La marque japonaise Daiwa a lancé une gamme complète qui ne respecte pas les règles de production des clubs. Un seul but, augmenter la distance pour plus de plaisir.
Le jeu de golf a ses règles, la production de clubs aussi, tout cela est régi par l’USGA et le Royal and Ancient (R&A). Ainsi, les fabricants ne peuvent pas faire ce qu’ils veulent en termes de technologie et de matériaux utilisés. L’une des principales contraintes est le coefficient de restitution. Cette donnée correspond à la puissance qui est transférée à la balle après son contact avec la face.
Ce dernier se mesure en envoyant une balle à 100 km/h sur la face du club à l’arrêt, et l’on mesure la vitesse de sortie de la balle, ce qui donne un coefficient. Pour un driver, ce dernier ne doit pas dépasser 0,83, et cela diminue pour chaque club. Si le chiffre est supérieur à celui de référence, le club est déclaré non conforme pour la compétition.
Pourquoi dépasser les limites ?
De ce fait, un coefficient de restitution augmenté entraîne une vitesse de balle plus élevée et donc plus de distance. Mais dans ce cas, pourquoi une marque a-t-elle voulu créer des clubs interdits en compétition ?
« Les clubs sont jouables au quotidien, ce n’est qu’en compétition officielle qu’ils sont interdits, nuance Nicolas Marchard, représentant de Daiwa en France. C’est comme l’automobile où on est limité à 130 sur l’autoroute, les voitures vont bien au-delà. C’est à chacun de prendre son plaisir. On sait que le golf est suffisamment compliqué pour ne pas s’ennuyer avec des clubs difficiles à jouer. En tant que fabricant, on a le devoir de rendre le golf plus plaisant, et ça, c’est l’ADN de Daiwa. Si on peut faire en sorte de donner plus de plaisir aux consommateurs en lui permettant de regagner un peu de distance, j’ai envie de dire autant le faire. »
En dehors des règles à plusieurs niveaux
Daiwa a donc produit une gamme complète ne répondant pas aux normes. La marque a pour cela développé une face pour ses bois construite dans un titane exclusif fabriqué en collaboration avec une entreprise basée à Kobe. Chacune des faces demande près de huit mois de travail afin d’arriver à un résultat très fin.
Mais cela entraîne une autre contrainte : la fragilité de la face. « C’est pour cela qu’il y a beaucoup de faces qui se cassent au Japon, développe celui qui représente également ONOFF, filiale de Daiwa. Nous, on garantit aucune casse des faces chez Daiwa. » Les faces des fers de la marque japonaise sont également illégales puisqu’elles disposent de stries carrées pour offrir plus de spin. Les shafts, fabriqués directement par Daiwa, sont hors normes car l’overlap (l’endroit où les feuilles de carbone se superposent) est situé sur l’arrière du shaft pour éviter qu’il se déforme à l’impact, créant ainsi moins de dispersion latérale.
Une gamme complète
Dans la gamme GIII Signature de Daiwa, on retrouve un driver en 10,5° (11,5° en lady), proposant un coefficient de restitution de 0,875, avec un gain annoncé de 6 à 10 mètres. À l’impact, la sensation de puissance est immédiate, le golfeur va facilement atteindre un smash factor de 1,56. La marque japonaise propose également des bois de parcours (15° et 18°), des hybrides (20°, 23° et 26°) ainsi que des fers allant du fer 5 au sandwedge.
Daiwa a conçu ces clubs dans une dimension de « golf plaisir ». Bien entendu, ces clubs ne sont pas destinés à tout le monde, les personnes souhaitant faire de la compétition sont de fait non concernées. De plus, les clubs sont proposés uniquement avec des shafts très légers, en Senior, Regular et Lady.
Le but est simple, aider à gagner en vitesse et donc en distance. « Quand on vieillit, on est contraint par un corps qui répond moins, qui est moins élastique, souple et rapide, explique Nicolas Marchand. Nous, on essaye de compenser ça en franchissant les limites que nous impose le R&A. »
Daiwa se positionne, par sa construction, dans le très haut de gamme. Il faut compter 2 799 € pour un driver, 1 799 € pour un bois de parcours, 1 499 € pour un hybride et 799 € par fer.