Joint par téléphone par notre confrère de Skysports Jamie Weir il y a quelques jours, Rory McIlroy avait répondu à la question du très probable départ de Jon Rahm mais sa réponse n’avait pas été diffusée avant l’officialisation de l’arrivée du Basque sur le LIV Golf.
Pour Rory McIlroy, le choix de Jon Rahm, son rival du PGA Tour, et coéquipier en Ryder Cup, de rejoindre le LIV Golf, change la donne. Pour lui, il ne fait aucun doute que l’Espagnol sera à Bethpage en 2025 et explique que le DP World Tour va devoir obligatoirement faire évoluer les critères de sélection.
« Jon sera à Bethpage en 2025, donc cette décision va pousser l’European Tour à revoir les règles d’éligibilité en Ryder Cup. Absolument. Cela ne fait aucun doute. Je veux Jon Rahm dans la prochaine équipe de Ryder Cup. »
Rory McIlroy’s thoughts on Jon Rahm signing up to LIV pic.twitter.com/RsfkbFs7Mp
— Jamie Weir (@jamiecweir) December 8, 2023
Avec moins de responsabilité vis à vis du PGA Tour depuis sa démission du conseil des joueurs, Rory n’a pas souhaité entrer en guerre avec Rahm comme il avait pu le faire avec Sergio Garcia l’an dernier, se contentant de regretter son départ et les conséquences d’un point de vue sportif.
« C’est difficile d’être dans cette position et de se contenter de critiquer Jon à cause du grand joueur qu’il est et des expériences que j’ai vécues avec lui. Tout ce que je peux dire, c’est que je suis déçu de ne plus jouer contre lui plus régulièrement à l’avenir. Cette rivalité avec lui semaine après semaine va me manquer. »
Il n’y a qu’un seul grand événement d’équipe dans le golf, c’est la Ryder Cup, et cela ne changera jamais.
Pas question donc de porter un jugement, du moins publiquement, sur la volonté du Basque de prendre ses distances avec le PGA Tour mais aussi la TGL, le show indoor télévisé qui devait voir le jour en janvier 2024 mais qui a été reporté à 2025 en raison d’un problème technique survenu le mois dernier.
« C’est un si bon joueur. Il a tellement de talent. Il est tellement tenace. C’est un excellent coéquipier en Ryder Cup. Je n’ai que de bonnes choses à dire sur Jon. Je le respecte énormément en tant que golfeur, et il semble vouloir vivre sa vie de la bonne manière. Il veut être un bon père. Il veut être un bon mari. »
« Vous ne pouvez pas juger quelqu’un pour cela. Je suppose que ce que j’ai réalisé, c’est qu’on ne peut pas juger quelqu’un parce qu’il a pris une voie qu’il estime être la meilleure pour lui. Est-ce décevant ? Pour moi, oui. »
Une dent contre Monahan
Dans cet entretien en visio, on devine Rory amer et assez fataliste. Le Britannique, à qui on prête le désir de revenir vivre en Europe (à Londres), en veut surtout aux dirigeants du PGA Tour.
« Le paysage du golf a changé le 6 juin, à l’annonce de l’accord-cadre de fusion. Et je pense que cela a permis de rendre la possibilité d’un départ du PGA Tour plus facile aux gars. Cet accord-cadre a légitimé fondamentalement ce que le LIV essayait de faire, et puis je pense que cela a rendu les choses plus simples », a semblé regretter McIlroy, qui estime toujours que le PGA Tour et le DP World Tour sont de meilleurs circuits.
« Si l’on compare produit contre produit, je pense que les circuits historiques sont de qualité supérieure, à mon avis. Mais la face du golf est en train de changer, et s’il y a une place pour ce type de golf en équipe, ces franchises et tout ce dont elles parlent, si le golf en équipe fonctionne, alors peut-être que ça peut marcher. Mais mon opinion est qu’il n’y a qu’un seul grand événement d’équipe dans le golf, c’est la Ryder Cup, et cela ne changera jamais. »
©Patrick Smith Getty/AFP