Golf Planète continue à vous faire découvrir les différentes vies des acteurs du monde du golf. Aujourd’hui, nous avons rendez-vous avec Christophe Mercié, basé principalement à Saint-Jean-de-Luz au Pays basque.
À 56 ans, Christophe a déjà 30 ans d’enseignement du golf : il a pris l’habitude de partager ses stages avec ses fidèles clients entre le Pays Basque, l’île Maurice et l’Espagne. Ses enfants sont aussi plongés dans ce milieu du golf et du tourisme. Il nous fait partager les réalités et les joies de sa passion.
Pays basque, île Maurice, Costa Brava et Rioja
Golf Planète : Comme beaucoup de pros, vous avez passé deux mois complètement confiné : comment l’avez-vous vécu ? en avez-vous profité pour faire des choses que vous n’avez jamais le temps de faire ? Avez-vous reçu des aides pour survivre ?
Christophe Mercié : Ce fut une drôle de période pour des pros enseignants de golf comme moi, pour qui le contact humain est primordial. Du jour ou lendemain, tout a été annulé. Plus rien. Je me suis réorganisé rapidement pour faire effectivement des choses que je n’avais pas le temps de faire. J’ai ainsi fait trois heures de cours d’anglais tous les jours de 9h à midi : à un tel rythme que j’ai pu rapidement voir des films en version originale sans sous-titre ! j’aurais aimé faire du piano, un vieux rêve : ce sera lors du prochain confinement (rires) ! J’ai aussi fait, bien entendu, pas mal de sport pour m’entretenir physiquement. Ensuite, oui, nous avons reçu une aide mensuelle de 1 500 euros, salutaire, mais qui ne comble pas le manque à gagner.
Enfin, j’ai réorganisé mes mois à venir en déplaçant des stages prévus : j’ai la chance de pouvoir dire que de juillet à fin octobre, tout se remplit correctement.
Vous donnez des cours de golf à une clientèle très fidèle qui vous suit dans vos différents ports d’attache ? Parlez-nous d’abord de ces lieux que vous avec choisis pour enseigner ?
Je vis et j’enseigne d’abord au Pays basque où je vis principalement. J’habite à Saint-Jean-de-Luz sur le golf de Chantaco et je donne mes cours au centre d’Ilbarritz. Nous avons la chance d’avoir de nombreux parcours que je fréquente en permanence avec mes élèves.
En hiver, je suis souvent à l’île Maurice avec des clients fidèles où j’organise des stages mais aussi où je participe à des pro-ams. J’adore ce pays, notamment pour l’extrême gentillesse des gens, la météo et la qualité des parcours de golf.
Mais j’ai aussi deux autres attaches où j’amène mes clients : elles sont en Espagne. Il s’agit d’abord de la Costa Brava, près de Pals et Emporda où j’ai découvert un hôtel de rêve dans un crique sur la mer Méditerranée près des golfs et d’autre part, à Logroño dans la Rioja, cette terre de vins et de gastronomie qui dispose de quatre golfs de grande qualité.
J’ai beaucoup voyagé dans d’autres destinations golf mais j’avoue que ces quatre lieux sont exceptionnels et ravissent toujours mes clients. Ce sont mes ports d’attache.
Pas plus de 4 personnes par stage, 750 euros la semaine, green fees compris…
Quel type de clientèle avez-vous ? Et comment se passe un stage type avec vous ? Quelle originalité par rapport à d’autres stages proposés par des confrères ?
Mes clients ne sont pas des néo-golfeurs à la recherche d’initiation. Il s’agit de joueurs et de joueuses de toute la France, mais aussi de pays francophones, dont l’index va de 0 à 36 et qui cherchent à s’améliorer tout en se faisant plaisir. Mon stage-type ne réunit pas plus de 4 personnes et dure une semaine, du lundi au vendredi ; même s’il m’arrive d’accepter des stages plus courts quand les clients sont pris par le temps.
L’originalité de mon produit vient de l’organisation de la semaine. En général, tous les matins, on va au practice d’Ilbarritz de 10h à midi pour travailler les points qui ont conduit mes clients à venir me voir. Puis on déjeune ensemble pour parler et échanger. Et l’après-midi, on part jouer un parcours, tous les jours différent (Biarritz, Arcangues, La Nivelle, Chantaco, Chiberta, Fontarrabie, Bassussarry, Souraide, Seignosse, Moliets, Hossegor).
Je tiens absolument à aborder ces deux aspects de manière systématique pour que le stage soit aussi instructif que fun. Quand le groupe ne comporte pas 4 personnes, je joue moi-même avec mes élèves pour être encore plus didactique.
La formule semble plaire puisque j’ai certains joueurs qui viennent me voir depuis 20 ans !
Quels sont les fourchettes de prix ?
Un stage d’une semaine revient à 750 euros, green-fees compris ! Ce qui donc rend la semaine très abordable à tous.
4 mois par an à Maurice
Avez-vous d’autres projets pour les mois et les années à venir ?
À partir de cette année, je compte passer plus de temps à l’Ile Maurice en hiver. Et y passer 4 mois entre mi-novembre et mi-mars. J’adore et les clients adorent. Impossible de recevoir un meilleur accueil dans le monde !
Mes stages commencent d’ailleurs à bien se remplir pour la prochaine saison. J’avais commencé à enseigner à la Réunion pendant 5 ans, ce qui fait que je connais bien cette région.
Il manque à la France un grand champion et un fighting spirit
Enfin dernière question immanquable : un de vos fils enseigne également et votre jeune fils Alaric, 16 ans, a déjà deux titres de champion de France. Le golf est au cœur de votre vie. Quels sont les développements attendus pour que notre sport favori se développe encore davantage en France ?
Il est vrai que j’ai la chance d’avoir trois enfants qui se sentent concernés par le golf et le tourisme. Ma fille Manon termine une formation d’hôtesse de l’air. Mon fils ainé Arthur sera bientôt diplômé à la fin du mois et enseignera le golf. Et mon dernier, Alaric, 16 ans aujourd’hui, a été classé à 5 ans et a déjà remporté deux titres de champion de France. Donc golf et tourisme sont au cœur de la famille.
Quant à la dernière question, je dirais que je regrette qu’en France, nous n’ayons pas, à l’instar de l’Espagne que je connais bien, des champions de golf de haut niveau qui auraient pu servir de locomotive à notre sport passion. Nos amis espagnols ainsi ont pu profiter de l’aura extraordinaire d’abord de Ballesteros puis de Olazabal et de Garcia et aujourd’hui de Jon Rahm !
Autre regret, que le fighting spirit, cette rage de vaincre, ne soit pas présent chez nous comme aux États-Unis ou en Espagne. En France, on a plus la culture du style que du résultat… Cela a du charme mais au bout du compte, on a peu de trophées à lever… Peut-être faudrait-il aussi plus d’écoles de golf…
Contacts : christophe.mercie@wanadoo.fr, 06 07 59 76 36