Bénéficiant d’un des dix spots mis en jeu sur la Race to Dubaï 2023 « qualificatif » pour le PGA Tour 2024, Ryan Fox ne garde pas un grand souvenir de cette première saison outre-Atlantique où l’individualisme et la difficulté à se faire des amis est monnaie courante.
A l’image de beaucoup de joueurs n’étant pas issus du PGA Tour et débarquant aux Etats-Unis depuis le Tour européen, Ryan Fox, tenant du titre du BMW PGA Championship, s’est épanché ce mardi à Wentworth (Angleterre) en conférence de presse sur les difficultés qu’il a rencontrées pour s’adapter à un Circuit qu’il découvrait réellement cette saison en tant que membre à part entière grâce à l’un des dix spots décrochés en fin d’année 2023 via la Race to Dubaï.
« C’est vraiment difficile, souffle-t-il d’emblée. C’est probablement plus éprouvant que ce à quoi je m’attendais. J’ai voyagé avec ma famille pendant 20 semaines d’affilée là-bas. Je suis sur la route depuis 30 semaines. Quand je suis rentré chez moi après le Wyndham Championship (cut manqué), je n’avais passé que quatre semaines à la maison cette année. C’était donc très difficile à ce niveau. »
Je n’ai jamais vraiment réussi à m’y mettre. J’ai eu quelques semaines décentes sans que ce soit spectaculaire. J’ai commencé à me sentir en confiance vers mai, juin, juillet…
Ryan Fox
Le Néo-Zélandais âgé de 37 ans n’a pas joué son meilleur golf en 2024 sur le PGA Tour. S’il a franchi 13 fois le cut, il n’a accroché qu’à trois reprises un top 10, finissant deux fois 4e (au Zurich Classic avec le Sud-Africain Garrick Higgo) puis au Myrtle Beach Classic et 7e au RBC Canadian Open. Il a néanmoins assuré sa carte pour 2025 en prenant la 106e place de la FedEx Cup, franchissant notamment les quatre cuts dans les Majeurs (25e à The Open).
« Nous n’avions pas de camp de base aux États-Unis, je n’avais pas encore réglé les formalités pour obtenir mon visa. La compétition semblait bien plus intense que ce à quoi je m’attendais. Je pense que l’année dernière, lorsque j’ai joué un peu là-bas, j’ai participé à certains des plus gros événements, mais je jouais vraiment bien et j’ai commencé cette année en ne jouant peut-être pas si bien que ça, et j’ai raté quelques cuts, mais de peu. J’avais l’impression que je devais faire beaucoup plus pour me mettre dans la course, sans parler de passer le cut, et il m’a fallu un certain temps pour comprendre cela. Je n’ai jamais vraiment réussi à m’y mettre. J’ai eu quelques semaines décentes sans que ce soit spectaculaire. J’ai commencé à me sentir en confiance vers mai, juin, juillet… »
Je voyage avec ma famille, donc la solitude en dehors du parcours de golf n’était pas là, mais j’ai quand même trouvé assez difficile de me faire des amis.
Ryan Fox
Durant cette conférence de presse, le Kiwi, fils de la légende All Black, Grant Fox, a en profité pour évoquer le cas de l’Ecossais Robert MacIntyre qui, lui aussi, a vécu une période d’adaptation très difficile avant de remporter le RBC Canadian au début du mois de juin. Les deux golfeurs, venus du Tour européen, se sont mutuellement soutenus.
« Nous avons tous les deux eu des difficultés au début et nous ne nous sommes pas beaucoup amusés, confesse-t-il. La semaine où nous avons tous les deux eu notre meilleure semaine à ce moment-là était au Myrtle Beach où nous avons joué ensemble les deux premiers tours. Je crois que Bob m’a dit au premier trou : « C’est génial de jouer avec quelqu’un avec qui je peux discuter un peu et savoir que je peux l’aimer un peu. » Pareil pour moi. Nous nous connaissions bien, nous avons tous les deux terminé dans le top 10 et il a pris un bon départ grâce à ça. Il a eu une petite pause à la maison et ça l’a un peu revigoré. »
« Tout ça pour dire que c’est difficile là-bas (aux Etats-Unis). Chacun fait son truc de son côté. Je ne sais pas pourquoi. Je pense que nous avons tous les deux eu du mal avec ça. Je voyage avec ma famille, donc la solitude en dehors du parcours de golf n’était pas là, mais j’ai quand même trouvé assez difficile de me faire des amis. Je pense que les Européens se sont un peu regroupés entre eux. C’était sympa de jouer un peu au golf avec Bob et c’est assez incroyable de voir ce qu’il a fait à la fin de la saison. J’ai joué avec lui au troisième tour au Canada, et nous avons passé un bon moment dans le dernier groupe. »
Photo : Getty Images