Quand on s’appelle Golf Planète normal d’avoir dans son ADN une inclination naturelle pour les sujets environnementaux et les enjeux écologiques majeurs liés au golf. Il y a quelques mois nous vous proposions d’ailleurs un dossier très complet réalisé par Denis Machenaud que vous retrouverez ce lundi dans notre hebdo « best of » de l’année.
A la Fédération aussi ces questions cruciales pour l’avenir de la filière golf occupent les esprits. On explique d’abord que les 33 000 hectares réservés à la pratique représentent peut-être moins de 0,1% du territoire mais participent à la transformation de 500 tonnes de CO2 par an. De véritables puits de pétrole qui font respirer 5 millions de français !
Le sujet de l’érosion de la Biodiversité est également au cœur des problématiques de l’avenir de la planète et le Muséum national d’histoire naturelle, avec qui un partenariat a été conclu il y a quelques années, est convaincu que les sept cents aires dédiées à la pratique du golf recensées en France ont certainement un rôle à jouer pour enrayer la disparition d’espèces. Nous reviendrons en détail sur les travaux menés par le Muséum dans les semaines à venir.
À Chantilly-Vineuil, l’un des plus anciens et vénérables parcours de l’hexagone, cela fait 3 ans que trois chercheurs réalisent une étude dans le cadre de cet accord et en novembre, ils ont dévoilé les résultats de leurs travaux devant les membres du club conviés à un diner-conférence spécial par le président Laurent Bailly et le directeur Rémy Dorbeau.
L’inventaire des écosystèmes obtenu par les trois naturalistes est assez éloquent comme le confirme Jean-Philippe Siblet le directeur de l’expertise. « Sur les 429 espèces recensées 39 sont rares ou menacées. On pense notamment aux chauve-souris comme le Grand Rinolophe ou la pipistrelle de Nathusius. L’IQE (Indicateur de Qualité Ecologie) est bon car en lien avec les nombreux habitats ou micro-habitats que l’on trouve sur les parcours de Longères ou Vineuil. Ils sont très variés : bois, prairies et même les bunkers ! »
En travaillant main dans la main avec le Muséum, les jardiniers de Chantilly ont également planté des vergers afin de favoriser la préservation d’anciennes espèces d’arbres fruitiers et la rénovation du bassin a eu pour résultat de voir la population de batraciens augmentée considérablement.
Sensibilisés à ces questions environnementales depuis longtemps, Rémy Dorbeau et ses équipes concentrent aujourd’hui leurs efforts à limiter la consommation d’eau, ou les intrants pour encourager la microbiologie du sol même si une attention particulière est nécessaire sur les greens (2% de la surface d’un golf) pour lutter contre « les mauvaises herbes » et les maladies.
Toutes ces démarches s’inscrivent dans une prise de conscience collective mais beaucoup reste à faire. En mars 21 structures* ont été distinguées par une première vague de labellisation du Programme Golf pour la Biodiversité et fin 2019, 34 clubs s’étaient engagés à mener des actions comparables à celles conduites par le Golf de Chantilly pionnier de cette initiative nous a expliqué Thomas Charrier, responsable de la Cellule Environnement de la Ffgolf.
*Le Golf National, Chantilly, Vidauban Touraine, Saint-Laurent, Avrillé, Val Quéven, Port Bourgenay, Ploemeur-Océan, Pléneuf, Grand Rodez, Caen, Saint-Cloud, La Rochelle Sud, Esery, Terre-Blanche, Mérignies, l’Ailette, les Bouleaux, Cheverny et Carhaix Golf
À LIRE : L’étude complète en pdf