Comme Victor Perez chez les hommes, c’est Perrine Delacour qui a eu le privilège de donner le coup d’envoi du tournoi olympique féminin. Un ressenti « indescriptible » qui a pourtant interagi sur son score après dix-huit trous : +7 (79). La Française est déjà en grande difficulté.
Lionel VELLA, au Golf National
Comment Perrine Delacour allait-elle encaisser le coup ? Quand on est Française et que l’on doit lancer le tournoi olympique féminin à 9h00 du matin, devant un public tout acquis à sa cause, l’équation n’est pas si simple à déchiffrer. Si l’on en juge par sa carte de 79 (+7) postée à l’issue d’un ultime triple bogey concédé au 18 (deux balles dans l’eau) et de sa 56e place provisoire, la mission a clairement échoué.
Mais la Picarde estime avoir plutôt bien géré la situation, avouant toutefois une baisse sensible d’énergie en fin de partie. Entre les trous 12 et 18, elle a ainsi aligné un double (au 12), un bogey (au 13), un birdie au 14 et donc ce triple sur le 18 que ces dames jouent en par 5 (contre un par 4 pour les hommes).
La Marseillaise, dès le matin comme ça, je ne pensais pas que ce serait aussi fort. Cela fait chaud au cœur.
Perrine Delacour
« Il y a beaucoup d’émotions au départ du 1, souligne-t-elle, tout en laissant entendre que les larmes n’étaient pas loin de couler à cet instant. Je suis plutôt contente de la façon dont j’ai géré cela. Mais j’ai laissé pas mal d’énergie en fin de parcours. Je retiens néanmoins du positif de ce premier tour. La chance de taper (en ouverture) devant tout le monde, ce sont des émotions indescriptibles. La Marseillaise, dès le matin comme ça, je ne pensais pas que ce serait aussi fort. Cela fait chaud au cœur. »
La 76e joueuse mondiale avait pourtant été prévenue par ce surplus de fièvre ambiante. Matthieu Pavon et Victor Perez l’on assez souvent évoqué à chaque fin de tour entre jeudi et dimanche dernier. C’est à se demander si la récente vainqueur du Dormy Open Helsinborg (LET) avait bien anticipé ce paramètre qui peut être soit stimulant, soit néfaste.
On a posé le cadre, ce qui est important pour moi parce que je suis beaucoup dans l’humain et j’interagis avec le public. Un tel accueil, ça surprend toujours.
Perrine Delacour
« On en a parlé hier avec ma préparatrice mentale (Amélie Cazé) et mon équipe, annonce-t-elle. On a posé le cadre, ce qui est important pour moi parce que je suis beaucoup dans l’humain et j’interagis avec le public. Un tel accueil, ça surprend toujours. Ce parcours est dessiné d’une certaine façon. Le public est souvent placé au-dessus de nous. C’est différent de ce que l’on connait habituellement. J’étais un peu préparée. Mais tant qu’on ne le vit pas de l’intérieur, ce n’est pas pareil. »
« Et puis il ne faut pas oublier que c’est aussi un parcours difficile, conclut-elle. Quand on manque un coup, on est tout de suite pénalisée. Globalement, c’était quand même positif au vu du contexte. Il reste trois jours, on va donner le meilleur de soi sur ces trois prochains jours. »
Photo : Pierre-Philippe MARCOU / AFP