Après cinq semaines de break suite à son cut manqué au Masters début avril, le numéro 1 Français Victor Perez s’est envolé jeudi dernier depuis l’Ecosse pour les Etats-Unis et sera au départ cette semaine du PGA Championship, le deuxième tournoi Majeur de la saison. Frais et dispo, il est prêt pour de nouveaux exploits…
Que pouvez-vous nous dire de l’Ocean Course, ce tracé redoutable à Kiawah Island qui accueille à partir de jeudi le PGA Championship ?
Je n’ai jamais joué ce parcours mais j’ai cet avantage que JP (Fitzgerald, son caddie) le connait bien, puisqu’il a gagné l’USPGA 2012 là-bas avec Rory (McIlroy). Donc, il va pouvoir m’apporter son expérience, comme il a l’habitude de le faire. Je ne sais pas encore quelles seront les conditions de jeu… C’est un bord de mer, il risque d’y avoir du vent. On mettra en œuvre un bon plan de jeu, et une bonne préparation avant de s’attaquer au parcours jeudi prochain…
Ce qui est important, c’est de regarder la globalité et l’évolution du jeu
N’est-ce pas pour vous un avantage que ce parcours soit justement en bord de mer, vous qui avez l’habitude de jouer sur les links écossais ?
C’est possible. Mais au final, comme à chaque fois, ça dépendra des bons coups que l’on tapera, avec une bonne stratégie. Mais c’est vrai que ça peut être un avantage d’avoir l’habitude de jouer dans le vent, c’est certain.
Qu’est-ce qui a été finalement pour vous le plus difficile à digérer après le Masters, le dernier tournoi auquel vous avez participé ?
Je ne pense pas qu’il y avait quelque chose en particulier à digérer. J’ai eu cinq semaines de tournois et je suis très content de la façon dont j’ai joué. Il y a eu des tournois où ça s’est mieux passé, et d’autres moins bien… Ce qui est important, c’est de regarder surtout la globalité, l’évolution du jeu… Et surtout ne pas trop s’arrêter après chaque tournoi et les voir comme une performance ou une contre-performance.
Ce long break après Augusta, il était vraiment nécessaire pour vous ?
Oui, je pense qu’il est important de ne pas trop jouer. J’ai déjà fait huit tournois depuis le début de l’année. Pratiquement un tiers de ma saison. Il reste encore beaucoup de tournois, dont trois Majeurs à négocier. C’est important de faire un break, de faire du sport, de bien se préparer, de recharger les accus avant de réattaquer. Nous ne sommes qu’au mois de mai et la saison est encore très longue.
Sentir ce manque et avoir cette envie de reprendre, il n’y a rien de mieux.
Avez-vous identifié entre les parcours du PGA Tour et ceux de l’European Tour des différences sur lesquelles vous devez être plus performant ?
Je crois que c’est un ensemble. Je pense que le tout est juste un peu plus dur de façon générale. Plus finalement que de pointer du doigt un compartiment du jeu en particulier. On a besoin d’être un peu mieux équipé, un peu plus performant.
Auriez-vous pu solliciter quelques invitations sur le PGA Tour, comme l’a fait de son côté Antoine Rozner ? La compétition ne vous manque pas ?
Oui, si j’en avais eu l’envie, j’aurais pu jouer. Mais ce n’était pas ma stratégie. Aujourd’hui j’ai vraiment envie de revenir, de rejouer, avec un très bon état d’esprit… Sentir ce manque et avoir cette envie de reprendre, il n’y a rien de mieux.
Quel a été votre programme depuis le Masters ? On sait que vous avez travaillé avec Pete Cowen et Phil Kenyon, entre autres…
Effectivement. Je suis descendu en Angleterre les voir durant trois jours. L’important était de reprendre l’entraînement, du sport aussi, et faire autre chose. Quand on joue toutes les semaines, on perd un peu cette envie de jouer des tournois… On a toujours tendance à trop jouer et très rarement, en arrivant en fin de saison, on se dit qu’on aurait pu jouer deux ou trois tournois de plus…
Quel va être votre programme à partir de maintenant et ce jusqu’à l’Open britannique ?
Je ne sais pas encore. C’est vrai qu’il y a trois Majeurs dans un espace-temps assez réduit. Je vais essayer de faire au mieux, de bien me préparer. Mais ça va dépendre aussi un peu des performances à venir, de savoir comment je me sens et de l’envie d’aborder chaque rendez-vous. Si je joue bien, j’aurais certainement envie de plus jouer encore, et dans le cas contraire, j’aurais plus envie de m’entraîner et de trouver les solutions nécessaires.
Avez-vous d’ores et déjà identifié des tournois sur l’European Tour où l’on devrait vous voir au départ ?
Pas vraiment. On a vu avec JP jusqu’à l’US Open. Je jouerai forcément le Scottish Open et The Open. Après, je ne sais pas trop. Le calendrier est assez ouvert…
Finir dans un top 5 d’un tournoi du Grand Chelem, est-ce selon vous réalisable, sachant que tout peut arriver dans le golf de haut niveau ?
Oui, tout est possible. Surtout dans le golf, comme vous dites. Si les choses se passent comme on le souhaite, au meilleur de mes capacités, tout est possible.
Il se murmure que vous pourriez très bientôt vous installer en Floride. Vous confirmez ?
Non, pas vraiment. Cela fait partie des options, c’est sûr. Mais il n’y a rien d’arrêter encore. Le temps fera son œuvre. Ce qui est important, c’est de faire de bons tournois, et les choses se passeront de la meilleure manière possible. Je n’ai pas forcément besoin de me mettre sous-pression en prenant des décisions comme ça. Cela fait partie des possibilités, je le répète, mais rien n’est sûr.
Photo Principale : David Buono / Icon Sportswire / DPPI via AFP