A Charleston, dans le sud profond américain, la guerre de Sécession a laissé sa marque. Au Kiawah Island Resort voisin, c’est le golf qui fait parler la poudre.
“What can I do for you?” dit l’accueil. Pas moyen de se tromper, l’accent est trop prononcé.
A de deux bonnes heures d’Augusta (Géorgie), on s’immerge plus encore dans le sud profond des Etats-Unis à Charleston, capitale d’une région ponctuée de marécages et d’îles mutées en resorts de golf.
L’une d’elles, Kiawah Island, est célèbre depuis la Ryder Cup 1991, redevenant une destination de vacances en tête de gondole depuis la victoire de Rory McIlroy au PGA Championship 2012, mettant huit coups dans la vue du second David Lynn, un record, sur le complexe Ocean Course de Pete Dye.
A découvrir
Sur cette île de 4’000 hectares et dix-sept kilomètres de côte bordant l’Atlantique, de superbes installations attendent le visiteur. Pêche, plage, tennis, golf, il n’y a que l’embarras du choix. Au Kiawah Island Resort*, on peut agréablement habiter au luxueux Sanctuary offrant 255 chambres et suites au bord de l’océan. Tout y est.
Des restaurants typés comme le « Ocean Room » et ses plateaux de fruits de mer, « The Jasmine Porch » aux accents du sud. Un spa dans la nature. Un fitness en pleine lumière. Des courts de tennis à foison et six superbes parcours de golf, sans compter les voisins de Seabrook Island et Wild Dunes au nord de Charleston qu’il faut aussi épingler.
Si le séjour dans cet hôtel ne vous convient pas trop, tant il allège un portefeuille, des villas en location, très bien équipées, ont de quoi vous convenir à un tarif bien plus acceptable.
Belles signatures
Ce réceptif est enchâssé entre les parcours d’Osprey Point (Tom Fazio, 6’338 m.), Turtle Point (Jack Nicklaus, 6’456 m.), Cougar Point (Gary Player, 6’286 m.) et Oak Point (Clyde Johnson, 6’127 m.) avec leur succession de points d’eau, des rendez-vous où la faune est un régal pour votre caméra.
Mais attention de ne pas trop approcher des alligators, faux dormeurs maîtres des marais.
Et puis, il y a cet incroyable Ocean Course de Pete et Alice Dye dont les 6’730 mètres (back tees) sur cette île entre le ciel et l’eau sont une montagne si difficile à gravir surtout quand le vent fait des siennes. Ce redoutable links made in the USA garde l’Atlantique en belle vue de trou en trou.
Une brise très marine participe au jeu consistant à éviter un sable omniprésent décoré de plantes grasses et ponctué de plans d’eau.
Demandez leur avis aux pros du PGA Championship qui, eux non plus, n’ont pas fini d’y noyer leurs illusions et des balles à gogo rejoignant les 30’000 immergées chaque année dans l’étang du No 17, un par 3 sans contour visible, véritable juge de paix du parcours.
Autres parcours
Cassique (Watson) et River (Fazio) sont réservés aux membres du très privé Kiawah Island Club, quoique… Les plus fans d’entre les golfeurs licenciés es-cinéma le noteront, ils ont servi au décor du fameux film “La légende de Bagger Vance.”
Situé vers l’entrée de la propriété, où se rejoignent l’océan Atlantique et la rivière Kiawah (nom d’une tribu indienne habituée des lieux au 17e siècle anéantie par les maladies venues avec les colons européens), ce club est réservé aux propriétaires de belles propriétés avoisinantes.
Ici, le golf, on sait ce que c’est. Le voyage ne déçoit pas. Pour se requinquer, chaque parcours bénéficie de son propre club-house où le pro-shop, le bar (et ses bières glacées), le restaurant sont aux petits soins comme à la table de l’Atlantic Room à l’Ocean Course. Attention, si les green-fees sont étudiés pour ne pas trop rebuter les hôtes du resort, le golfeur de passage paye chèrement sa visite d’un jour.
A défaut du Sanctuary, d’une villa en location ou d’un hébergement chez un ami propriétaire, on peut aussi habiter très agréablement à Charleston, en prise directe avec l’animation de cette bourgade, un pied dans le passé encore très sudiste. C’est, en tout cas, bien plus animé.
Philippe P. Hermann
(*) Infos: www.kiawahisland.com