Les “laissés-pour-compte”, “les déçus”, “les punis”, appelez-les comme vous voulez… Toujours est-il que les nouvelles règles de restrictions des déplacements entrées en vigueur ce samedi à 19h sur tout le territoire privent beaucoup de joueurs de la possibilité d’aller s’aérer l’esprit en pratiquant leur activité favorite.
Depuis samedi 3 avril à 19h, il est possible de se déplacer sans limite de temps pour pratiquer une activité de plein air mais seulement à 10 kilomètres maximum de son lieu de résidence.
Pour certains privilégiés, cette distance calculée à vol d’oiseau inclus un parcours ou un équipement de golf mais pour beaucoup d’autres, aucune des 732 structures ne se situe dans ce rayon.
C’est particulièrement le cas pour la plupart des golfeurs habitant une zone urbaine.
À la limite de l’acceptable
L’exemple de Paris est évidemment le plus parlant avec, depuis le 19 mars, une offre réduite pour les habitants de Paris intra-muros.
Seule reste la possibilité de se rendre sur le practice du Golf du Bois de Boulogne à l’hippodrome de Longchamp, sur le 9 trous de l’hippodrome de Saint-Cloud, au Golf de l’Ile Fleurie à Chatou, au Golf de Saint-Cloud pour ses membres, voire au UGolf de Rosny ou au Bluegreen de Rueil-Malmaison.
Impossible d’aller au Golf National par exemple et dans tous les autres golfs de la région parisienne sans passer outre le décret !
Désormais étendue à toute la France, cette restriction dite “des 10 kilomètres” pénalise donc beaucoup de joueurs et certains ne s’en cachent pas : ils n’hésiteront pas à faire une petite entorse aux règles édictées par les autorités pour continuer à jouer sous le soleil printanier, quitte à payer l’amende en cas de contrôle.
« Cette semaine, à la sortie du parking du golf de Roissy, les gendarmes ont trouvé très peu de joueurs en capacité de prouver qu’ils habitent à moins de 10 km, raconte un joueur. Certains ont même écopé de la double peine après l’heure du couvre-feu. »
Soulignons que les golfs encouragent évidemment les joueurs à respecter cette limitation avec un panneau rappelant leur devoir civique.
Deux actions en cours
Son de cloche identique à la Fédération française de golf (FFG) qui depuis le début exhorte les joueurs à se montrer exemplaires et responsables, en respectant les restrictions et les protocoles sanitaires.
Le tout sans relâcher ses efforts dans son combat auprès des pouvoirs publics dans le but de répondre aux désirs des licenciés et de donner de l’air aux golfs, dont le chiffre d’affaire va forcément être impacté.
C’est ce que nous a confirmé ce dimanche son Directeur général, Christophe Muniesa :
« Nous menons deux actions : une avec les activités de nature et le ministère des sports dans le but de permettre aux licenciés d’accéder à leur club de plein air sans limitation de distance. Une autre auprès de Bercy pour permettre aux pro-shops situés dans les golfs de commercialiser tous leurs produits. »
Soyez déjà conscients et satisfaits de pouvoir pratiquer vos activités…
La FFGOLF ne désespère pas d’obtenir gain de cause, mais la situation actuelle, assez favorable aux activités de plein air par rapport aux autres sports, exige de rester mesurer sur les chances de voir aboutir cette demande de retrait de la limite de distance.
« C’est très difficile sur les deux fronts, poursuit Christophe Muniesa. La réponse que l’on obtient pourrait être résumée ainsi : “soyez déjà conscients et satisfaits de pouvoir pratiquer vos activités alors que de nombreux autres sportifs sont privés de leur pratique” »
Une fin de non-recevoir qui sonne le glas de nos espoirs ? Réponse dans les prochains jours on l’espère.
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