C’est la rareté de ce domaine de Nitot (140 hectares) qui a retenu l’attention de deux amis passionnés par le golf il y a quinze ans.
Le projet a vite germé dans leurs têtes, le dessin a été exécuté par l’ancien champion professionnel et le premier coup de pioche a été donné en juillet 2013. En janvier 2014, le dynamique green-keeper Thomas Olivier, 32 ans aujourd’hui, formé à Saint-Malo par Paul Bontemps, a quitté le Noria de Marrakech pour s’établir en famille dans le Béarn.
Un drame a alors bouleversé le projet : l’un des amis associés, Bernard Gassiot est mort. L’autre, Jean-François Cabarrouy, a relevé seul le défi, devenu naturellement plus lourd. Après des années de batailles (voir plus loin), une première étape est franchie en avril 2017 avec l’ouverture de 9 trous. Et le 26 octobre 2019, le 18 trous est inauguré par … la Coupe des Jardiniers qui le méritaient bien !
Ce golf qui fait partie du réseau Golfy a déjà 150 membres et des golfeurs de Pau, du Pays basque mais aussi d’Aquitaine se sont arrêtés pour gouter aux charmes de cette région connue pour sa gastronomie, ses balades en montagne et son carrefour culturel entre l’Espagne et la France. Et attirés aussi par les tarifs mis en place : les green-fees sont entre 20 et 38 euros.
Il est assez rare en France de signaler l’ouverture d’un golf, d’autant plus un golf qui ne fasse appel qu’à des capitaux privés, pour que GP rende hommage au passionné ayant passé beaucoup de temps et d’argent à la réalisation de son rêve.
Nous avons demandé à Jean-François Cabarrouy son sentiment au moment où sous un soleil formidable, les premières équipes partaient à la conquête du golf de Navarrenx.
Il convient de dire que si cette construction fut longue, elle fut également source de pénibilité . Je ne pensais pas au départ que toutes ces difficultés fussent aussi importantes.
Elles résultent certes des impedimentas habituels dans ce type de construction mais aussi, hélas, des entraves d’une administration délibérément hostile à ce projet. Ceci peut paraître impensable mais malheureusement vrai. Heureusement, le projet est le résultat d’un ensemble de passions qui ont été plus fortes que tous les freins rencontrés.
La construction est intervenue sur un dessein de Nicolas Joakimides, dans un domaine assurant par sa superficie la préservation environnementale de la faune et de la flore, favorisant même son développement, ce qui reste un de nos objectifs majeurs. Déjà, pour prendre un exemple, nous avons pu constater la résurgence de 24 races de libellules. Et nous espérons travailler avec des instituts publics spécialisés pour mettre en place des plans d’actions en faveur de la faune et de la flore, à l’instar de ce qui a été fait au Golf National.
Pour ce qui est de l’intérêt pécuniaire de cette réalisation, il est avant tout important que pour le moins la totalité des charges générées soient couvertes par les recettes escomptées. Le département des Pyrénées-Atlantiques comprend environ 11000 licenciés et le golf de Navarrenx au milieu de ce département sur une ligne entre Pau et Biarritz est entouré par une population de 120.000 habitants dans un rayon de 30 minutes et de 600.000 habitants dans un rayon d’une heure.
Aujourd’hui le golfeur voyage et il m’incombe de l’attirer à Navarrenx comme les quatorze autres golfs du département y parviennent. Une politique tarifaire attractive sera bien-sûr mise en place.
Le projet initial comprenait 27 trous mais la disparition brutale de mon associé m’a contraint pour l’instant à réduire la réalisation à 18 trous. Dans le courant de l’année prochaine un pitch and putt de 6 trous, ravagé par les sangliers, devrait être remis en état. Il y a enfin une école de golf qui commence à prendre forme dans laquelle enseigne Sébastien Branger notre professeur de golf ».