Robert MacIntyre a triomphé à domicile, devant son public, avec un birdie décisif sur le 72e trou qui sonne comme une revanche après sa 2e place de l’an passé. Romain Langasque, lui, a réussi un dernier tour de feu pour s’offrir un magnifique podium dans ce Rolex Series. Victor Perez est dans le Top 10, mais Antoine Rozner et Ugo Coussaud ont manqué leur dernière occasion de se qualifier pour l’Open britannique.
Il y a un an, dans le même tournoi, sur le même parcours, Robert MacIntyre s’était vu « voler » la victoire in extremis par Rory McIlroy, auteur d’un coup de génie sur le 72e trou.
Douze mois plus tard, le scénario s’est inversé.
Retrouvez le leaderboard complet*
Avec Adam Scott dans la peau du battu. Et Bob le gaucher dans le beau rôle cette fois, celui du « local hero » sacré devant son public, dans une ambiance de fête. « So scottish » !
Alors bien sûr, on pourra ergoter longtemps sur le « free drop » dont a bénéficié le vainqueur du RBC Canadian Open sur le 16e trou. Mais son birdie final sur le 72e et dernier trou du tournoi, pour dépasser son adversaire australien, ne doit rien à personne.
GREAT SCOT!!! 🏴
@Robert1Lefty wins the @ScottishOpen with a roar heard across Scotland! pic.twitter.com/Fe20zt6lcv— PGA TOUR (@PGATOUR) July 14, 2024
J’ai eu un peu de chance au 16… Il en faut pour gagner.
Robert MacIntyre
MacIntyre (27 ans) a définitivement changé de dimension en quelques mois, avec son succès lors de sa première sélection en Ryder Cup l’an passé avec l’Europe, avec son récent premier titre sur le PGA Tour. Mais cette victoire chez lui, dans son open national, est évidemment le plus grand moment de sa jeune carrière.
« J’ai travaillé dur pour vivre ça, gagner mon open. La foule a été incroyable avec moi. J’ai eu un peu de réussite au 16… Il en faut pour gagner un tournoi. Sur le dernier trou, je me disais : « laisse-toi une chance, laisse-toi une chance. » Et je l’ai prise. J’ai perdu ma voix en criant quand le putt est rentré. »
Il est devenu ainsi le premier Ecossais à remporter son open depuis Colin Montgomerie en 1999.
La joie sur le visage de Robert MacIntyre, premier Ecossais sacré dans ce tournoi depuis Colin Montgomerie en 1999 !
➡ Tour 4 ⛳
🏆 #GenesisScottishOpen🏴 #RolexSeries #dpwt pic.twitter.com/pJBXnH59Nl
— CANAL+ Golf (@Canalplusgolf) July 14, 2024
Longtemps en manque de réussite dans ce dernier tour, d’abord aux trousses de Ludvig Åberg puis d’Adam Scott, le natif d’Oban s’est relancé dans la course à la victoire avec une ficelle pour birdie au 14.
Go on Bob! 💪🏴@robert1lefty moves to -15.#GenesisScottishOpen | #RolexSeries pic.twitter.com/bSzIErcGfD
— DP World Tour (@DPWorldTour) July 14, 2024
Coup de chance et putt de champion
Puis au 16, tout a basculé. Après avoir drivé dans le rough épais, il a bénéficié d’un « free drop ». En marchant près de sa balle très mal placée, il a senti une bouche d’arrosage qui se trouvait là, enfouie dans les hautes herbes. Sur son stance. Drop gratuit. Balle mieux placée après ce drop. Coup de fer au poteau. Eagle.
Et MacIntyre s’est retrouvé co-leader ! Avec le final que l’on sait…
What a shot @robert1lefty!! 🏴
After a lucky break, MacIntyre joins the lead after an eagle on the 16th.#GenesisScottishOpen | #RolexSeries pic.twitter.com/jBRJS6mAdA
— DP World Tour (@DPWorldTour) July 14, 2024
Tandis que Collin Morikawa, lui aussi candidat à la victoire, fléchissait dans le final, le leader de samedi soir, Ludvig Åberg, partenaire de Robert MacIntyre, décrochait définitivement en concédant, lui, un bogey sur ce trou 16 renversant.
Cruel pour Scott, dur dimanche pour Åberg
Le Suédois de 24 ans n’avait pas encore montré de véritable faiblesse dans son ascension assez incroyable, depuis son passage chez les pros en juin 2023. Vainqueur de l’Omega Masters et du RSM Classic en 2023, année où il a aussi remporté la Ryder Cup avec Bob MacIntyre, il abordait ce dernier tour du Genesis Scottish Open seul en tête et en position de favori.
Mais le n°4 mondial a coincé. Son grand jeu l’a un peu trahi ce dimanche et il a dû se contenter d’un triste 73 qui l’a repoussé au 4e rang.
Quand à Adam Scott, leader à deux trous de la fin, il ruminera peut-être le « free drop » chanceux de l’Écossais. Le vainqueur du Masters 2013 n’a plus gagné depuis le Genesis Invitational en 2020. Il n’a pas grand-chose à se reprocher dans le sprint final. Comme MacIntyre il y a un an, il a été victime d’un final époustouflant de son rival et d’un coup de génie sur le dernier trou…
Le tenant du titre, Rory McIlroy, justement, termine 4e. Après trois semaines de pause, le Nord-Irlandais a réussi son retour aux affaires. Sans un putting en berne, il aurait pu se mêler à la victoire. Il faudra sûrement compter avec lui à Troon.
Langasque finit fort, Perez aussi
On n’oublie pas bien sûr de vous donner l’identité de celui qui complète le podium et qui termine devant les McIlroy, Åberg et autres Morikawa.
Et c’est un Français ! La très bonne nouvelle de ce dernier jour est venue de Romain Langasque, en feu ce dimanche.
Le natif de Cabris (06) a aligné les birdies et même un eagle pour réussir à arracher une place de troisième. C’est son meilleur résultat dans un Rolex Series.
Oh l’eagle pour Romain Langasque ! Il est à deux coups de la tête ! 🤩🇫🇷
➡ Tour 4 ⛳
🏆 #GenesisScottishOpen🏴 #RolexSeries #dpwt pic.twitter.com/7uv2RFO96g
— CANAL+ Golf (@Canalplusgolf) July 14, 2024
Ce finish d’enfer lui permet de faire un bond conséquent à la Race to Dubai. Déjà qualifié pour l’Open britannique, Romain Langasque va arriver en confiance à Troon.
Tout comme Victor Perez qui, sur des terres écossaises qu’il connaît bien puisqu’il y a longtemps séjourné, a terminé sa semaine en beauté avec sa meilleure carte (65). Cette superbe 10e place confirme la belle forme du Tarbais depuis son podium en juin au RBC Heritage.
Rozner manque l’occasion, deux Anglais de plus à Troon
En revanche, Antoine Rozner n’ira pas au « British ». Le Racingman s’est élancé à la 4e place ce dimanche et en position très favorable pour se qualifier pour le dernier Majeur de l’année. Mais malgré un superbe birdie sur son premier tour, il a assez vite décroché des premières places. La faute à un double bogey très coûteux sur le pourtant très abordable par 5 du 3. Un très mauvais drive embarqué à gauche a stoppé son élan.
Pour espérer décrocher son billet pour Troon, le vainqueur du Qatar Masters 2021 devait signer un birdie sur l’un de ses deux derniers trous. Mais il a commis deux bogeys. Il termine 26e.
Ugo Coussaud, lui non plus, ne verra pas « The Open ». Lui aussi a été condamné par un double bogey, survenu au 9. Sa carte de 73 le repousse assez loin, au 46e rang. Il aura sans doute beaucoup appris de cette belle expérience, après avoir tenu la dragée haute aux ténors du golf mondial pendant trois tours.
Les derniers qualifiés pour Troon sont finalement l’Anglais Aaron Rai, très en forme depuis quelques semaines (il termine 6e du tournoi, son 3e top 10 d’affilée sur le PGA Tour), son compatriote Richard Mansell et l’expérimenté Suédois Alex Noren.
Troon, justement, était assez loin dans l’esprit de Robert MacIntyre à qui on laisse le mot de la fin. « Je ne pense pas que je serai lundi matin en état légal de faire la route jusque là-bas… On verra dans quelques jours pour la préparation à « The Open ». J’ai une autre priorité ce soir. » Allusion à des célébrations de victoire qui s’annonçaient arrosées !
*Les joueurs qui étaient déjà qualifiés pour l’Open britannique ont une « Claret Jug à côté de leur nom
Le leaderboard
©Harry How / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP