On a visionné la saison 2 de « Full Swing », la série Netflix inspirée entre autres de « Drive to Survive », plongée dans les coulisses de la Formule 1. Des beaux moments d’émotions, très peu de révélations mais quelques scènes amusantes ou intrigantes, et il faut le dire pas mal d’ennui… On vous fait le point sur ces huit épisodes à l’intérêt très inégal.
Eagle : au cœur de la Ryder Cup, un peu
Les deux derniers épisodes (7 et 8) sont assurément les plus intéressants car ils nous plongent dans la Ryder Cup à Rome. Alors certes, on n’est jamais dans le secret des vestiaires (les caméras de Netflix n’y étaient pas autorisées), l’angle de vue est essentiellement américain, mais au détour de quelques scènes, on est renforcés dans l’opinion que l’on pouvait se faire sur les deux équipes.
L’une des scènes les plus fortes, c’est l’appel téléphonique de Zach Johnson aux joueurs qu’il a choisis en tant que « captain pick »… et aux joueurs qu’il n’a pas choisis. Dans les épisodes précédents, on suit les difficultés sportives de Rickie Fowler et surtout de Justin Thomas, à côté de son golf une grande partie de la saison 2023, mais aussi leur « campagne de com » auprès du capitaine (il y a même un déjeuner entre amis où JT, Jordan Spieth et Rickie plaisantent de la situation quelques semaines avant l’annonce en compagnie d’un certain… Zach Johnson, leur « buddy »).
De son côté, Keegan Bradley, tout près de la « qualif » aux points, exprime régulièrement aux caméras son envie d’être sélectionné, mais il partage aussi ses doutes compte tenu du fait qu’il ne fait pas partie de « la bande des copains. » Lorsque le couperet tombe, la scène est cruelle. Avec la présence de Netflix qui filme l’appel téléphonique du capitaine, KB y a cru jusqu’au dernier moment…
C’est donc un peu la République des copains qui a prévalu dans les choix de ZJ. Tandis que Luke Donald, lui, a dû se creuser les méninges jusqu’au bout pour constituer une équipe rajeunie.
Au détour d’autres scènes, celles qui ont été tournées à Rome pendant la compétition, on devine ça et là que Luke Donald est parvenu à créer un vrai esprit d’équipe malgré la présence de nombreux « rookies ». Comme celle où Rory McIlroy conseille Nicolaï Højgaard sur la façon d’aborder mentalement l’épreuve pendant les parties d’entraînement.
A contrario, on ne sent jamais de grande solidarité chez les Américains. Même pour défendre Patrick Cantlay quand il se fait chahuter par le public à propos de la « casquette gate« . Justin Thomas essaie mollement, mais c’est très peu… Quant aux éventuels problèmes de santé a priori rencontrés par certains joueurs US, notamment Rickie Fowler, ils ne sont jamais évoqués.
Birdies : de l’émotion, parfois
Joël Dahmen est devenu un peu la star de Full Swing. Ce « nice guy » qui a guéri d’un cancer et a perdu sa maman assez jeune de la même maladie était déjà l’un des personnages attachants de la saison 1, où l’on découvrait sa complicité avec son caddie et ami d’enfance, Geno Bonnalie. Cette fois encore, il est au centre d’une scène très touchante.
Devenu jeune papa, l’homme au chapeau et à la moustache semble démotivé par le golf et ses contreperformances s’enchaînent. Son caddie le pousse à parler avec un psychologue du sport. Dahmen est d’abord réticent, puis il finit par accepter. Bonnalie ne peut retenir ses larmes quand son ami lui annonce la nouvelle. Le moment dit beaucoup de leur amitié mais aussi de l’importance pour un caddie des performances de son joueur. Car ces « perfs » du joueur sont aussi le gagne-pain du « looper »…
Toujours dans l’épisode 3, on est touchés par les larmes de Wyndham Clark, qui, lui aussi, évoque la perte de sa maman décédée il y a dix ans, qui ont provoqué une sorte d’isolement, une addiction à l’alcool, des colères incontrôlées lors de ses débuts sur le PGA Tour… Son travail avec une psychologue est au centre de sa rédemption, avec son triomphe à l’US Open.
Dans le par : de « l’inside », mais pas trop
A l’image de la saison 1, la saison 2 de Full Swing offre quelques instants « volés » par les caméras qui permettent de mieux connaître la personnalité d’un joueur ou de gratter un peu sous la carapace de quelques champions. Ainsi, on découvre la volonté de Tom Kim qui, derrière ses sourires éclatants, cache un jeu homme ambitieux et courageux, capable d’aller chercher une deuxième place à l’Open britannique malgré une déchirure des ligaments à la cheville (épisode 4).
On est aussi captivé (furtivement) par le ras-le-bol de Rory McIlroy de ne pas performer en Majeur, lors d’une discussion assez franche avec son agent Sean O’Flaherty dans les vestiaires du PGA Championship (épisode 1). Rory encaisse aussi un peu le coup de voir Brooks Koepka le dépasser au nombre de victoires en Majeur (cinq contre quatre). Quelque temps plus tard, il démissionnera du Conseil d’administration des joueurs du PGA Tour.
Il y a aussi les doutes et les questionnements de Justin Thomas, à côté de son golf (avec des scores de 82 à l’Open britannique et de 81 à l’US Open).
Mais dans l’ensemble, on est resté sur notre faim.
Bogeys : du vide, souvent
A l’image de la saison 1 où la vacuité de la vie des champions en dehors des fairways était assez criante, il y a encore beaucoup de moments on l’on s’ennuie ferme dans cette saison 2.
Dès le premier épisode, on est frustrés : rien à apprendre sur l’annonce surprise de la fusion PGA Tour-LIV Golf si ce n’est la consternation et la surprise des joueurs, mais on le savait déjà. Pas mieux dans l’épisode 2 où les interviews de Dustin Johnson et de son épouse Paulina Gretzky sont d’un ennui mortel (c’est bien sûr subjectif !) comme celle de Rickie Fowler et sa femme. L’omniprésence à l’écran de la femme de Zach Johnson et de ses enfants est assez surprenante et rigoureusement inutile.
Même l’épisode 5 consacré aux frères Matt et Alex Fitzpatrick est assez terne de notre point de vue.
Mais on vous laisse découvrir tout ça, vous aurez peut-être une toute autre opinion !
©Netflix