Cette 121e édition de l’US Open nous offre un duo improbable en tête à mi-parcours : Richard Bland (photo) et Russell Henley. A -5 (137), le couple anglo-américain devance d’un point Louis Oosthuizen et Matthew Wolff. Auteurs de deux cartes respectives de 75 (+4) et 78 (+7), Victor Perez et Paul Barjon finissent loin d’un cut fixé à +4 !
En 2008, lors de la dernière visite de l’US Open à San Diego, Rocco Mediate, alors 157e joueur mondial, avait bien failli créer la surprise en s’inclinant seulement au 19e trou de play-off le lundi face à Tiger Woods, alors au firmament de sa carrière. Treize ans plus tard, un autre « nobody » pourrait s’inviter au banquet. Son nom ? Richard Bland.
Retrouvez le classement complet
A 48 ans, l’Anglais, qui évoluait encore en 2018 sur le Challenge Tour, la deuxième division européenne, et dont l’unique expérience dans un US Open avant cette semaine se résume à un cut manqué en 2009 du côté de Bethpage (New York), trône tout en haut du leaderboard après 36 trous. Personne n’avait fait aussi bien à son âge en 121 éditions.
Récent vainqueur sur le Tour européen (au British Masters) à sa 478e tentative (!), il s’est admirablement sorti du piège proposé par le redoutable South Course de Torrey Pines. Avec un score de 137 (-5) grâce à une très solide carte de 67 (-4) forte de sept birdies (contre trois bogeys), il partage ici les commandes avec l’Américain Russell Henley, 70 (-1) aujourd’hui et déjà co-leader la veille (avec le Sud-Africain Louis Oosthuizen).
Only 1 player in the #USOpen field has not missed a putt inside 10 feet yet this week: @blandy73 (31 for 31)
His Friday 67 is the @Lexus Top Performance of the Day. pic.twitter.com/8LMY7rXWFa
— U.S. Open (USGA) (@usopengolf) June 19, 2021
Des hauts et des bas
« Dans une carrière professionnelle, il y a toujours des hauts et des bas, souffle doucement le Britannique, 115e mondial. Mais que vous soyez tennisman, boxeur ou golfeur, vous êtes constamment animé par cette envie de ne jamais abandonner, de garder la même attitude. C’est ce que j’ai encore fait durant ce deuxième tour en essayant de conserver le plus possible la balle en jeu (10 fairways touchés sur 14). Il n’y a que comme ça que vous vous donnez une chance d’atteindre vos objectifs… »
Bland et Henley, qui a avoué à la sortie de recording ne pas savoir grand-chose du CV de l’Anglais (sic), s’élanceront à 13h35 locale (22h35 en France) en dernière partie ce samedi. Cela valait clairement une cote en début de semaine.
Tous deux possèdent un petit point d’avance sur Louis Oosthuizen et l’Américain Matthew Wolff, deuxième à Winged Foot en septembre dernier et revenu à la compétition après deux mois d’absence pour cause de blessure… psychique. Juste derrière ce duo, à -3 (139), on retrouve deux très gros poissons, l’un double vainqueur au Masters en 2012 et 2014, le Floridien Bubba Watson, lui aussi 67 ce vendredi, l’autre actuellement n°3 mondial et qui peut grimper sur la plus haute marche en cas de succès dimanche, l’Espagnol Jon Rahm, auteur d’un 70.
J’ai l’impression que si je peux améliorer mon jeu de fers et être un peu plus à l’aise avec mon driver, j’aurai une bonne chance ce week-end
Bryson DeChambeau
Tenant du titre et propriétaire d’un excellent 69 (-2) avec notamment un sublime eagle sur le par 5 du 18, Bryson DeChambeau s’est installé à la treizième place, dans le par total. « J’ai l’impression que si je peux améliorer mon jeu de fers et être un peu plus à l’aise avec mon driver, j’aurai une bonne chance ce week-end », a-t-il analysé après coup. Il est à cinq longueurs de la tête.
Tout comme Justin Thomas (n°2 mondial) et un certain Brooks Koepka, pas franchement en réussite avec son 73 (+2) mais qui demeure toujours en vie… 96e après dix-huit trous avec un difficile 75 (+4), Phil Mickelson a comblé une moitié de son retard avec son 69. Le récent vainqueur du PGA Championship est 30e à +2 (144), tout comme Dustin Johnson, très loin d’afficher son meilleur golf.
JT giving the people something to roar about. 🗣️#FromManyOne | #USOpen pic.twitter.com/nO8FeG5aeX
— U.S. Open (USGA) (@usopengolf) June 19, 2021
Un Rose fané
Peu voire quasiment aucun grand favori n’a manqué le cut fixé finalement à +4. Citons toutefois le vainqueur de 2013 à Merion (Pennsylvanie), l’Anglais Justin Rose, +13 sur deux tours, ou encore son compatriote Tyrrell Hatton.
Exit aussi le jeune Sud-Africain Garrick Higgo, victorieux le week-end passé pour son premier départ sur le PGA Tour, le Belge Thomas Detry, les Américains Will Zalatoris, Tony Finau, Max Homa et Matt Kuchar, l’Australien Cameron Smith et le Norvégien Viktor Hovland. Ce dernier a abandonné, blessé après avoir reçu du sable dans l’œil lors de son échauffement dans un bunker.
Barjon et Perez trop justes
Cela ne passe pas non plus, hélas, pour les deux Français présents en Californie cette semaine. Victor Perez, malgré des stats plutôt solides (10 fairways sur 14 touchés, 28 putts), a aligné un second 75, lesté d’un méchant triple bogey sur le 7. Le Tarbais finit à +8 (150). C’est son troisième cut manqué d’affilée dans un Majeur, son quatrième en compétition après son échec au Memorial Tournament (PGA Tour).
En position plutôt favorable après un tour encourageant bouclé en 73 (+2), Paul Barjon s’arrête là, lui aussi. Le Néo-Calédonien, un seul birdie dans la journée (au 4) contre six bogeys et un double, a clairement souffert sur les greens de Torrey Pines (36 putts). Il termine à +9 (151) avec une ultime carte de 78 (+7).
Le leaderboard
© USGA