Après les têtes, John Lawson nous explique l’importance relative des shafts et conseille de s’inspirer des meilleurs joueurs du monde et de faire preuve d’ouverture d’esprit pour les choisir.
E.S.
« Il y a énormément de fausses croyances concernant les shafts », explique John Lawson, spécialiste incontournable du fitting, intervenant dans la formation des futurs enseignants au Golf National. « La grande majorité des personnes pense que le plus important dans un club, c’est le shaft, souvent considéré comme le moteur du club. Mais c’est faux : il n’est pas plus important que la tête ». C’est l’une des idées reçues auxquelles il tord le cou en détails dans ses vidéos très instructives.
« Comme sur les têtes, il y a beaucoup de choix dans les manches », poursuit-il. Et aussi beaucoup de paramètres qui entrent en considération : leur poids, longueur, la qualité du carbone, leur profil, torque, etc. « Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que le shaft ne fait que réagir en fonction des différentes forces et torsions transmises par le joueur sur le grip. C’est la partie la plus compliquée à optimiser donc c’est important de pouvoir mesurer exactement comment le shaft fonctionne, par rapport à votre swing et la trajectoire recherchée. »
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Des données inédites
Pour cela, John Lawson utilise Gears, un système d’analyse complet du swing et du corps en 3D utilisé par les joueurs du PGA Tour, les fitters et fabricants de clubs. Gears collabore d’ailleurs avec Mitsubishi sur la conception de ses manches, comme John Lawson avec TPT Golf.
Gears apporte notamment des données sur la déformation du shaft tout au long du swing. Ses recherches ont révélé quels profils de shafts fonctionnent le mieux avec certains types de swings. Cela a également permis de comprendre que les manches ne se contentent pas d’augmenter ou d’abaisser le vol de la balle.
Il faut mesurer et surtout, voir les sensations et les performances procurées pour mieux choisir.
Comme il le montre dans une expérience avec des shafts pourtant très différents, le point de flexion n’a pas toujours d’effet sur l’angle de décollage. « Parfois, il vaudrait mieux changer le loft de la tête tout simplement, précise-t-il. Il faut mesurer et surtout, voir les sensations et les performances procurées pour mieux choisir. »
De même, on a souvent cru que la vitesse du swing suffisait pour choisir la rigidité et le matériau des manches. Mais John Lawson démontre qu’il n’en est rien et que le graphite peut satisfaire la plupart des joueurs. « Le graphite offre beaucoup plus de possibilités, avec une variété de rigidités plus importante que l’acier », estime-t-il.
Good bye, les aprioris
Cela explique qu’à l’image de Bryson DeChambeau, de plus en plus de joueurs de haut niveau s’y mettent. Ceci est dû notamment aux progrès réalisés dans la conception et la fabrication des shafts en graphite, les rendant encore plus fiables et performants. Notamment par un torque (mesure de la résistance à la torsion à l‘impact) similaire à celui de l’acier, ce qui se traduit par des coups plus droits.
Here’s an in-hand look at what @b_dechambeau has in the bag for the @usopengolf https://t.co/rlcl1LPaVB
— GolfWRX (@GolfWRX) June 11, 2024
« Si vous avez tendance à slicer, par exemple, il serait peut-être intéressant de vous orienter vers un shaft qui a moins de torque pour vous aider à refermer la face. Ce n’est donc pas parce que vous avez moins de vitesse que vous devez vous orienter vers un shaft souple et léger avec beaucoup de torque, démontre-t-il dans une autre vidéo. C’est le contraire de ce qu’on a tendance à dire généralement. »
Vous l’aurez compris, il n’y a pas de recette miracle et comme pour les têtes, John Lawson conseille de sortir des aprioris, idéalement de faire un fitting. C’est le seul moyen d’apporter une réponse adaptée à tous les joueurs.