Malgré une interruption de jeu d’une heure vingt en raison des orages, ce 3e tour du Masters 2021 est allé à son terme. Il permet au Japonais Hideki Matsuyama de prendre les commandes du tournoi à -11 grâce à une carte éblouissante de 65 (-7) sans erreur. Le 25e joueur mondial laisse à quatre longueurs un quatuor composé de l’Anglais Justin Rose, de l’Australien Marc Leishman et des Américains Xander Schauffele et Will Zalatoris.
Cette 85e édition du Masters va peut-être entrer dans l’histoire du golf. Hideki Matsuyama est en effet en tête après 54 trous avec un score total de 205 (-11). Jamais un Japonais ne s’est retrouvé dans cette position ici à Augusta. Mieux ! Jamais un Japonais ne s’est imposé dans un tournoi du Grand Chelem.
Auteur d’un incroyable 65 (-7) sans le moindre bogey concédé, une première cette semaine dans ce Masters 2021, le golfeur nippon possède quatre coups d’avance sur un groupe de quatre hommes composé de l’Anglais Justin Rose, l’Australien Marc Leishman et les Américains Xander Schauffele et Will Zalatoris.
Du grand art !
Sixième la veille, à trois points du leader, Justin Rose, Matsuyama, 29 ans, a offert durant ce Moving day pluvieux un récital de coups majestueux à l’image de son ébouriffant enchaînement eagle 15 – birdie 16 – birdie 17.
En vidéo, le coup de fer au 15 de Matsuyama
En vidéo, le coup de fer au 16 de Matsuyama
En vidéo, le chip magique au 18 de Matsuyama
5eme en 2015 déjà
Cinq fois victorieux sur le PGA Tour, meilleur amateur ici en Géorgie en 2011 (27e), le Samouraï de Sendai n’avait jamais scoré aussi bas sur l’Augusta National Golf Club, se contentant d’un unique 66 (-6) comme valeur étalon en 2015 lors du dernier tour. Cela lui avait d’ailleurs permis de prendre la 5e place finale. C’est à ce jour son meilleur résultat en neuf Masters joués…
Matsuyama-Schauffele, le retour
Quinze fois un leader après 54 trous s’est retrouvé avec une avance de quatre coups sur ses premiers poursuivants. A onze reprises, il est allé au bout. Est-ce de bon augure pour le Japonais ? A voir.
Dimanche, il va rejouer avec Xander Schauffele, cette fois en dernière partie. L’Américain qui s’est lui aussi distingué avec un solide 68 (-4) ponctué par un magistral eagle sur le 15 (comme Matsuyama) sur un putt longue distance.
L’actuel n°6 mondial saura, n’en doutant pas une seule seconde, mettre la pression sur son principal adversaire. Idem pour Justin Rose, 72 (par) ce samedi, qui avait pourtant bien démarré avec deux birdies au 1 et au 2 s’offrant à cet instant trois points d’avance en tête avant de coincer au 4 puis au 5 avec deux bogeys consécutifs.
Le vainqueur de l’US Open 2013 a par la suite serré le jeu pour éviter d’autres dérapages avant un sublime putt pour birdie au 12, hélas effacé au 16 après une sortie de bunker un peu longue…
La surprise Zalatoris
Attention aussi à Marc Leishman, qui n’a toujours pas joué au-dessus du par en trois tours (72, 67 et 70). L’expérimenté australien, 37 ans, battu en play-off du British Open 2015 à St Andrews par Zach Johnson et qui dispute son 9e Masters, a terminé 4e en 2013 (puis 9e en 2018). Il sait comment gagner sur le PGA Tour (5 succès).
Ce sera peut-être moins évident pour Will Zalatoris, 24 ans seulement, qui découvre pour la première fois le Masters. Pensionnaire du Korn Ferry Tour, la deuxième division US, membre temporaire sur le PGA Tour, il propose toutefois des aptitudes incroyables à un tel niveau d’exigence, à l’image de ses trois cartes sous le par (68, 70, 71).
DeChambeau en perdition
Une chose est sûre, ces quatre hommes sont, avec Matsuyama bien sûr, les grands gagnants de ce troisième tour perturbé par les orages qui ont conduit les organisateurs du tournoi à stopper le jeu durant presque une heure vingt.
Un arrêt bénéfique puisque les greens, avec cette pluie tombée en abondance durant l’interruption, sont devenus bien plus réceptifs qu’en début de journée.
Cela n’a en revanche pas empêché certains de passer à côté de leur sujet, tels Bryson DeChambeau, 17e à -1 après deux tours et désormais 38e à +2 (218) après avoir signé un lourd 75 (+3) lesté notamment de deux double-bogeys.
Et que dire de Justin Thomas, pénalisé par un terrible triple au 13 synonyme de carte de 75 pour un total de -1 ? Le récent vainqueur du PLAYERS Championship ne portera pas la veste verte dimanche soir…
Le favori de beaucoup, Jordan Spieth, s’est contenté d’un 72 alternant le bon (quatre birdies dont un incroyable sauvetage au 8 vidéo ci-dessous) et le moins bon (un double, deux bogeys).
Seul 7e à -5 (211), le lauréat en 2015 pointe à six coups de la tête. Peu et beaucoup à la fois…
Jordan Spieth. The man. pic.twitter.com/dhrUnQE0Sq
— Fore Play (@ForePlayPod) April 10, 2021
Conners sur les traces de Mike Weir
A noter enfin le magnifique trou en un réalisé par Corey Conners sur le par 3 du 6. Le sixième de l’histoire du Masters sur ce trou, le premier depuis le Gallois Jamie Donaldson en 2013…
Le Canadien, 68 aujourd’hui, s’est très longtemps retrouvé aux avant-postes (-4 à l’aller) avant de caler sur le retour (36). Il demeure néanmoins seul sixième à -6 (210). A cinq coups du leader. Alors pourquoi pas ?
Ace! Corey Conners plays No. 6 to perfection. #themasters pic.twitter.com/dBTVUgSmQS
— The Masters (@TheMasters) April 10, 2021
Le classement
© Mike Erhmann / Getty Images – AFP