Les 18 Bienfaits du Golf, vu du confinement
Ou comment apprécier les joies simples du Golf quand on en est privé !
Par Ivan Morris
Le confinement a au moins donné au golfeur l’idée de ce que à quoi pouvait ressembler une détention en prison, fut-elle provisoire. Pas de possibilité de sortie, pas de partie même seul(e) : on comprend mieux alors ce qui fait le sel de notre vie et ce qu’on rate en étant privé de notre pratique favorite.
Voici quelques recettes simples pour conserver chez soi l’image du golf-plaisir :
1 – Respirer la simple odeur de l’herbe fraîchement coupée, la ligne de coupe des tondeuses sur le fairway, l’arrivée du printemps et la nature qui redémarre.
2 – Jouer seul en toute liberté tôt le matin sur un parcours vierge de toute empreinte humaine, le soleil du matin caressant son visage. Si le golf est considéré comme un jeu très convivial, il peut aussi se pratiquer seul, hors de toute compétition, avec au moins autant de plaisir . Moins obsédé par la qualité de mon swing, je me contente pour ma part de frapper dans la balle et de la suivre en marchant. J’assimile alors mon parcours à une sortie en plein air, en pleine nature, tellement bonne pour la santé !
3 – Le plaisir indicible de croiser un animal sauvage, un oiseau rare, un crapaud calamite, un renard, un cerf ou un écureuil presque apprivoisé comme j’ai la chance d’en voir dans mon club . Mais aussi l’angoisse de me trouver nez à nez avec un alligator même à moitié endormi lorsque je réside en Floride. Ou avec une vipère à tête jaune sur mon parcours de Deal dans le Kent et qui m’aurait envoyé en enfer si j’avais marché sur elle. Mais un des souvenirs les plus intenses fut bien l’envol d’un géocoucou tacheté à Albuquerque au Nouveau Mexique. Quelle vélocité chez cet oiseau élancé, aussi rapide qu’une Ferrari ou qu’un lièvre ! Et comment ne pas garder en mémoire le tambourinement, à quelques milliers de kilomètres de là, du pivert rencontré à Moliets dans les Landes !
4 – Le bonheur de sortir d’une situation délicate dans un bunker où m’a balle est pluggée
5 – Entendre le bruit d’un putt rentré pour birdie
6 – Donner un conseil à un ami qui aussi rapidement, progresse
7 – A mon âge, il est de plus en plus difficile de rendre une carte aussi basse que je le souhaiterais et chaque fois que j’y parviens, c’est un pur bonheur ! Je plains les golfeurs qui gémissent dès qu’ils rendent une carte non conforme à leurs attentes alors qu’ils devraient se dire qu’ils feront mieux la prochaine fois…
8 – Les parcours de golf où j’ai eu le plaisir de jouer sont autant de trésors de beauté naturelle qui m’émeuvent et ne me demandez pas d’en choisir un plutôt qu’un autre tellement ils ont chacun leur identité propre.
9 – Jouer pour la première fois avec une nouvelle série de clubs me procure autant de plaisir que de voir mon épouse devant sa glace entrain d’essayer un chemisier pour la première fois.
10 – Manger – que dis-je, avaler ! – un club-sandwich après une partie entre amis. Me croirez-vous si je vous dis que je me considère comme un des meilleurs experts en la matière ?
11 – Quand j’y pense, je me dis que le golf est plein de paradoxes : pour frapper haut la balle, il faut la prendre par le bas ; en cas de vent, pour éviter d’aller trop à droite ou à gauche, il faut viser droit vers une cible qu’on n’a pas choisi ; pour que la balle s’arrête net, il faut taper fort. Enfin, pour la faire rouler, il vaut mieux prendre un club de plus et swinguer en douceur. De quoi y perdre son latin golfique !
12 – Juste le plaisir de démailloter une balle de son écrin de papier, la caresser quelques instants avant de lancer sur le tapis vert qui la réceptionnera tout en douceur.
13 – Surprise : il n’y a guère d’autre sport où le grand-père peut – presque – faire jeu égal avec son petit-fils. C’est le privilège de l’âge qui m’a permis ainsi de vivre une telle expérience.
14 – Ouvrir un livre, c’est bien mais un livre sur votre passion, le golf, c’est encore mieux. Je vous conseille de vous procurer le dernier ouvrage de Joyce Wethered, ancien grand champion et grand connaisseur de la psychologie, très en avance sur son temps …
15 – Rester quelques instants à contempler le panorama qu’offrent certains trous de golf, plus spectaculaires que d’autres. Il serait dommage de ne pas en profiter et de passer à côté.
16 – Victoire, défaite, match nul… Avec une bonne fatigue à la clef, le sentiment d’avoir tout donné : voilà l’essentiel. Le reste n’est qu’épiphénomène .
17 – Admirer le vol de sa balle, surtout s’il est long, rectiligne, tranchant…
18 – Quelle impression de puissance quand on se convainc qu’on peut jouer un coup aussi bien que Tiger. En fait, cela est possible. Et si c’est possible une fois, pourquoi pas une seconde, une troisième … L’espoir fait vivre et, avec lui, celui de s’améliorer encore et toujours. En somme, rester OPTIMISTE.
Traduction de Denis Machenaud