Interrogé à l’issue de sa victoire en Autriche, le Lorrain avait du mal à réaliser après avoir traversé une période délicate ces deux dernières années.
Joël, que ressentez-vous après cette première victoire ?
C’est difficile de le mettre en mots. C’est un rêve devenu réalité. Vainqueur d’un tournoi de l’European Tour !
Dans quel état d’esprit avez-vous abordé ce dernier tour ?
C’était une journée difficile avec de la pluie toute la journée. Je me suis dit « Ok, fais de ton mieux sur chaque coup, ne te plains pas de la météo ou des conditions ; ça va être difficile pour tout le monde ». Ma copine Flora Peuch m’a aidé à garder le bon état d’esprit. J’ai juste joué coup après coup et réussi à taper de très bons coups. Puis, au 13, j’ai vu que j’étais en tête ce qui m’a un peu surpris. Je ne savais pas ce qu’il se passait dans la dernière partie et j’ai commencé à me sentir un peu plus nerveux. J’ai essayé de rester calme. Je suis tellement content d’avoir pu le faire.
Me prouver que je pouvais ne pas céder à la pression
Il y a eu une petite alerte au 14 ?
Oui, j’ai pris le milieu du fairway et il me restait 130 mètres. J’ai tapé un bon wedge. Un 50 degrés que j’ai touché exactement comme je le voulais mais il a flyé le green. Je pense que c’était de l’adrénaline. Je n’ai pas réussi à faire approche-putt et ça m’a donné le petit coup de fouet nécessaire.
Derrière au 15, je fais un très bon birdie. J’avais un chip compliqué depuis l’avant du green et je me suis mis tout proche du trou : c’était probablement le meilleur coup de ma journée. Faire ça à ce moment-là, c’était vraiment le meilleur moyen de me prouver que je pouvais jouer de manière agressive et ne pas céder à la pression.
Je n’aurais pas pu le faire sans Flora
Comment ça s’est passé avec Flora sur le sac ?
Elle m’a beaucoup aidé à me mettre dans de bonnes dispositions toute la semaine. Au lieu d’être seul un jour comme celui-ci, ce fut une aide formidable. Je n’aurais pas pu le faire sans elle. Elle a réussi à me faire apprécier cette journée difficile. Elle avait le sourire et on a réussi à prendre du plaisir dans ces conditions compliquées.
Il y a évidemment d’autres personnes auxquelles je pense qui m’ont beaucoup supporté ces dernières années. Mes parents, mes coachs, mes sponsors, mes amis. Aujourd’hui, je suis récompensé après avoir pris de bonnes claques les deux dernières années. On s’entraine dur pour ces moments là et j’ai réussi à garder le cap.
Et l’Autriche vous réussit bien également ?
Cet endroit est particulier pour moi. En 2011, je n’avais pas fait une bonne année en fac aux États-Unis, mais j’ai gagné l’Austria Amateur, sur ce parcours et cela m’a remis sur la bonne voie. Puis l’année suivante, j’ai eu de très bons résultats en université. Revenir neuf ans plus tard et gagner à nouveau ici c’est très spécial. J’avais une catégorie partielle sur le Challenge Tour et maintenant je suis vainqueur de l’European Tour, c’est mon plus grand rêve depuis que je suis devenu pro, c’est incroyable !
Je veux revenir tous les ans. Ma bonne étoile est ici. Je vais maintenant prendre quelques jours de vacances à la mer. Appeler mes amis et les gens qui sont restés à mes côtés.