Malgré un dernier tour bouclé en 74 (+3) et une 58e place à +13 (297), Matthieu Pavon va forcément retenir la ferveur autour de lui durant ces quatre tours olympiques. Un format de jeu dont il n’est pas franchement fan…
Propos recueillis par Lionel VELLA, au Golf National
En un peu plus de trois heures quinze, Matthieu Pavon, accompagné par le Colombien Camilo Villegas, a bouclé sa semaine olympique au Golf National. Conscient d’avoir manqué le rendez-vous, le Bordelais n’oublie pas de louer l’apport indescriptible d’un public tout acquis à sa cause. Des vibrations sur lesquelles il entend clairement s’appuyer jusqu’à la fin de la saison. Et peut-être un peu plus loin encore…
GOLF PLANETE : Qu’allez-vous retenir de votre semaine olympique ici au Golf National ?
Matthieu PAVON : Je retiens une super atmosphère. C’est une expérience de dingue. Ce n’était pas facile de prendre du plaisir mais les gens étaient là, et ça, ça m’a fait vraiment chaud au cœur. Je ne suis pas revenu en Europe depuis janvier, notamment en France. Pouvoir sentir les encouragements, je le répète, ça fait chaud au cœur.
G.P. : Les spectateurs vous ont en effet encouragé tout au long de ces quatre tours, ils ont même évoqué votre victoire à Torrey Pines et votre saison très solide sur le PGA Tour…
M.P. : Je me rends un peu plus compte maintenant de ce que représente cette victoire aux Etats-Unis. Là-bas, on ne s’en rend pas compte, c’est une victoire parmi d’autres. Il y a des vainqueurs sur le PGA Tour chaque semaine… Pouvoir sentir leur ferveur et leur fierté de part cette victoire, c’est vraiment cool.
G.P. : Était-ce la première fois que vous viviez une telle ferveur, comme vous dites, autour de vous sur un parcours de golf ?
M.P. : Cela m’était effectivement destiné directement. Mais c’est vrai aussi que lorsque l’on joue le Masters ou l’US Open, on rencontre des choses assez similaires.
Je ne suis pas fan du format. Je pense qu’il faut faire quelque chose de différent.
Matthieu Pavon
G.P. : Justement, quel conseil pourriez-vous délivré à Céline Boutier et Perrine Delacour qui vont s’élancer mercredi prochain dans le tournoi olympique féminin ?
M.P. : Qu’elles prennent un maximum de plaisir. C’est un cadeau dans cette année si longue. Pouvoir profiter d’un aussi bel événement avec le public français, c’est une chose qui n’arrivera sûrement plus. Donc, qu’elles prennent un maximum de plaisir. Après, ce sont des grandes championnes, elles sauront quoi faire !
G.P. : Ce format de jeu sur quatre tours sans cut en stroke play est-il selon vous la formule idoine aux Jeux olympiques ?
M.P. : Non, je ne suis pas fan du format. Je pense qu’il faut faire quelque chose de différent. Après, ce n’est pas moi qui fait les règles.
G.P. : Qu’est-ce que vous préféreriez ?
M.P. : Ce n’est pas à moi de le dire…
Il y a des bonnes et des moins bonnes semaines. Celle-ci n’était pas bonne pour moi mais il faut toujours retenir le point positif de tout ça. Et puis on se le greffe et on avance en utilisant cette force pour les semaines qui vont arriver.
Matthieu Pavon
G.P. : Qu’allez-vous faire désormais ? Restez-vous en France quelques jours pour peut-être assister à des épreuves dans cette deuxième semaine des Jeux ?
M.P. : Non, je vais rentrer chez moi et me préparer pour les finales de la FedEx Cup. Cela va arriver vite. Dans à peine une semaine maintenant… Ce sera le plus important pour moi.
G.P. : Qu’allez-vous retenir de l’atmosphère de ces Jeux olympiques au-delà de celle vécue ici au Golf National ?
M.P. : Cette chaleur du public français, qui pousse chaque athlète à performer, à essayer de faire de son mieux. C’est hyper marquant de voir ça. Cela fait plaisir de voir que la France est derrière ses athlètes. C’est vraiment génial.
G.P. : Ce qui pourrait quelque part être un peu paradoxal en ce qui vous concerne puisque vous avez galéré avec votre jeu mais encore ce matin, à 9h00, tous les gens étaient là pour vous supporter. Pour le coup, ça, c’est unique, non ?
M.P. : Oui, c’est unique. Je n’ai que du positif à dire cette semaine sur le public qui est venu me supporter, qui m’a donné beaucoup d’amour, qui est resté positif… Je les remercie encore mille fois. Et même en étant dans le dur, en étant dans les premières parties le matin, c’est assez spécial de retrouver autant de personnes venues nous pousser pour cette dernière journée. Il y a des bonnes et des moins bonnes semaines. Celle-ci n’était pas bonne pour moi mais il faut toujours retenir le point positif de tout ça. Et puis on se le greffe et on avance en utilisant cette force pour les semaines qui vont arriver.
Photo : Andrew Redington / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP