Après plusieurs semaines au cours desquelles les rumeurs ont circulé bon train, l’arrivée de l’actuel numéro 3 mondial, Jon Rahm, sur le LIV, a été officialisée par le circuit dissident financé par l’Arabie saoudite. L’Espagnol, vainqueur du Masters en avril dernier, qui a tant stigmatisé le manque d’enjeu sportif de la nouvelle ligue depuis sa création en juin 2022, a fini par céder comme d’autres vainqueurs de Majeurs avant lui.
En s’engageant avec le LIV Golf pour une somme comprise entre 500 et 600 millions de dollars, Jon Rahm a-t-il porté le coup de grâce au PGA Tour ? Après Dustin Johnson, Bryson DeChambeau, Brooks Koepka, un autre poids lourd de la planète golf tire sa révérence au puissant circuit américain.
Une décision que personne n’aurait pu prédire il y a encore quelques mois si l’on se fie au discours tenu par l’intéressé en personne.
One more reason why we love Jon Rahm!👏🏼👏🏼👏🏼 Rahm explained why LIV Golf will never be for him. #jonrahm #jonrahmpga #jonrahmlivgolf pic.twitter.com/LG3NV7JCqT
— Mr Topes Golf (@MrTopesGolf) June 15, 2022
Après avoir rabâché pendant plus d’un an que le LIV ne l’intéressait pas (“3 tours, pas de cut, pour moi ce n’est pas un tournoi de golf, je veux jouer dans le format qui existe depuis plus de 100 ans”), que l’argent qu’il gagnerait sur ce circuit n’aurait pas d’incidence sur sa qualité de vie (“Avec ma femme, on s’est demandé si notre style de vie va changer si j’ai 400 millions de dollars ? Non, ça ne changera pas du tout”) et qu’il évoluait sur le meilleur circuit du monde (“Mon cœur est avec le PGA Tour. C’est le meilleur Tour. C’est tout ce que je peux dire”) Jon Rahm a fini par craquer.
Certains diront qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis mais l’explication de ce revirement est probablement ailleurs.
Retour de bâton
A l‘annonce surprise de la fusion en juin, c’est un sentiment de trahison qu’a ressenti le Basque au sang chaud. « Quand quelqu’un m’a annoncé ça au début, j’ai pensé à une blague. C’est ce qu’ils auraient dû faire depuis le début. Au lieu de cela, ils ont généré de la division. »
Le boss du PGA Tour, Jay Monahan, n’a donc certainement pas fini de payer ses maladresses.
D’autant que depuis plusieurs mois, le rapprochement tant attendu traine en longueur. Pour le moment, il a surtout permis aux deux parties de s’éviter un procès embarrassant à bien des égards. Monahan et Yasir Al-Rumayyan doivent se rencontrer ces jours-ci mais le transfert de l’une des dernières cartes maîtresses du PGA Tour risque de faire pencher la balance du côté des investisseurs du Moyen-Orient.
C’est en position de force qu’ils vont pouvoir entamer des discussions plus sérieuses avec leurs homologues américains qui, pour des raisons obscures, plus économiques qu’éthiques, ont toujours refusé d’accepter l’argent des saoudiens.
Emancipation
Enfin ce départ intervient quelques semaines après le retrait de Rahm du projet TGL, la nouvelle ligue en équipes conçue comme un show de golf indoor dont Tiger Woods et Rory McIlroy sont les principaux instigateurs.
Au moment de faire machine arrière, Rahm avait dû expliquer que sa nouvelle vie et ses autres obligations n’étaient pas compatibles avec la nécessité de se rendre disponible pour participer à ces exhibitions télévisés.
On peut aussi y voir une manière de prendre ses distances avec les deux légendes et de se rapprocher de sa véritable “famille golfique” à savoir le clan Mickelson avec Phil et son frère Tim, qui fut son coach et son agent, mais aussi de son compatriote et ami, Sergio Garcia.
Coup de grâce ou coup de maître ?
Ce qui est sûr c’est que Jon Rahm a dû bien peser le pour et le contre avant de parapher son contrat avec le LIV et il espère sans doute amener le PGA Tour à infléchir sa position vis-à-vis des joueurs ayant souhaité voguer sous d’autres cieux.
Si leurs sanctions sont levées, il pourrait même disposer de la possibilité de s’aligner dans les plus gros tournois du circuit américain réunis sous la bannière Signature Events. Ce choix “tout bénéf” de quitter le navire pourrait donc bien se révéler être un coup de maître.
Affaire à suivre…
©LIV Golf