Tiger Woods de nouveau vainqueur à Augusta (-13 au total, un coup devant Dustin Johnson, Xander Schauffele et Brooks Koepka) : qui l’aurait dit ? Je me souviens encore d’un édito publié il y a deux ans dans un magazine annonçant qu’il fallait tourner la page de Tiger ! Lui-même, n’a t-il pas douté alors que le monde s’écroulait autour de lui : problèmes récurrents de santé, envie de rien, vie personnelle en vadrouille, tête d’outre-green, addiction à tout sauf au golf, amis partis, contrats évaporés, swing au placard et déballage médiatique de pourriture orchestrée…
Renaissance, retour, résurrection, métempsycose, rebond : tous les articles consacrés à la victoire de Tiger lors de ce 83e Masters dépassent le simple cadre sportif pour décrire ce qui s’est passé hier à Augusta. Voilà d’abord de quoi donner de l’espoir à ceux qui doutent et de l’énergie à ceux qui se battent ! C’est la première leçon.
Les golfeurs retiendront, eux, que ce sport est décidément à part ! On peut gagner un grand Chelem à 43 ans, 22 ans après avoir gagné le premier et avoir subi d’importantes opérations au dos. Le travail, la volonté, le retour à une hygiène de vie … et le talent toujours présent ont permis ce miracle qui ne devrait pas s’arrêter là. Jack Nicklaus, vainqueur de son dernier Masters à 46 ans, l’avait dit cette semaine : » Tiger est revenu à son meilleur niveau, il est en pleine forme et devrait gagner d’autres tournois…« . Aujourd’hui, Woods passera un peu de temps à contempler sa cinquième veste verte, symbole de son 15e triophée en Grand Chelem et de sa 81e victoire en tournoi… Mais il repartira vite à l’entrainement, avec comme objectif un l’USPGA en mai à Bethpage et l’US Open à Peeble Beach en juin.
Quel plaisir de voir le Tigre aussi souriant, aussi décontracté, aussi débarrassé de poids embarrassants, aussi libre de vivre sa passion ! Son visage concentré puis libéré résumait son bonheur que chacun attendait. Le Roi était de retour: le bal pouvait commencer ! Sa famille et la foule exultaient ; même l’orage avait décidé de passer à côté pour ne pas perturber la fête !
Dans la même foulée, on était tenté de regretter pourtant que notre européen d’Italien, Francesco Molinari, n’ait pas tenu la distance et qu’une erreur doublée de malchance au 12 ait ruiné tous les espoirs d’une semaine presque parfaite jusqu’alors. Il gagnera un jour ce Masters et bien d’autres tournois. La Machine s’est enrayée, victime d’une pression compréhensible. Gentleman, il avoua simplement : « C’était génial d’avoir joué avec Tiger. Il méritait de gagner« .
Quant au classement final, on retiendra que la fête était d’abord américaine : 14 parmi les 20 premiers !
Derrière Tiger et ses trois poursuivants à un coup, on trouve dans l’ordre, Jason Day, Webb Simpson, Tony Finau, Jon Rahm, Patrick Cantlays, Rickie Fowler, Bubba Watson, Justin Thomas etc…
Tous étaient heureux d’avoir assisté à l’écriture d’une page historique du golf.
Woods a aussi touché un chèque d’environ 1 million d’euros : certainement peu par rapport aux autres chèques qu’engendre le Tigre quand il gagne, ou pas.
Classement final du Masters : PGA
Les 15 Majeurs de Woods : Masters 97, PGA 99, US Open 2000, Open 2000, PGA 2000, Masters 2001, Masters 2002, US Open 2002, Masters 2005, Open 2005, Open 2006, PGA 2006, PGA, 2007, US Open 2008 et donc, Masters 2019. À suivre.
ET DEMAIN, L’ANALYSE DE DENIS LALANNE
DANS GOLF PLANÈTE !