Le fitting, c’est de plus en plus simple et ça peut rapporter gros à tous les golfeurs, ou en tout cas leur permettre d’économiser des coups à moindres frais. Nous avons profité d’une journée enneigée pour rencontrer John Lawson, et lui demander de nous expliquer comment.
E.S.
« J’ai la chance de ne pas avoir eu à faire de concessions dans mon swing, parce que mes clubs étaient adaptés », estime Tiger Woods. Même s’il a initialement été utilisé pour optimiser les performances des joueurs professionnels, le fitting – de l’Anglais custom fitting, ou sur-mesure – est encore trop souvent associé au haut niveau.
« Je vois passer dans mon studio toutes les catégories de joueurs, du quasi débutant aux joueurs du circuit en passant par des enfants de plus en plus jeunes aussi », explique le spécialiste anglais John Lawson, qui a joué sur le Challenge Tour. Et de détailler les conséquences que peuvent avoir un grip, une tête ou un manche inadapté sur tous les swings et toutes les trajectoires…
Pourquoi rendre le golf encore plus difficile ?
Le but du fitting est de mettre en adéquation les clubs et le joueur : sa morphologie, ses aptitudes physiques, son swing, son niveau et ses objectifs. Or sans aller, comme son compatriote Nick Faldo, jusqu’à affirmer que « 90 % des amateurs utilisent des clubs de golf qui ne sont pas adaptés à leur jeu », il constate que beaucoup n’ont pas un matériel adéquat.
Les principaux fabricants et revendeurs ont fait de gros efforts dans le sillage de Ping, avec son système de codes couleur et ses fittings dits statiques. L’apport des « launch monitors » est également indéniable. Il n’empêche, trop peu de joueurs choisissent leurs clubs suite à un fitting.
Les outils d’analyse et les connaissances approfondies de leur fonctionnement sont devenus obligatoires
Lors d’une séance typique, John Lawson va plus loin dans les mesures morphologiques et les complète avec d’autres, dynamiques, effectuées à l’aide d’un launch monitor dernier cri et de Gears, un système d’analyse complet du swing et du corps en 3D utilisé par les joueurs du PGA Tour, les « fitters » et fabricants de clubs. « Les outils d’analyse et les connaissances approfondies de leur fonctionnement sont devenus obligatoires pour être sûr de l’efficacité des combinaisons de tête, shaft et grip », affirme celui qui intervient dans la formation des futurs enseignants au Golf National.
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A la pointe de l’adaptation
John Lawson va encore plus loin, pour mieux contenter les puristes du sur-mesure. Ceux qui font le distinguo entre le « custom built », ces clubs « usine » légèrement adaptés, et le « custom fit » digne de ce nom, c’est-à-dire des clubs fabriqués par un « clubmaker » professionnel. S’il a des chariots de fitting de nombreuses marques, il propose également des fers de la marque Miura qu’il assemble lui-même.
John Lawson utilise un autre outil couteux qui a fait ses preuves sur les circuits professionnels – un SAM PuttLab (analyseur dédié) – afin de proposer des fittings de putters de différentes marques. Ce qui le distingue encore, c’est qu’il vend aussi des putters, wedges et fers Edel. « Avec leur système de fitting unique, je peux faire de très nombreux réglages ».