Tiger Woods a subi récemment une seconde intervention chirurgicale au niveau de sa colonne vertébrale. Le premier acte avait consisté à retirer un disque intervertébral abîmé dont l’affaissement entraînait des douleurs importantes localement avec des irradiations, en particulier dans sa jambe droite. En enlevant ce disque, l’équipe chirurgicale a fusionné les deux vertèbres que ce disque séparait, créant ainsi un bloc moins mobile mais stable.
C’est un acte lourd, comme toute chirurgie, mais dont le résultat est assez spectaculaire d’un point de vue clinique puisque les douleurs disparaissent très rapidement. La première opération a d’ailleurs été manifestement une réussite vu son retour au premier plan.
Par contre, mécaniquement la perte de mobilité au niveau de ce bloc vertébral reporte automatiquement la charge de travail sur les autres disques lombaires qui n’en demandent sans doute pas tant. Il arrive d’ailleurs qu’il faille ré-intervenir pour les soulager eux aussi, et c’est peut être ce qui a été le cas lors de cette nouvelle opération.
Des signes avant-coureurs
Ces problèmes de santé ne sont pas réservés à l’élite du golf. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, beaucoup de professionnels et d’amateurs connaissent aussi ce type de gênes et de douleurs.
Mais avant d’arriver à la hernie discale, voire à l’opération, le corps aura souvent envoyé des signaux d’alerte qu’il serait bien de ne pas négliger pour éviter que la situation ne devienne plus compliquée.
Le déséquilibre et la surcharge de travail d’un ou de plusieurs disques intervertébraux se traduisent la plupart du temps par des contractures musculaires, des inflammations, des sensations de blocage, de pincement et des douleurs locales et même à distance (fesse, jambe, pied). Ces épisodes douloureux peuvent survenir de façon isolée une fois de temps en temps au practice ou sur un parcours. Si le problème s’installe, la fréquence de survenue de ces signes avant-coureurs augmente et on les retrouve aussi dans la vie courante : au moment de sortir de sa voiture, de son lit ou en se levant de son siège de bureau, par exemple. La douleur s’accompagne d’une limitation de l’amplitude des mouvements avec, dans beaucoup de cas, une gêne au moment de se redresser.
Ces sensations devraient entraîner systématiquement une consultation médicale et éventuellement des examens radiologiques complémentaires. S’il est pris à temps et bien géré, le problème peut très bien être résolu. Par contre, si on n’y prête pas assez attention et que les sollicitations mécaniques continuent, la situation peut passer à un stade aigu et là, la chirurgie peut être la seule alternative possible.
La prévention.
Comme toujours, la prévention est sans doute une excellente, si ce n’est la meilleure, des solutions, quel que soit l’âge.
Ces problèmes de dos qui concernent essentiellement les adultes et les seniors s’installent progressivement tout au long de la vie et de la pratique sportive. Il faut donc très tôt tout faire pour les prévenir.
Chez l’enfant ou l’adolescent qui démarre le golf, un avis et un suivi médical est indispensable. C’est le médecin qui détermine l’aptitude et les précautions à prendre. Mais le certificat médical en poche, c’est le Pro qui va devoir lui apprendre les bons gestes et les bonnes habitudes comme, par exemple, ne jamais porter son sac sur une seule épaule. Sur un corps jeune et souple, les contraintes mécaniques sont plus facilement absorbées mais, la croissance n’étant pas terminée, c’est aussi à ce moment- là que certaines malpositions structurelles peuvent se créer. La vigilance est donc de mise et la limitation de la cambrure du dos en fin de swing semble être un bon conseil tant que la croissance n’est pas terminée.
Echauffement et préparation physique
Chez les adultes et les seniors amateurs, quel que soit leur niveau technique, les deux meilleurs conseils pour éviter les problèmes de dos sont : l’échauffement et la préparation physique. L’échauffement est aussi indispensable que trop souvent négligé. Je vais y revenir dans un prochain article.
La préparation physique devrait être une évidence si on pense au swing comme un vrai geste sportif. C’est d’ailleurs ce que répètent inlassablement les Pros de golf.
Un suivi régulier chez votre kinésithérapeute ou votre ostéopathe est aussi un bon moyen d’anticiper ces problèmes afin de conserver ce que j’appelle une bonne « écologie du corps ».
Enfin et surtout, la meilleure des préventions reste d’entretenir, voire d’améliorer, sa souplesse et sa tonicité musculaire. Quelques minutes par semaine d’exercices permettent de donner de la liberté et de l’amplitude aux mouvements pour un swing plus fluide. Cela permet aussi de renforcer le tonus musculaire pour que les muscles jouent leur rôle de protection en gainant la colonne vertébrale et en assurant une meilleure maîtrise des mouvements.
C’est pourquoi, pour une préparation physique simple, facile et efficace à faire à la maison, beaucoup de pros de golf et de professionnel(e)s de santé recommandent les séances de préparation physique proposées par Chestam.
Philippe Chéoux
Kinésithérapeute & Ostéopathe DO Chestam.com
Photo Principale : Andy Lyons/Getty Images/AFP