Dans des conditions de jeu très difficiles en raison d’un vent très souvent violent, Phil Mickelson et Louis Oosthuizen se partagent les commandes du tournoi, une longueur devant Brooks Koepka. Malgré une journée mieux maîtrisée que la veille, Antoine Rozner et Victor Perez échouent à un point du cut.
Et si Phil Mickelson effaçait des tablettes Julius Boros, le plus vieux vainqueur dans l’histoire des Majeurs (48 ans, 4 mois et 18 jours à l’USPGA 1968) ? A bientôt 51 ans (le 16 juin prochain), Lefty est en effet en tête de cette 103e édition du PGA Championship avec un score de 139 (-5).
physiquement, je me sens encore capable de jouer et de frapper les coups que j’ai frappés tout au long de ma carrière
Phil Mickelson
On ne l’avait plus vu aussi haut dans un leaderboard en Grand Chelem depuis l’Open britannique 2016, au Royal Troon. Deux autres quinquas avant lui avait occupé la première place à mi-parcours dans un aussi prestigieux tournoi : Sam’Snead en 1966 à 54 ans et plus près de nous Tom Watson, en 2009 à l’âge de 59 ans à Turnberry.
« Je me suis beaucoup amusé aujourd’hui, explique le Californien, clairement avantagé en étant parti tôt ce matin à Kiawah Island alors que le vent n’avait pas encore décidé de martyriser le champ (18 joueurs seulement sous le par après 36 trous). Je fais de plus en plus de progrès en essayant de prolonger ma concentration parce qu’en vieillissant, il m’est plus difficile de la maintenir en éveil. Physiquement, je me sens encore capable de jouer et de frapper les coups que j’ai frappés tout au long de ma carrière. A ce titre, ces deux premiers jours ont été parfaits. »
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La main mise des Sud Afs
L’Américain jouera ce samedi en dernière partie avec Louis Oosthuizen. Auteur de la carte du jour (68), le Sud-Africain est co-leader en ayant rendu une copie quasiment vierge de la moindre erreur, si ce n’est cet unique bogey concédé sur le terrible par 4 du 18.
Je n’aurais pas pu jouer mieux aujourd’hui
Louis Oosthuizen
Vainqueur du British 2010 à St-Andrews, co-détenteur du Grand Chelem des deuxièmes places en Majeurs, Oosthuizen, 38 ans, se présente ici comme un sérieux candidat à la victoire finale.
« Je n’aurais pas pu jouer mieux aujourd’hui, souffle-t-il à la sortie du recording. La frappe de balle était plutôt bonne avec les fers. Dans des conditions très venteuses, vous avez besoin de cela pour être dans le coup. Je pense que j’ai touché 13 ou 14 greens (72,22 %) en régulation dans des conditions de jeu tout sauf faciles (des rafales ont ainsi été chronométrées par moment à… 50 km/h). »
Have a day, @Louis57TM!#PGAChamp pic.twitter.com/rBVE8fGxsD
— PGA Championship (@PGAChampionship) May 21, 2021
Si on ajoute, à la position de leader ex-aequo d’Oosthuizen, les performances de Branden Grace et Christiaan Bezuidenhout l’Afrique du Sud compte 3 représentants dans le top 5.
Après leur exceptionnelle série de victoires consécutives sur l’European Tour (3) et le Challenge Tour (3) les Springboks sont bien décidés à étendre leur hégémonie en majeurs cette fois !
L’insolente assurance de Koepka
Mais l’épouvantail à mi-tournoi se nomme Brooks Koepka. Très impressionnant l’Américain qui a signé vendredi un solide 71 (-1) est en quête d’un troisième UPSGA en quatre ans et ne compte qu’un coup de retard sur les leaders.
Le dernier à avoir réussi un tel exploit en Majeur se nomme Tom Watson, à l’Open britannique (1980, 82 et 83).
🗣 ANOTHER ONE!
Brooks Koepka sinks his second eagle of the day, bringing him one back of the lead.#PGAChamp pic.twitter.com/oc7ZTwictc
— PGA Championship (@PGAChampionship) May 21, 2021
Auteur de 2 eagles le Floridien dégage une assurance insolente qui a de quoi refroidir ses rivaux.
Un temps seul en tête il a trébuché sur 2 des 4 derniers trous face au vent mais s’installe à la 3e place un coup devant le récent vainqueur du Masters, le Japonais Hideki Matsuyama qui a visiblement bien digéré son sacre à Augusta.
J’ai réussi à battre le parcours dans la tempête sur la fin
Antoine Rozner au micro de Golf+
Corey Conners, le leader de la veille, est toujours concerné par la gagne malgré son 75 (+3) (comme Rory McIlroy ici même en 2012 avant de l’emporter le dimanche).
Le Canadien est septième à -2 (142) avec le vainqueur de l’US Open 2019, Gary Woodland, ou encore l’Anglais Paul Casey, deuxième du dernier USPGA au mois d’août 2020.
DeChambeau en embuscade
Si le Norvégien Viktor Hovland a reculé et n’est plus sous le par il conserve une place dans le top 20 dans lequel on note l’arrivée de Bryson DeChambeau 12e à 4 coups de la tête ou de Ian Poulter (19e dans le par total) qui pourrait profiter de ce tournoi pour se signaler à nouveau à 4 mois de la Ryder Cup…
Y.E. Yang disqualifié, des favoris éliminés !
Tous peuvent encore espérer décrocher l’énorme chèque réservé au futur lauréat : 2 160 000 dollars (la dotation du PGA Championship est en effet passée cette année de 11 à 12 millions de dollars).
Ce ne sera en revanche pas le cas pour une demi-douzaine de favoris qui n’ont finalement pas passé le cut fixé à +5.
Trois des quatre premiers mondiaux sont ainsi concernés : Dustin Johnson (premier n°1 mondial depuis Greg Norman en 1997 à manquer deux cuts d’affilée en Majeurs), Justin Thomas (n°2) et Xander Schauffele (n°4).
Out aussi Brian Harman, Sergio Garcia, Marc Leishman, Adam Scott ou encore Tommy Fleetwood. Exit également l’ancien vainqueur en 2009, le Sud-Coréen Y.E. Yang, coupable d’avoir signé une carte incorrecte. Disqualifié !
Rozner, Perez… Avec les honneurs
L’aventure sur le redoutable Ocean Course s’arrête aussi pour les deux Français, Antoine Rozner et Victor Perez, 82es à +6.
« Je n’ai pas grand-chose à me reprocher aujourd’hui, souffle au micro de Golf+ le Racingman, auteur d’un solide 71 (-1). J’ai réussi à battre le parcours alors qu’il y a eu une énorme tempête sur la fin… »
« Je suis très content de ma journée, ajoute de son côté le Tarbais (72). Le retour ici à partir du trou 14 est vraiment diabolique. Quand on repart vent contre, c’est une grande série de fer 3 à négocier, et cela jusqu’au 18. »
La punition est identique pour les deux belges engagés cette semaine. Thomas Detry finit à +7 (76 et 75), loin devant Thomas Pieters, en perdition avec son 84 (+12) !
Le leaderboard
© PGA of America