Grégory Bourdy fait partie des vingt-trois Français présents cette semaine au PQ2 des Cartes européennes. A 42 ans, le Bordelais, qui vise une catégorie de jeu sur le DP World Tour en 2025, tire peut-être ici ses dernières cartouches au plus haut niveau…
L.V.
Grégory Bourdy est à la croisée des chemins. Plus que jamais ! 156e de la Road to Mallorca 2024 malgré un droit de jeu plein (catégorie 5) avec seulement cinq cuts franchis en treize tournois joués et une 32e place (au Abu Dhabi Challenge le 21 avril) comme meilleur résultat, le Bordelais âgé de 42 ans est assuré, hélas, de n’avoir aucune catégorie de jeu sur la deuxième division européenne en 2025.
Son dernier espoir de poursuivre au plus haut niveau est d’accrocher une catégorie 18 sur le DP World Tour via les PQ3 des Cartes européennes qui auront lieu du 8 au 13 novembre à Tarragone (Espagne). Pour cela, il devra d’abord passer l’écueil des PQ2 cette semaine à Almeria (Andalousie), sur le tracé du Desert Springs Golf Club.
Deux obstacles de taille pour le quadruple vainqueur sur le Tour européen entre 2007 et 2013, encore présent aux Jeux olympiques de Rio en 2016 (avec Julien Quesne).
Je n’ai aujourd’hui aucun plaisir à aller sur les tournois (du Challenge Tour). Il y a deux ans, mon jeu s’était effrité par ce sentiment de malaise, de ne pas être bien dans mes baskets.
Grégory Bourdy
« Même si mon état d’esprit a évolué depuis que j’ai perdu la carte sur le DPWT (fin 2018), je pense que ça a été un mauvais choix de jouer sur le Challenge Tour après ça, analyse l’actuel 1 309e joueur mondial. Je me suis enlisé là-dedans. Je n’ai aujourd’hui aucun plaisir à aller sur les tournois (du Challenge Tour). Il y a deux ans, mon jeu s’était effrité par ce sentiment de malaise, de ne pas être bien dans mes baskets. Je jouais moins bien. Alors que là, j’ai retrouvé un très bon fond de jeu. Même à l’entraînement, je score souvent bas. »
Comme en témoigne cette 59e place obtenue au début du mois de septembre à l’Omega European Masters, alors qu’il était entré dans le champ au dernier moment. Une « embellie » qui a toutefois fait long feu puisque Grégory Bourdy n’a pas, dans la foulée, passé le cut à l’Open d’Espagne, ni au Golf National pour son 18e Open de France.
Si t’es pas dedans, tu es en déficit chaque semaine. Quand t’as une vie de famille, mentalement, ce n’est pas facile à accepter de partir, surtout de partir pour rien et même plus que pour rien parce que tu perds de l’argent.
Grégory Bourdy
« Le Challenge Tour, aujourd’hui, c’est d’abord un gros champ de joueurs, et puis le niveau de jeu n’a plus rien à voir avec avant, poursuit-il. C’est quasiment le même niveau que sur le Tour européen. Ce qui est dur aujourd’hui, c’est d’accéder sur le Tour. C’est plus facile de garder sa carte que d’y accéder… Dès que je joue correct, comme à Crans (Omega European Masters), je me sens à l’aise, je sens que j’en ai encore sous le pied, je passe le cut facile. Je sais que mon jeu est ok pour être sur le Tour mais sur le Challenge, je n’ai pas ce plaisir. Cela coûte de l’argent. Si t’es pas dedans (Ndlr, dans le top 5), tu es en déficit chaque semaine. Quand t’as une vie de famille, mentalement, ce n’est pas facile à accepter de partir, surtout de partir pour rien et même plus que pour rien parce que tu perds de l’argent. »
« C’est ce qui explique aussi un peu pourquoi j’ai moins joué cette année malgré ma catégorie pleine car je ne me sentais pas retourner sur une nouvelle déception, ajoute-t-il. C’est comme être dans un engrenage… Alors oui, les PQ2, c’est l’objectif principal. Avec en ligne de mire l’objectif principal d’avoir la carte via les PQ3. »
Et si dans le cas contraire cela ne fonctionne pas ? « On verra à ce moment-là… », rétorque-t-il avec, néanmoins dans le regard, ce sentiment que tout peut s’arrêter très bientôt !
Photo : Valerio Pennicino / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP