Au nom de l’égalité et des progrès de l’Histoire, voici le dernier épisode d’élucubrations à la mode en provenance des USA, épisode qui va encore alimenter les conversations dans les chaumières et les clubs-houses.
Selon un article paru récemment dans un magazine américain et signé Rob Parker ( lire cet article ici ), il est demandé de ne plus appeler le Masters d’Augusta par son nom et de le remplacer par son nom d’origine, le Augusta National Invitation Tournament, le nom proposé alors par Bobby Jones et adopté pour son lancement en 1934. Le choix de l’appeler Masters fut arrêté cinq ans plus tard, en 1939.
Et pourquoi donc ? L’auteur écrit ceci : « Le nom Masters ne sent pas bon, ne résonne pas bien… Augusta National a été construit sur une ancienne plantation et le propriétaire était un propriétaire d’esclaves noirs… Et quand on parle de Masters, on pense Slave Masters… Des propriétaires d’esclaves…. C’est revenir aux années sombres de l’Amérique… ». Masters, les Maîtres…
Il est évident que le choix de ce titre n’a rien à voir avec ce pan de l’histoire américaine mais est directement lié à la volonté d’attirer dans ce tournoi les meilleurs joueurs de l’époque, les Masters of golf.
Réveiller brutalement les démons de l’Histoire ne font qu’alimenter les tendances racistes et violentes. Laissez donc les démons dormir !
Il conviendrait plutôt de dire à nos enfants et à nos petits-enfants la chance et l’espoir que véhicule le sport quand il ouvre son organisation, sa pratique et son esprit à l’ensemble des hommes et des femmes, heureux de se rencontrer pour se dépasser, se confronter, s’estimer.
Bien évidemment, il a fallu attendre plusieurs années pour que les Noirs et les Femmes soient admis dans ce club prestigieux. Mais, les leçons ont été tirées. Personne aujourd’hui ne propose de revenir en arrière et le champion en titre du Masters, Tiger Woods, est un Noir qui est un des sportifs au monde les plus payés au monde.
Passer du temps à déblatérer sur ce sujet est inconvenant dans un pays où les urgences sociales sont criantes. Le débat n’est pas là. Ne nous enlevez pas le Masters, continuez à jouer au golf et à la sortie du club-house, posez-vous la question à savoir : que puis-je faire pour que mon pays soit plus juste et plus harmonieux. Do it !
RdM