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Profitant de sa participation aux Internationaux d’Espagne Senior ce week-end en Andalousie, Golf Planète a fait le point sur la bonne santé du golf amateur français avec le président de la Fédération Française de Golf, Pascal Grizot
GOLF PLANETE : Le golf amateur français a obtenu d’excellentes résultats l’an dernier. Peut-on affirmer sans se tromper qu’il se porte bien ?
Pascal GRIZOT : Absolument ! L’année 2024 a vraiment été un excellent cru pour le golf français. On pourrait presque parler d’année historique aussi bien chez les professionnels que chez les amateurs. On obtient des résultats que la Fédération n’avait jamais atteints. Les objectifs étaient clairs : il fallait placer des Français dans les 20 meilleurs du monde chez les professionnels et chez les amateurs, hommes et femmes : mission remplie.
Puisque la question porte sur le sport amateur, il faut savoir que la France s’est classée première l’an dernier, en remportant 17 médailles dont 9 en or lors des tournois organisés par l’association européenne de golf. L’Angleterre est arrivée deuxième avec 9 médailles au total. Un victoire franche et historique. Je rappellerai, en particulier, la victoire chez les Boys coachés par Jean-François Lucquin et PJ Cassagne, la victoire des mid-amateurs filles, la victoire chez les seniors hommes et femmes ! On a donc gagné dans toutes les catégories, cela doit être souligné…
Il faut dire que la Fédération Française est certainement la fédération la plus active. Elle est celle qui organise le plus de compétitions dans le monde, de 8 ans à plus de 70 ans ! Pour le projet sportif, il faut tout miser sur les jeunes. On doit augmenter la densité de joueurs de moins de 18 ans.
la France s’est classée première l’an dernier, en remportant 17 médailles dont 9 en or
Pascal Grizot
G.P. : Vous avez aussi restructuré votre encadrement pour répondre aux jeunes désireux d’atteindre le meilleur niveau. Que faut-il encore faire pour obtenir toujours plus de résultats ?
P.G. : Je dois dire que la direction technique nationale est très bien structurée et fonctionne bien sous la direction de Maïtena Alsuguren. Un pôle de la performance a été créé auprès d’elle et Jean-Luc Cayla est venu nous apporter toutes ses connaissances et ses expertises acquises notamment dans la préparation physique de grands champions dans d’autres disciplines olympiques. Le haut niveau a aussi été structuré avec la présence aujourd’hui de deux grands champions, Gwladys Nocera et Grégory Havret, à la tête des filières féminines et masculines.
Autre décision importante : nous avons transformé les pôles en centres de performance. Nous avions 7 pôles qui s’appuyaient sur le système régional des CREPS. Ce n’était pas suffisant. Nos deux centres de performances, plus adaptés aux besoins de nos jeunes, sont de véritables unités de vie : préparation physique, préparation mentale, le golf et la création de notre école hors-contrat, c’est-à-dire une école affiliée à l’Éducation Nationale mais sans les professeurs du système classique. Nous avons ainsi 27 professeurs dont 17 agrégés qui délivrent des cours adaptés de très haut niveau. Tous les élèves sortent avec la mention au bac. Les deux écoles, celle du Golf National et celle de Terre Blanche, fonctionnent très bien.
Comme j’ai eu des accidents graves, j’ai un maitre chinois de taïchi qui vient surveiller mon état physique. Je dors beaucoup, je sors peu, je bois peu… J’ai une vraie hygiène de vie
G.P. : Dernière question, plus personnelle. Vous venez de participer aux Internationaux d’Espagne, notamment avec des seniors français qui se sont illustrés dans le monde amateur. À 62 ans, très pris par une fédération sportive en plein développement, vous continuez à vous battre, les clubs à la main, en participant à des tournois internationaux où vous obtenez de bons résultats. Peu de présidents de fédération ont, à ma connaissance, une telle vitalité. Où allez-vous puiser cette énergie pour vous maintenir à ce niveau de compétition ?
P.G. : C’est simple. J’ai une profonde passion pour le golf que je continue à pratiquer à mon rythme, au moins tous les week-ends, en essayant de garder ma place dans l’équipe de France sénior parce que je voulais gagner ce titre de champion d’Europe jamais enlevé par la France… Objectif atteint l’an dernier ! Heureusement parce que maintenant, il y a de jeunes seniors de 50 ans qui frappent au portillon.
Physiquement, je fais beaucoup de gymnastique avec des préparateurs. Comme j’ai eu des accidents graves, j’ai un maitre chinois de taïchi qui vient surveiller mon état physique. Je dors beaucoup, je sors peu, je bois peu… J’ai une vraie hygiène de vie même s’il est parfois difficile de résister car j’aime la bonne cuisine !
Mais j’avoue que j’adore ce sport qui vous permet de faire de temps en temps un coup meilleur que Tiger Woods, comme rentrer un putt de 15 mètres ! Quel plaisir d’avoir l’impression, une fois dans la journée, de faire un coup comme un champion !