Présente ce 30 novembre à Paris pour découvrir le documentaire « Force Intérieure » produit par la Fédération française de golf et projeté en avant-première avant la sortie officielle prévue 8 décembre, c’est une Céline Boutier forcément émue qui a répondu à nos questions à l’issue de ces 52 minutes relatant ses débuts dans le golf de haut niveau, son ascension avant la consécration cet été à Evian. Compétitrice dans l’âme, la Française se fixe de nouveaux objectifs en 2024, notamment les Jeux olympiques à Paris.
Propos recueillis par Lionel VELLA
On vous a senti très émue à l’issue de ce documentaire lorsque vous avez pris la parole pour remercier ceux qui vous ont permis d’arriver là où vous vous trouvez aujourd’hui…
Oui, ce n’est pas tous les jours que l’on entend des amis proches ou des gens avec qui je travaille s’exprimer sur mon parcours, sur ma vie… Donc, oui, c’est vrai, ça m’a touché.
Il parait que vous ne vouliez pas regarder ce documentaire. Comment avez-vous vécu ce moment ?
Je n’avais pas trop envie de le voir, en effet. Pour plusieurs raisons. Principalement, parce que je n’aime pas trop me regarder. Là, je n’avais pas trop le choix. Mais je suis contente de l’avoir fait. C’est un bon film, qui reflète bien ma personnalité.
C’est un exercice dans lequel je ne me sens pas forcément à l’aise
Céline Boutier
Qu’est-ce qui vous a poussé à accepter que l’on vous suive comme ça pendant plusieurs mois, dans votre vie de golfeuse professionnelle ?
On m’a pas mal convaincu de le faire, des gens proches notamment. Ils m’ont dit que ce serait une bonne idée afin d’avoir une meilleure visibilité, pas seulement sur moi mais aussi sur le golf en tant que discipline, en tant que sport. Ce n’était pas une idée qui a accroché au départ mais finalement, je trouve que c’est une belle réussite.
Si vous deviez ne retenir qu’une image de ce documentaire de 52 minutes, ce serait laquelle ?
C’est difficile de n’en retenir qu’une… (Elle réfléchit) Je ne sais pas. Peut-être certains moments que j’ai pu partager durant mes années en équipe de France. Ce sont de bons souvenirs.
Une fois ce documentaire produit et projeté, pensez-vous avoir repoussé une fois de plus vos limites ?
C’est un exercice dans lequel je ne me sens pas forcément à l’aise, c’est vrai. Je suis contente de l’avoir fait. (Elle sourit) Mais peut-être pas une seconde fois…
Avoir réussi à gagner autant de fois, ce n’est jamais facile à faire. L’an passé, j’avais très bien joué mais je n’étais pas parvenue à soulever le moindre trophée
Céline Boutier
Ressentez-vous la popularité de plus en plus grandissante dont vous jouissez en France ?
J’avoue que je n’y prête pas trop attention. En plus, je ne vis pas ici (Ndlr, elle est domiciliée à Dallas). Je vois que les demandes médiatiques sont plus importantes, qu’il y a plus d’intérêt autour de moi en tournoi… Mais au-delà de ça, je le répète, je n’y fais pas attention.
Quel bilan tirez-vous de cette année exceptionnelle durant laquelle vous avez remporté quatre titres, dont un Majeur ?
Ce que je retiens surtout, c’est forcément ma victoire à Evian. Avoir réussi à gagner autant de fois, ce n’est jamais facile à faire. L’an passé, j’avais très bien joué mais je n’étais pas parvenue à soulever le moindre trophée. Je sais combien c’est dur de gagner sur le LPGA. Il y a beaucoup de talent sur ce circuit. Le golf est un sport très exigeant. Le fait d’avoir gagné quatre fois cette année, c’est loin d’être négligeable. Une saison de golf, ce n’est jamais parfait du début à la fin mais celle-ci a été quand même réussie.
Sur le chemin de la victoire, le talent ne suffit pas. « Céline Boutier : Force intérieure », disponible le 8 décembre sur ffgolfTV 🇫🇷 @celineboutier pic.twitter.com/iNUFT2vEY6
— Fédération française de golf (@ffgolf) November 28, 2023
Vous serez à partir du 8 décembre en Floride pour le Gran Thornton Invitational, un tournoi mixte englobant des membres du LPGA et du PGA Tour. Avez-vous l’impression que votre notoriété grandie également aux Etats-Unis ?
Il y a un peu plus de reconnaissance, oui… Quand je suis en tournoi, sur le parcours, les gens me reconnaissent, ils savent qui je suis. C’est plutôt gratifiant car les Américains sont d’abord pour les Américains. Mais c’est sympa de les voir venir me féliciter.
Avez-vous déjà réfléchi à votre calendrier en 2024 sachant qu’il y a de nombreux gros événements au programme, notamment les Jeux olympiques au Golf National ?
C’est encore un peu flou. Il y a de grosses échéances en effet. Il faut savoir un peu s’économiser afin d’être en forme du début à la fin de la saison. Je n’ai encore rien décidé… Je sais qu’il y a quelques tournois au programme fin janvier. Je ne sais pas si je vais prolonger ma période de repos pour démarrer un peu plus tard. Ce n’est pas très facile à gérer car ce n’est jamais simple de faire des choix.
A ce titre, les Jeux olympiques se situent-ils en haut de votre liste et si oui, qu’est-ce que ce rendez-vous représente pour vous ?
C’est forcément une grosse échéance. Aussi importante que les Majeurs, on va dire. C’est un gros objectif depuis 2021 lorsque j’ai disputé les Jeux de Tokyo. Ce sera une chance unique de pouvoir faire les Jeux à la maison. J’ai envie de saisir cette opportunité.
Photo : Reaves / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP