Quelques jours seulement après avoir été testé positif au Covid-19, l’Espagnol Jon Rahm remporte son premier tournoi Majeur lors d’un dénouement épique. A -6 (278), il laisse à un point le Sud-Africain Louis Oosthuizen, une nouvelle fois deuxième. Tenant du titre, Bryson DeChambeau, auteur d’un finish catastrophique, prend la 26e place.
Ce green du 18 est décidément un lieu mémorable, au dénouement toujours unique. Il y a treize ans, pour la dernière visite de l’US Open à Torrey Pines, Tiger Woods enfilait ici un birdie de plus de 3,50 mètres pour embarquer son compatriote Rocco Mediate en play-off sur… dix-neuf trous le lendemain avant de signer un quatorzième succès en Majeur.
Retrouvez le classement complet
Cette fois, c’est Jon Rahm qui claque un autre birdie tout aussi crucial. Un gauche-droite à plus de sept mètres du trou pour s’offrir une ultime carte de 67 (-4) et coiffer sur le fil le Sud-Africain Louis Oosthuizen, qui se contente d’un 71 (par). Avec un score final de 278 (-6), il devient à 26 ans le premier espagnol à remporter le deuxième plus vieux tournoi du Grand Chelem de l’histoire.
Our 121st #USOpen champion!
Congrats, @JonRahmPGA! pic.twitter.com/x6D3cu1eJc
— U.S. Open (USGA) (@usopengolf) June 21, 2021
Passé pro il y a tout juste cinq ans
Ce South Course de Torrey Pines est un peu devenu le jardin de ce robuste gaillard au physique de rugbyman qui, il y a cinq ans à peine, finissait meilleur amateur lors de l’édition 2016 de l’US Open (remportée à Oakmont (Pennsylvanie) par Dustin Johnson) avant de passer pro juste après. C’est en effet ici, tout près de San Diego, que Jon Rahm a gagné en 2017 son premier tournoi sur le PGA Tour, le Farmers Insurance Open. Quelle belle revanche en tout cas pour celui qui avait dû il y a moins de quinze jours de cela « abandonner » au Memorial Tournament alors qu’il comptait six points d’avance en raison d’un test positif au Covid-19.
« Je crois beaucoup au Karma, souffle celui qui s’empare de la première place mondiale. Malgré ce qui s’est passé récemment, je suis resté positif en sachant que le meilleur était encore à venir. Je ne pouvais pas imaginer ce superbe dénouement mais je savais que j’arrivais dans un lieu spécial pour moi. J’avais juste l’impression que les étoiles étaient en train de s’aligner, je savais que je pouvais jouer mon meilleur golf. Sans parler de la présence de mes parents ici cette semaine… Et puis voilà, j’y suis arrivé. Mais j’ai encore du mal à croire que je suis le premier espagnol à remporter un US Open. Cela aurait dû être Seve (Ballesteros). Je sais qu’il a beaucoup tenté sans jamais y parvenir. Quand on est au Masters, on pense beaucoup à lui mais je sais qu’il voulait tellement gagner l’US Open… »
Cela n’a pas été suffisant. C’est très frustrant. C’est décevant. J’ai laissé échapper quelques putts importants ici et là…
Louis Oosthuizen
Pour la sixième fois, Louis Oosthuizen termine donc deuxième dans un Majeur (dont notamment à l’US Open 2015 à Chambers Bay). Le Sud-Africain, co-leader au départ de ce dernier tour en compagnie du Canadien Mackenzie Hughes et de l’Américain Russell Henley, n’a jamais réussi à faire la différence ce dimanche, ne trouvant que 8 fairways sur 14 et restant surtout muet sur les greens (32 putts). « J’ai pourtant bien joué au golf aujourd’hui, analyse l’ancien vainqueur de l’Open britannique 2010. Mais cela n’a pas été suffisant. C’est très frustrant. C’est décevant. J’ai laissé échapper quelques putts importants ici et là… J’ai eu les coups pour y arriver mais cela n’a pas suffi… »
How? 😮@BKoepka | #USOpen pic.twitter.com/DAwBgvLs4Q
— U.S. Open (USGA) (@usopengolf) June 20, 2021
Quand Bryson dégoupille…
Ce quatrième tour de cette 121e édition qui nous a réservé son lot de rebondissements, digne des plus grands films catastrophes. A l’image par exemple de Mackenzie Hughes qui a vu sa balle au 11 rebondir sur un chemin goudronné et finir sa course dans… un arbre avant de signer un très lourd 77 (+6) qui l’expulse du top 10 final (15e à +1). Ou encore Bryson DeChambeau, le tenant du titre, un court instant en tête du tournoi après dix trous joués, avant d’enchaîner avec deux bogeys consécutifs aux trous 11 et 12 et surtout un rédhibitoire double-bogey sur le par 5 du 13. Comme sonné, le Californien domicilié à Dallas (Texas) a même encaissé un terrible quadruple-bogey sur le 17, prenant la 26e place à +3, à neuf coups derrière Rahm.
« Je n’ai pas du tout explosé, soulignait, agacé, l’Américain. C’est simplement le golf. Souvent, j’ai frappé des coups bien pires que ceux que j’ai frappés aujourd’hui et j’ai pourtant gagné. Là, ça n’a pas fonctionné. Cela ne s’est pas enchaîné comme je le voulais. C’est le golf ! »
Pas plus de réussite non plus Rory McIlroy, lui aussi en position de l’emporter (deuxième à un coup des leaders après neuf trous joués), mais qui doit baisser pavillon avec un dernier 73 (+2) pour une septième place à -1 (283). Quant à Brooks Koepka, malgré un solide 69 (-2) lesté de deux derniers bogeys au 16 puis au 18, il prend la quatrième place à -2 (282) en compagnie de l’étonnant italien Guido Migliozzi, 24 ans seulement, encore sur le Challenge Tour, la deuxième division européenne, en 2018. C’est aussi ça la magie du golf !
Le Classement
© Kohjiro Kinno/USGA