L’année 2024 s’annonce inédite pour Victor Perez qui va évoluer sur le PGA Tour dès le mois de janvier. Grâce à son exemption de trois ans sur le DP World Tour, le Tarbais, en France jusqu’à la fin de la semaine, va pouvoir se consacrer à 100 % sur le plus important circuit professionnel au monde, jusqu’au mois de juillet au moins. En espérant d’ici-là jouer les quatre Majeurs de la saison…
Propos recueillis par Lionel VELLA
C’est l’heure des bilans. Peut-on affirmer que la saison 2022-23 est pour vous la plus aboutie depuis votre passage chez les professionnels ?
Oui, c’est évident. Avec la victoire en début d’année à Abu Dhabi, l’arrivée sur le PGA Tour à l’issue de la finale à Dubaï, ma meilleure performance en Majeurs (12e à l’USPGA)… Il y a beaucoup de positif par rapport aux années précédentes. Je finis aussi 7e de la Race, même si j’avais fait 6e en 2020… Oui, c’est incontestablement ma meilleure saison.
Malgré tout, y-a-t-il des regrets ? On pense bien sûr à cette Ryder Cup que vous n’avez pas joué fin septembre à Rome, sans oublier ces résultats toujours moyens en Majeurs, à l’exception du dernier PGA Championship…
Oui… C’est vrai que les résultats en Majeurs n’ont pas été top. Mais on va dire que c’est équivalent à ceux enregistrés l’année dernière. Il y a eu un manque de constance sur le milieu de saison en raison de ma blessure au dos… C’est dur de juger des performances quand on est diminué. Je ne pouvais pas vraiment faire ce que je voulais dans mon swing. Le seul point vraiment négatif, c’est effectivement la Ryder Cup. C’était l’un de mes trois objectifs. Et il n’a pas été atteint, c’est vrai.
Je pense que je vais pouvoir jouer tous les tournois, sauf les Signature Events. Mon calendrier est par conséquent assez facile, sauf s’il y a une qualification dans ces tournois Signature grâce à de bonnes performances.
Victor Perez
Comment appréhendez-vous la saison sur le PGA Tour qui débute dans un mois ? Combien de tournois allez-vous pouvoir disputer ?
Je pense que je vais pouvoir jouer tous les tournois, sauf les Signature Events. Mon calendrier est par conséquent assez facile, sauf s’il y a une qualification dans ces tournois signature grâce à de bonnes performances. Il y aura beaucoup plus de tournois que l’année précédente ou du moins jusqu’à juillet. Il y aura donc des choses à gérer différemment avec, sans doute, un peu moins de temps de pauses, un peu moins d’entraînement aussi.
Vous serez donc comme Matthieu Pavon au Sony Open in Hawaï le 11 janvier prochain ?
Oui, tout à fait. Je vais enchaîner avec l’American Express (18-21 janvier) et le Farmers Insurance Open (24-27 janvier). On verra, par rapport aux premières performances, comment on s’organise pour la suite. Les choses peuvent ici évoluer rapidement par rapport au calendrier.
La plus grosse interrogation sera justement de s’adapter à ça, à ces parcours, surtout par rapport aux joueurs qui sont sur le PGA Tour depuis dix-quinze ans
Victor Perez
La grande interrogation, ce sont ces parcours sur le PGA Tour que vous allez devoir découvrir ?
C’est vrai. Après, j’en ai fait quelques-uns. J’ai déjà joué Torrey Pines (Farmers Insurance Open), j’ai déjà joué le Valspar, Punta Cana, Porto Rico, le Colonial… Forcément le Scottish Open, The Open… Il y en a déjà pas mal… Dans cette première année, on n’a pas trop le luxe de choisir les tournois dans lesquels on joue. La plus grosse interrogation sera justement de s’adapter à ça, à ces parcours, surtout par rapport aux joueurs qui sont sur le PGA Tour depuis dix-quinze ans comme c’est mon cas en Europe quand je prends le départ à Abu Dhabi ou en Allemagne…
James Erkenbeck sera-t-il encore votre caddie pour 2024 ?
Oui. Il n’y a aucun changement, que ce soit sur le sac ou dans le staff !
Pourquoi avez-vous choisi de vivre plutôt aux Bahamas qu’aux Etats-Unis ?
C’est une combinaison de plein de choses. Déjà, cela permet de sortir du rythme des Etats-Unis, qui est assez intense. De trouver aussi une base de ce côté-là de l’Atlantique pour éviter les allers-retours qui sont forcément fatigants. Avoir également une superbe opportunité de m’entraîner. C’est un endroit où Abigaïl (sa compagne) peut avoir l’opportunité de travailler, si elle a envie de travailler. C’est aussi important pour mon équilibre. Il y a plein de choses qui font que je trouvais que c’était la meilleure alternative pour moi.
Où se situera votre camp de base aux Bahamas ?
Je serai à Albany, là où s’est disputé le tournoi de Tiger (Woods), le Hero World Challenge !
Je ne connais pas la durée exacte du contrat mais c’est important que l’Open de France se rapproche d’un gros sponsor comme FedEx. J’imagine que l’alliance avec le PGA Tour a fortement dû jouer par rapport à ça.
Victor Perez
Vous êtes actuellement 69e au classement mondial. Votre premier objectif en 2024 ne sera-t-il pas d’accrocher une qualification pour le Masters via le top 50 ?
Oui, le fait de pouvoir rentrer dans le top 50 mondial est effectivement un objectif important, par l’intermédiaire des tournois où les points mondiaux sont récompensés… On le sait, beaucoup de points seront distribués chaque semaine, donc pour ça, c’est top. Je n’ai pas encore fixé des objectifs de résultats mais dans une année où on ne peut pas jouer les Tournois signatures, le but sera aussi d’essayer de se qualifier pour ces tournois en 2025. Cela me parait être un objectif quelque part plus logique que de viser de remporter la FedEx Cup.
Le retour de Tiger Woods, vous en pensez quoi ?
C’est bien pour le golf. Il a l’intention de jouer plus de tournois en 2024. C’est donc tout bénéfice pour le tout le monde. Le golf va mieux quand il joue.
FedEx sera le prochain sponsor titre de l’Open de France. Une réaction par rapport à cela ?
Je ne connais pas la durée exacte du contrat mais c’est important que l’Open de France se rapproche d’un gros sponsor comme FedEx. J’imagine que l’alliance avec le PGA Tour a fortement dû jouer par rapport à ça. C’est quand même un lieu (Golf National) qui va accueillir deux gros événements en 2024 avec les Jeux olympiques cet été.
Quel statut allez-vous avoir sur le DP World Tour cette année ?
Avec ma victoire en Rolex Series à Abu Dhabi, j’ai une exemption de trois ans qui me permet de me consacrer entièrement sur le circuit américain l’année prochaine et de me donner toutes les chances possibles. Cela m’évite quelque part de ne pas trop regarder dans le rétro et de rentrer en Europe, ou même de devoir débuter l’année à Dubaï. Je n’ai pas vraiment besoin de ces tournois pour protéger mon statut, ce qui est quand même loin d’être négligeable.
Photo : Andrew Redington / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP