expliqué au cours des derniers mois. Ce n’est pas quelque chose qui nous intéresse vraiment, pour être honnête. »
Le public est un critère à prendre en compte, mais on est préparés à ça, on espère que l’ambiance sera chaude.
« La plupart des gars (retenus dans l’équipe du capitaine Zach Johnson) ne faisaient partie d’aucune de ces équipes perdantes à l’extérieur, poursuit-il. Moi, j’ai connu ça à deux reprises (2014 à Gleneagles et 2018 au Golf National). J’avais pourtant eu l’impression d’avoir bien joué au golf. Notre objectif, c’est juste d’avoir un bilan positif. Un bilan gagnant. Si tous les membres de votre équipe tirent dans le même sens, vous dominerez votre adversaire. C’est aussi simple que ça. Il y a aujourd’hui beaucoup de fraîcheur au sein de notre équipe dès qu’il est question de Ryder Cup. »
Le plus expérimenté du groupe US cette semaine (18 matches en quatre Ryder Cup (2014, 16, 18 et 21) avec 8 victoires, 7 défaites et 3 nuls) s’attend néanmoins à une chaude ambiance entre vendredi et dimanche. Un peu plus bouillante encore qu’en France, il y a cinq ans maintenant.
« J’espère (qu’elle sera chaude), s’enthousiasme le triple vainqueur en Majeur. C’est le but de ce tournoi, c’est probablement le tournoi de golf qui ressemble le plus à un match de foot. Moi, j’aime ça. On se prépare à ça. Il y a pas mal de critères qui entrent en jeu, et l’un d’entre eux est le public. Je pense que ce sera probablement un peu plus bruyant ici en Italie qu’en France. Cela dit, je pense que dans quatre ans en Irlande, ce sera encore plus fort qu’ici. »
Photo : Andreas Solaro (AFP)