Golf Planète continue son Tour de France des acteurs du golf français.
Aujourd’hui, nous avons rendez-vous avec Yoan Raguno-Sirot, le patron des magasins Golf One à Biarritz et à Hossegor ainsi que du magasin Outlet 64 à Bidart. Il nous explique sa première rencontre avec ce sport, sa plongée inattendue dans le commerce du golf, sa vie professionnelle aujourd’hui au sein d’Eurogolf et ses projets.
Une vision intéressante, autant réaliste qu’optimiste, pleine de leçons pour des vocations futures.
Golf Planète : Le golf n’a pas été votre première passion sportive ?
Yoan Raguno-Sirot : Oui et non. Nous vivions à Toulouse. Mes parents golfeurs m’ont initié assez vite à ce sport, exactement à 10 ans. Mais j’ai préféré le rugby et d’autres sports. Je m’y suis remis à 20 ans quand mon père, expert-comptable, a repris le bureau KPMG au Pays basque.
Notre installation sur cette terre de golf a été déterminante à tel point qu’en juin 2008, j’ai effectué un emploi saisonnier dans un magasin et j’ai aussitôt décidé d’arrêter mes études de comptabilité et de me lancer dans la reprise d’un magasin de golf avec un ami qui est devenu mon associé à ce jour, Bruno.
Mon aventure Golf One commençait. Et je n’ai jamais terminé ma quatrième année de compta. Notre prévisionnel prévoyait d’atteindre 400 000 euros de chiffre d’affaires, la première année on a dépassé les 500 000 euros. Et depuis, on continue. Les magasins de Biarritz et Hossegor et le déstockage de Bidart marchent bien. Nous avons créé 8 emplois.
Accueil, suivi, conseil, disponibilité et tarifs imbattables !
Comment créer et développer un magasin de golf ? Comment se positionner par rapport à la concurrence ? Quels sont les moyens nécessaires ?
Il est évident que le bassin de population et que le nombre de golfeurs et de parcours sont des chiffres à prendre d’abord en considération.
Nous avons la chance au Pays basque de pouvoir compter sur une douzaine de parcours et de 15 000 pratiquants réguliers. Cela veut dire aussi que la concurrence existe… mais nous sommes fiers, après dix ans de travail acharné et de choix stratégiques de qualité, à être les leaders sans conteste.
À tel point que nous allons franchir une nouvelle étape en septembre avec l’ouverture d’un nouveau magasin, plus grand, plus pratique, plus disponible.
En ce qui concerne, les moyens, je dirais que cela dépend des villes où vous souhaitez ouvrir un magasin. Si un jeune venait me demander conseil, je lui donnerais trois chiffres, une fois son étude de marché terminée : prévoir 300 m2 pour commencer, 2 à 3 personnes et un investissement de 500 K€.
Et ne pas oublier que le consommateur moyen a 50 ans. Même s’il rajeunit indéniablement : merci les écoles de golf et la Fédération qui a fait un gros travail de communication.
Quant à la politique à mettre en place, je conseille la nôtre qui se résume en 5 points : accueil, suivi, conseil, disponibilité et tarifs imbattables !
Enfin, il faut savoir que les marges sont faibles et qu’il est aujourd’hui indispensable d’être soit en franchise soit membre d’un groupement.
Eurogolf : amitié et mutualisation entre professionnels bien ancrés dans leur région
Justement vous faites partie du groupement Eurogolf ? Pourquoi ?
Pour les raisons suivantes : il s’agit d’abord de propriétaires de magasins de golf qui sont des amis et avec qui le partage est fondamental, ensuite cela permet de mener des actions communes et de mutualiser ces actions quand il faut négocier ou communiquer et enfin, cela nous donne une assurance qu’il est impossible d’avoir quand on est seul dans son coin.
Eurogolf défend notre ancrage local, notre tradition, notre expertise et nous permet d’avoir les meilleurs prix.
Eurogolf permet aussi d’anticiper notre avenir commun qui sera lié à une plus grande proximité de nos fournisseurs.
Notre président Gianni Giorcelli l’a très bien expliqué récemment dans son interview à Golf Planète.
Que trouve-ton dans vos magasins ?
Un golfeur doit tout y trouver ! Du club au chariot en passant par la chemise et les chaussures. Le hard et le soft, comme on dit. Avec des déclinaisons liées aux territoires : par exemple, à Biarritz, on est plus classique et plus haut de gamme, à Hossegor, plus entrée de gamme et plus fun. Sachez qu’un golfeur change son matériel, en moyenne, tous les 3 ans et une golfeuse tous les 5 ans. Parmi les tendances actuelles, l’hybride a tendance à disparaître au profit des longs fers « utility ». Les marques les plus demandées sont Callaway, Ping, XXIO et Taylor Made.
Les chaussures sont sans crampons à 90% ; avec des cuirs de plus en plus souples et légers. Le prix moyen d’une paire est 129 euros. Pour le textile, on s’est aperçu que les ventes se font bien qu’à la seule condition que le vendeur soit … une vendeuse !
Je voudrais aussi signaler que nous proposons aux débutants une série à moins de 250 euros … que nous rachetons au même prix au bout de deux ans ! Le golf, ce n’est pas cher !
Nous allons encore nous développer
Quel est votre plan de développement proche ?
Il est même très proche. En septembre à Biarritz, nous allons déménager et allons passer de 270 m2 à 600 m2 : l’accent sera mis sur le fitting avec une cage trackman dernière génération. Une importante zone sera aussi dédiée au putting. Et le parking sera beaucoup plus grand. Quant à Hossegor, nous avons acheté un terrain pour construire un nouveau magasin de 400 m2 qui ouvrira au printemps 2021.
Golf One prépare une nouvelle étape de développement déterminée et confiante.