Tenante du titre, Céline Boutier a connu une semaine contrastée à Evian. Deux premiers tours solides puis un week-end plus difficile. A l’arrivée, la Française termine au-delà du top 35, à la 39e place à -3 (281). Mais elle a déjà hâte d’être là l’an prochain !
Propos recueillis par Lionel VELLA, à Evian
C’est à la sortie de la navette qui la ramenait du trou n°9, situé à l’opposé de la zone vie de l’Evian Resort Golf Club que Céline Boutier a répondu aux questions des médias français. Son bilan, ses points positifs et négatifs, son retour aux Etats-Unis et la projection sur les Jeux olympiques, la Française n’a éludé aucun sujet. Interview !
Quel bilan tirez-vous de ce tournoi ?
C’est une semaine qui a été bonne en expérience. J’ai trouvé que je me suis pas mal gérée, surtout sur les premières journées (69 et 68). Après j’ai eu un week-end un peu plus difficile (73 et 71). Je pense que mon jeu n’est pas trop loin, il y a juste quelques petits trucs à ajuster. De manière générale, je suis forcément un peu déçue mais quand même contente d’avoir passé une bonne semaine, riche en expérience.
La défense de votre titre étant désormais derrière vous, pensez-vous que cela va vous alléger d’un poids ?
Je pense, oui. C’était un peu plus de pression de revenir après avoir gagné. Après, c’est vrai que ça me donne envie de revenir pour gagner encore. Donc, je ne vais pas relâcher la pression, j’espère franchement faire mieux l’année prochaine.
J’ai eu beaucoup de mal au putting cette semaine, je n’ai pas réussi à mettre grand-chose. Mes putts n’étaient pas assez agressifs parfois, ce qui m’a coûté pas mal de points.
Céline Boutier
Sur quel secteur de jeu avez-vous des ajustements à faire ?
J’ai eu beaucoup de mal au putting cette semaine, je n’ai pas réussi à mettre grand-chose. Mes putts n’étaient pas assez agressifs parfois, ce qui m’a coûté pas mal de points. J’avais un peu de mal à être confiante sur mes lectures de pentes. Du coup, à chaque fois, j’étais un peu hésitante, et sur des greens comme ça, c’est mieux quand tu as des putts plus agressifs parce qu’il y a pas mal de pente et les putts hésitants, ça ne marche pas.
Le parcours vous a-t-il semblé si difficile que ça ?
Je pense qu’il est scorable si tu restes sur les fairways. Tu peux avoir pas mal de chances de birdies car il y a certains trous assez courts. Tu peux donc être un peu plus agressif. D’autant que les greens étaient un peu plus réceptifs cette année, à cause de la pluie (vendredi). Il y avait pas mal d’opportunités, surtout sur les par 5 où ils avaient avancé les départs.
Avez-vous été surprise par l’absence de joueuses du top 10 mondial en haut du leaderboard cette semaine à Evian ?
Oui, un peu… Surtout que l’expérience ici aide pas mal sur ce parcours. Après, et c’est valable pour tout le monde, il y a des semaines avec et des semaines sans. Ce parcours, si on ne tape pas bien la balle, c’est compliqué de scorer. Il donne aussi des chances à tout le monde. Cela démontre la force et le niveau de jeu sur le Tour. Il n’y a pas que le top 10 qui gagne. C’est bon signe, je trouve !
C’est vrai que la solution la plus facile aurait été que je reste à Paris mais je ne pense pas que ce soit la façon la plus optimale pour me préparer.
Céline Boutier
La suite de votre programme, c’est un aller-retour au Texas avant les Jeux ?
Je reste un peu en France, puis je repars quelques jours et je reviens. Je dois faire quelques ajustements à Dallas. Pour me préparer au mieux, il faut que je vois mon staff et les personnes qui travaillent avec moi. C’est vrai que la solution la plus facile aurait été que je reste à Paris mais je ne pense pas que ce soit la façon la plus optimale pour me préparer.
Dans l’optique des Jeux, vous évoquiez la semaine passée le tournoi d’Evian comme une bonne préparation, notamment en matière de gestion de la pression. Qu’allez-vous retenir de cette semaine ici ?
Je pense que je n’ai pas si mal géré que ça. Surtout les deux premiers tours. Parfois, c’est un peu difficile de se mettre dans la partie tant il y a des paramètres extérieurs qui perturbent un peu le rythme. Je trouve que dans l’ensemble, c’est positif.
En parlant du public, sentez-vous que les choses ont évolué par rapport à l’année dernière ?
Oui… Bon, après, le week-end, j’ai moins bien joué. Donc, il y avait un peu moins de monde. Ceci dit, c’est vrai que dès le départ (jeudi), il y avait plus de gens qui s’intéressaient à mes parties. C’était sympa à voir.
Les Jeux, c’est devenu une échéance très importante dans notre calendrier, au moins aussi importante que les tournois Majeurs.
Céline Boutier
Il y a des joueuses, comme Nelly Korda par exemple, qui ne vont pas reconnaître le parcours du Golf National, avant les deux-trois reconnaissances d’avant tournoi. Est-ce suffisant pour dompter un monstre comme l’Albatros ?
Il y aura deux parties de recos, puisque l’on commence le mercredi (7 août). Honnêtement, je trouve que le parcours du National est plutôt franc. Il est difficile parce qu’il est étroit, qu’il y a des obstacles mais au-delà de ça, après une ou deux parties, on arrive à avoir des idées assez claires de la stratégie à adopter. Mais dans tous les cas, si on veut gagner, il faut plus qu’une ou deux recos la semaine d’avant. Il faut que le jeu soit là.
Depuis combien de temps ne l’aviez-vous plus joué ce parcours ?
Cela faisait au moins un an et demi. Je n’ai pas vu de grands changements…
Quid de la collaboration avec votre caddie, cette semaine ?
Je crois que cela allait… Il (Ndlr, l’Anglais Colin Cann) m’a plutôt donné pas mal de bons conseils, et aussi des conseils un peu moins bons… (rires) De manière générale, j’ai trouvé que c’était bien. On a déjà travaillé ensemble pas mal de temps il y a deux ans, on se connait bien. Il n’y a pas de souci. Il devrait normalement être là aux Jeux olympiques…
Que représente les Jeux olympiques dans une carrière de golfeuse ?
C’est un rendez-vous très important. Les Jeux, c’est devenu une échéance très importante dans notre calendrier, au moins aussi importante que les tournois Majeurs.
Photo : MILLEREAU Philippe / KMSP / KMSP via AFP