L’Asian Tour lance sa saison cette semaine aux Philippines. Fait assez rare, trois Français disputeront ce circuit cette année : Julien Sale, Gary Stal et Joël Stalter.
N.C.
C’est à plus de 10 000 kilomètres de l’hexagone que Julien Sale et Gary Stal vont, à partir de jeudi, disputer leur premier tournoi de la saison 2025. Les deux nommés, contrairement à Joël Stalter, ont décidé de participer au Smart Infinity Philippine Open, épreuve inaugurale sur l’Asian Tour. Une première qui se fera sur le Manila Southwoods G & CC dans la capitale philippine, « un beau parcours où il faut taper des drives partout » selon Gary Stal.
Dans les faits, rien prédestinait les trois Tricolores à s’engager en 2025 sur l’Asian Tour, mais une saison difficile sur le Challenge Tour et des cartes manquées en Europe les ont poussés à tenter leur chance à l’est.
« J’ai fait un bon début de saison, j’étais assez satisfait des premiers tournois mais ça s’est assez vite dégradé et j’ai perdu ma confiance, ça a été compliqué, se souvient le vainqueur de l’Abu Dhabi HSBC Golf Championship il y a dix ans presque jour pour jour. Quand j’ai raté les PQ2 du DP World Tour, je me suis inscrit directement aux cartes de l’Asian Tour, je n’avais que ça et vu que j’habite à Dubaï, ce n’est pas si loin. Je sais qu’au maximum j’ai sept heures de vol. Cela se fait. »
« La saison dernière a été compliquée même si dans l’ensemble, je n’ai pas l’impression d’avoir mal joué, poursuit de son côté Julien Sale. D’avoir réussi à obtenir cette carte, ça m’a permis de finir 2024 sur une bonne note, ça transforme l’année de moyenne à correcte. »
J’en avais un peu marre de connaître tous les parcours, tous les tournois sur le Challenge Tour, je n’avais plus de bonnes ondes
Gary Stal
Mi-décembre, les trois Bleus ont donc réussi à obtenir l’un des 35 tickets mis en jeu lors de cartes disputées en Thaïlande. Un joli rebond pour eux puisqu’ils se retrouvaient sans réelle catégorie de jeu avant d’obtenir leur place pour l’Asian Tour.
« Je vais jouer des super tournois, se réjouit Gary Stal. J’en avais un peu marre de connaître tous les parcours, tous les tournois sur le Challenge Tour, je n’avais plus de bonnes ondes. C’est un renouveau pour moi, c’est complètement différent. Je ne connais pas les parcours, je suis très content. »
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Le calendrier plus que provisoire fait déjà étape dans une petite dizaine de pays, de la Chine au Maroc, en passant par la Nouvelle-Zélande et l’Indonésie.
« Les voyages ne me dérangent pas du tout. Depuis que je suis petit, j’ai beaucoup voyagé et j’adore ça, d’autant plus que je ne connais pas l’Asie, se projette Julien Sale. J’adore la nourriture asiatique en plus. Et d’un côté ça va me rappeler chez moi, la Réunion, car il va faire chaud et humide toute l’année, un peu comme sur mon île. Je suis excité à l’idée de découvrir ces endroits-là et finalement retrouver des conditions que je connais bien. »
Celui qui a disputé les Championnats du Monde amateurs sous la bannière tricolore en 2023 va tout de même rester basé en France. « Mais c’est possible qu’entre les tournois, s’il n’y a qu’une voire deux semaines de pause, j’aille peut-être en Thaïlande ou à Dubaï pour m’entraîner avant de repartir » tempère-t-il.
Un niveau inconnu
Au-delà des parcours et des pays, les Français partent aussi dans l’inconnu du niveau réel de l’Asian Tour. S’il est possible de s’imaginer le niveau élevé des International Series, tournois les mieux dotés où de nombreux joueurs du LIV Golf viennent tenter de marquer des points mondiaux, les tournois réguliers sont plus difficiles à situer.
« C’est sûr que sur les International Series, les champs vont être relevés car il y aura des vainqueurs de Majeurs qui jouent maintenant sur le LIV, imagine le Réunionnais. Ça va être sympa de se mesurer à eux. Mais sur les tournois réguliers, je ne sais pas trop, je vais découvrir en jouant. »
« Franchement, je n’ai aucune idée du niveau, je pense que le niveau moyen est en dessous du DP World Tour, pas très loin de celui du Challenge Tour », tente de mesurer Gary Stal.
Le top 65 pour garder ma carte l’année prochaine
Julien Sale
Avec l’inconnu des parcours mais aussi du niveau des adversaires, difficile par conséquent pour les Français de fixer des objectifs clairs et de se situer dans cet Asian Tour 2025. « L’objectif, ça va être déjà de faire le top 65 pour garder la carte l’année prochaine », annonce tout de même le cadet des trois Français.
Gary Stal ne veut quant à lui pas se mettre de pression sur les résultats mais plus sur la manière de travailler. Le Lyonnais devrait d’ailleurs rapidement collaborer avec le coach belge Jérôme Theunis, basé lui aussi dans les Émirats.
« Je ne pense pas me mettre des objectifs de résultats, plus des objectifs de travail. Comme on sait, ça ne marche pas souvent de se dire : « Je vais faire top 5 ou top 10 ». Je ne veux pas du tout repartir sur quelque chose comme cela. Je suis dans la découverte, je vais jouer et je vais faire du mieux que je peux. »
Gary Stal et Julien Sale s’élanceront ce jeudi pour leur premier tour de Smart Infinity Philippine Open respectivement à 4h35 et 5h45 heure française (tous les départs ici). Loin dans l’entry list pour l’International Series India qui se jouera la semaine prochaine, ils devront signer un top 5 aux Philippines pour enchaîner en Inde. Dans cette épreuve où il y aura notamment Bryson Dechambeau et Joaquin Niemann, Joël Stalter est quant à lui troisième réserve.