Raph bonjour, tu as appris le mois dernier que tu pourras jouer la saison 2020 sur l’European Tour avec la catégorie correspondant aux 40 premiers joueurs de la liste des gains en carrière mais ce n’était pas si évident ?
Je savais que ce classement des gains en carrière était ma dernière possibilité de sauver ma place sur le circuit sans aller aux cartes. Mais je pensais que ce classement courrait jusqu’au dernier tournoi de la saison et que je risquais de sortir du top 40. En fait, il a été gelé après le Masters du Portugal. Le point de règlement n’était pas si évident à comprendre. Quoi qu’il en soit, ce fut la bonne nouvelle du mois dernier. Je vais avoir la même catégorie qu’en 2018, plus ou moins. Elle va me permettre de jouer 99% des tournois réguliers de la saison.
“J’aime toujours planter le tee au départ du 1”
Comment as tu vécu cette saison justement ? Ce moment dans une carrière où tu réalises que la fin est proche ?
Tout au long de l’année, on se dit que si ça doit s’arrêter ça s’arrêtera, que c’est normal qu’on est plus prêt de la fin que du début. On se penche un peu plus sur la reconversion. Et puis quand cette éventualité de devoir raccrocher est devenue de plus en plus plausible, j’ai réalisé que je n’étais pas prêt. Vraiment. Je me suis dit « non c’est trop tôt à 45 ans, le niveau de jeu n’est pas si loin. Il faut trouver une solution. »
Tu te souviens plus précisément du moment où c’est arrivé ?
Absolument. C’était pendant l’Open de France. Je jouais pas si mal. J’ai réfléchi à tous les cuts que j’ai ratés d’un point cette saison. J’aime toujours me rendre au départ du 1 le jeudi. Planter le tee. Je ne suis pas démotivé. J’étais même prêt à aller aux PQ3 s’il le fallait. En fait c’est un mal pour un bien. Un signal d’alarme. Ça me donne envie de repartir de plus belle.
“Je perdais plus vite patience”
Si tu as le sentiment de n’être pas si loin en termes de jeu, qu’est-ce qui, selon toi, n’a pas fonctionné ?
C’est dans la tête. C’est normal après 23 ans de circuit. Ce n’est pas de la lassitude ; c’est simplement que je suis peut-être un peu moins patient avec les aléas du golf que nous connaissons tous. Un petit putt raté, un rebond défavorable, un coup moins bien exécuté. Celui qui ne se laisse pas polluer par tout ça part avec un avantage sur les autres. Et c’est vrai que cette année, je perdais plus vite patience. Je vais donc beaucoup travailler là-dessus pendant l’inter-saison.
Du coup ton programme est différent des autres années ?
On en a parlé avec mon entourage. Alain Alberti, Guy Forget qui est un très bon ami depuis longtemps et avec qui j’évoque souvent l’approche de la compétition, les problématiques de l’avancement dans l’âge. Tout le monde se parle pour trouver des solutions. Je vais donc m’entrainer plus que les autres hivers. Je vais jouer à Maurice début décembre mais surtout pour m’entrainer dans de bonnes conditions climatiques parce qu’ici ça devient compliqué à cette période de l’année. Ensuite, ma vraie rentrée se fera en janvier avec l’Open d’Afrique du Sud puis les Emirats.