Le PGA Tour a annoncé un accord historique avec un nouveau partenaire financier, le Strategic Sports Group, un groupement d’investisseurs connus dans le monde du sport. Décryptage.
N.C.
S’il existe un consortium capable de rivaliser, toutes proportions gardées, avec le Fonds d’investissement public (PIF) saoudien à l’origine du LIV Golf, c’est bien Strategic Sports Group (SSG). Composé de propriétaires sportifs de premier plan, il compte des dirigeants dont la valeur cumulée dépasse les 60 milliards de dollars (10 fois moins que le PIF).
En tête d’affiche se trouve le géant des fonds spéculatifs Steve Cohen (photo) et ses 20 milliards de dollars de fortune personnelle. Le cofondateur de Home Depot Arthur Blank (8 milliards de dollars) fait également partie des gros poissons du lot. Les deux hommes possèdent respectivement les New York Mets (baseball) et les Atlanta Falcons (foot US).
Des habitués du sport
Ils ne sont pas les seuls du consortium à détenir des franchises du sport.
John Henry et Tom Werner du Fenway Sports Group possèdent les Red Sox de Boston (baseball), les Penguins de Pittsburgh (hockey sur glace) et l’équipe du Liverpool FC en Premier League (football anglais).
Mark Attanasio détient les Milwaukee Brewers (baseball). Le club des Chicago Cubs (baseball) appartient à Thomas Ricketts. Wyc Grousbeck compte à son actif les Boston Celtics (basket). Gerry Cardinale est propriétaire de l’AC Milan (foot italien) par l’intermédiaire de RedBird Capital Partners. Par le passé, Marc Lasry a détenu les Milwaukee Bucks (basket).
Plusieurs de ces noms ont également été associés à la TGL, l’entreprise de Tiger Woods et de Rory McIlroy avec le PGA Tour portant sur la création d’une ligue de golf indoor, mais qui a été contrainte de revoir ses plans en raison d’un incident technique à l’automne. Blank (Atlanta), Cohen (New York), Fenway Sports Group (Boston) et Lasry (San Francisco) possèdent quatre des six franchises de TGL.
Une double gestion
A l’origine, le PGA Tour (tout comme la NFL, la MLB, la NBA et la NHL) est une organisation à but non lucratif, ce qui limite sa capacité à recevoir des investissements extérieurs.
Ces entités génèrent des revenus en concluant directement des accords de diffusion et de licence. Ce qui tranche avec la Formule 1 par exemple, qui est détenue de manière centralisée par une entité à but lucratif cotée en bourse, Liberty Media.
Elle peut générer des rentrées d’argent par les moyens traditionnels (télévision, licences, billetterie) et peut faire également appel à des financements extérieurs pour l’aider dans ses projets d’expansion.
L’accord entre le PGA Tour et le SSG est différent.
La structure actuelle du PGA Tour lui permet simplement de prendre en charge la logistique et le déroulement des événements et de légiférer sur la participation des joueurs.
Une nouvelle entité à but lucratif cette fois « PGA Tour Enterprises » a donc vu le jour. Ceci dans le but de rentabiliser le circuit par le biais de parrainages, de vente de droits, de licences. Elle dispose donc de toutes les armes du marketing moderne.
Ce modèle permet au PGA Tour d’accueillir des financements extérieurs afin d’offrir aux joueurs une participation dans la nouvelle entité avec l’aide précieuse dans ce domaine de SSG.
Il laisserait également la porte ouverte à de futurs investisseurs, en particulier le PIF avec lequel le PGA Tour continue de discuter en vue d’un rapprochement souhaité par de nombreux joueurs qui aimeraient bien que s’achève la guerre des circuits.
©Gordon Donovan / NurPhoto / NurPhoto via AFP