En remportant à 27 ans l’US Open, son premier majeur, Bryson DeChambeau secoue le monde du golf. Son approche du jeu « scientifique », basée sur une ultra puissance, lui a permis de mater le redoutable parcours de Winged Foot et d’écraser la concurrence.
Que Bryson DeChambeau remporte son premier majeur si vite après son incroyable transformation physique est déjà une demie-surprise. Qu’il le fasse à Winged Foot, où les roughs étaient censés l’obliger à jouer la prudence sur les départs, avec six coups d’avance, en est une autre. Mais il faut se mettre à l’évidence : la puissance phénoménale que le « scientist » parvient à générer depuis son régime protéiné et ses 12 kilos de muscles pris pendant la longue pause Coronavirus est un atout… majeur.
Y compris donc sur un parcours réputé très difficile.
Dans ce quatrième tour de l’US Open, Bryson DeChambeau a fait du Bryson DeChambeau.
Il a empoigné son driver dès qu’il était possible de le faire. Il a manqué des fairways, il a beaucoup parlé à sa balle, son caddie, il a affiché une confiance en lui sans limite, il a pris un temps souvent très long trop long, pour faire ses choix, lire les pentes des greens. Mais il a rendu un score admirable (67). Le seul score sous le par du quatrième tour. Le Californien a rentré des hectomètres au putting, à l’image de son eagle au trou n°9, auquel Matthew Wolf a su répondre du tac au tac.
SPEEEED PERFECTION.@b_dechambeau lands an 🦅 at the 9th. #USOpen pic.twitter.com/z1KT7rf8Wt
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FLY, EAGLES, FLY!!@matthew_wolff5 answers back with an 🦅 of his own at the 9th. #USOpen pic.twitter.com/DX04y8Bkpn
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Wolff le « jeune loup », leader après trois tours, a subi comme le reste du champ la loi de Winged Foot. Trois bogeys sur les huit premiers trous lui ont fait perdre son avance, et malgré cet eagle, Wolff n’est pas parvenu à sortir du bois sur le retour pour stopper la marche en avant de DeChambeau, vainqueur avec un total de -6 et sixcoups d’avance sur son partenaire de dernière partie.
DeChambeau, un bouleversement du jeu ?
Les autres, tous les autres, n’ont jamais été vraiment dans le coup. Rory McIlroy a condamné ses chances de « remontada » avec un quatre putts sur le premier trou, Harris English a eu la malchance de perdre son premier drive, Hideki Matsuyama a scoré +5 sur ses quatre trous initiaux, Dustin Johnson partait de trop loin, Louis Oosthuizen et Xander Schauffele avaient le putter en berne…
DeChambeau était donc le plus fort cette semaine. Le plus puissant (au trou n°16, son drive a été mesuré à… 333m). Sa victoire est-elle une bonne nouvelle pour le golf ? Pas sûr.
L’homme est agaçant à plus d’un titre. Il joue très lentement, de façon mécanique, sans stratégie ou presque (en tout cas elle est basique – frapper le plus fort possible), a eu parfois maille à partir avec des arbitres… Ses déclarations atteignent parfois des sommets de mégalomanie (« je compte vivre jusqu’à 130 ans« ).
Mais il est aussi intrigant, ne laisse pas indifférent et donne à réfléchir. Ses théories scientifiques sont parfois étonnantes pour le golf (ses fers à longueur unique, son compas pour mesurer les pentes finalement interdit), mais pour ce qui est de la musculation et du tout pour l’attaque, ça fonctionne donc. L’ancien vainqueur de l’US amateur mérite donc le respect. On peut même se demander s’il fera des émules…
A truly dominant Sunday at Winged Foot.
Congratulations to our 2020 #USOpen champion, @b_dechambeau! pic.twitter.com/4VAFJmseST
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Langasque bon 34e
Dans un style plus classique, Romain Langasque, l’unique Français en lice ce week-end, a joué un solide 73 ce dimanche. Il termine au 34e rang, son meilleur résultat en Grand Chelem. A 25 ans, « Lancaisse » continue sa progression. Tout comme le Norvégien Viktor Hovland, treizième du tournoi à 23 ans.
Le golf européen a un bel avenir. Mais après le succès de Collin Morikawa à l’USPGA et celui de Bryson DeChambeau cette semaine, devant Matthew Wolf (21 ans), c’est la jeunesse américaine qui triomphe…
Le classement