
Pour parvenir à ses fins et enfin mettre un terme à une disette en Majeur qui dure depuis 11 ans, Rory McIlroy va devoir corriger plusieurs tendances observées ces dernières années.
Le premier constat quand on s’intéresse aux différents échecs en Majeur de Rory McIlroy depuis sa victoire dans le PGA Championship en 2014 est l’incapacité chronique du Nord-Irlandais à bien entamer ses tournois.
En effet, d’après les statistiques, Rory joue le week-end trois coups de moins en moyenne que lors des deux premiers tours.
Sur les 38 Majeurs disputés depuis sa victoire à Valhalla, Rory a enregistré 21 top 10 mais il a été rarement en course pour la victoire en raison du retard accumulé avant le dernier tour.
A Augusta, ses meilleurs scores le dimanche ont tous été réalisés lorsqu’il était déjà trop loin pour envisager la victoire :
2013 – 12 coups de retard avant le dernier tour – 69 – 25e
2014 – 8 coups de retard avant le dernier tour – 69 – 8e
2015 – 10 coups de retard avant le dernier tour – 66 – 4e
2017 – 6 coups de retard avant le dernier tour – 69 – 7e
2020 – 8 coups de retard avant le dernier tour – 69 – 5e
2022 – 10 coups de retard avant le dernier tour – 64 – 2e
A contrario, lorsque Rory a eu l’occasion de se mêler à la lutte pour le titre le dimanche, il est passé à côté de son dernier tour. Personne n’a en effet oublié qu’en 2011 alors qu’il était en tête à la veille du dernier tour avec 4 coups d’avance, il a signé une terrible carte de 80 qui l’a renvoyé à la 15e place.
En 2018, s’élançant depuis la deuxième place en dernière partie avec trois coups de retard sur Patrick Reed, il n’a pu faire mieux que 74. Un score synonyme de 5e place.
Un problème sur les par 4 et les par 3
La plupart des joueurs qui se sont imposés à Augusta ont bâti leur victoire en domptant les par 5. C’est le cas pour la grande majorité des précédents vainqueurs dont le score final est constitué à 75 voire à 85 % par leur performance sur les par 5.
De ce point de vue là, Rory n’a rien à envier aux autres. Depuis ses débuts en Georgie, il est 96 coups sous le par sur les par 5.
Si on analyse plus précisément les compartiments du jeu de l’ex numéro 1 mondial au Masters, on se rend compte que c’est principalement son jeu de fer qui l’a privé du fameux “career grand slam” (le Grand Chelem en carrière). Depuis 2009, sa moyenne de greens pris en régulation est toujours inférieure à celui du futur vainqueur :
11,4 greens (63,5 %) en régulation en moyenne pour Rory contre 13 (72 %) au vainqueur.
Si le trou numéro 10 constitue un des obstacles les plus difficiles à surmonter pour le Nord-Irlandais avec une moyenne très au-dessus du par asur ce difficile par 4 en 58 tours (+18!), ce sont les trous de l’aller de l’Augusta National qui mettent le plus souvent à mal ses espoirs de victoire.