Envoyer une balle dans le rough est une mésaventure assez fréquente et, parfois, ce n’est que le début des ennuis. Si on a la chance de la retrouver en moins de trois minutes, la sortir peut s’avérer compliqué, même si elle semble jouable.
Mécaniquement, la hauteur et la densité de la végétation peut s’opposer au déplacement de la tête de votre club et risque alors de vous poser au moins deux problèmes : au mieux vous ratez la sortie, au pire vous vous blessez.
Techniquement, il y a forcément des solutions pour s’en sortir honorablement et sans dégât, mais le stress, le timing à respecter et l’environnement peuvent vous pousser à faire un mauvais choix de club ou de stratégie.
Résultat ou performance ?
Pour le club ce n’est peut-être qu’un moindre mal. Mais en termes de stratégie, il y a un choix essentiel à faire entre résultat et performance. Le résultat, c’est sortir de là sans se blesser. La performance, c’est y ajouter la manière avec un coup qui peut sauver le score. Le résultat, c’est le gâteau. La performance c’est la cerise.
On a rarement le plaisir d’avoir les deux en même temps, mais on ne compte plus les joueuses et les joueurs, professionnels et amateurs, qui ont rejoint l’infirmerie en faisant un choix trop audacieux.
Une onde de choc violente
En effet, quand la tête de club subit une décélération rapide en rencontrant des herbes hautes, une racine ou une pierre cachée, l’impact sur les mains, les poignets et les coudes peut créer des lésions anatomiques plus ou moins sévères.
L’onde de choc et les angles imposés aux articulations peuvent amener une blessure au niveau des ligaments, des tendons, voire des articulations ou même des os, qui peut être brutalement invalidante.
Mais, le plus souvent, l’onde de choc n’engendrera qu’une micro-lésion avec une douleur passagère. Le risque est alors l’accumulation de ces micro-lésions qui, au bout du compte, pourra être avec le temps tout aussi nocive qu’une blessure franche et directe.
3 conseils
Pour prévenir ces risques de blessures, on peut proposer trois types de conseils.
1/ Le premier est de privilégier le résultat à la performance.
Bien replacer sa balle sur le fairway sans prendre le risque de se blesser est déjà un bon résultat. Préférer la performance fait partie du challenge, mais si le succès d’un coup mémorable doit se payer au prix d’une blessure invalidante… La balance avantage-risque ne penche peut-être pas du bon côté.
2/ Ensuite, pendant que vous cherchez votre balle, respirez.
Cela va vous permettre de mieux gérer votre stress. Ce stress qui fait monter la tension dans vos muscles et qui ne vous permettra pas de jouer le coup avec toute la décontraction voulue. Autre chose, bougez vos mains et vos poignets pendant que vous vous déplacez en cherchant votre balle. Vous allez ainsi les préparer à l’effort qu’ils vont devoir faire.
3/ Enfin, ne pensez pas que le golf est un simple loisir.
C’est un sport et, comme tous sports, il faut se préparer et s’échauffer. Entretenir une bonne condition physique nécessite de faire des exercices réguliers. S’échauffer est tout aussi important pour donner à vos articulations et à vos muscles toutes leurs chances. Donc avant d’utiliser votre driver au trou numéro un, et pour éviter que votre second coup ne se joue dans un rough épais… Échauffez-vous !
Pour ne pas avoir suivi ces simples conseils de bon sens, un de mes bons amis dentiste vient de mettre sa carrière professionnelle entre parenthèses pour un moment. Quant à son sac de golf, il est dans la remise au fond du jardin.
C’est ballot pour un professionnel de santé !
Philippe CHÉOUX
Kinésithérapeute & Ostéopathe DO Chestam.com