En terminant cinquième du classement général de l’Alps Tour, Paul Elissalde a gagné sa carte pour la saison 2022 du Challenge Tour. Le Biarrot de 25 ans explique notamment comment un préparateur mental l’a aidé durant la saison.
Ça y est, vous avez obtenu votre carte pour le Challenge Tour : on vous imagine heureux ?
Ça fait plaisir de sortir enfin de l’Alps tour, ça fait 6 ans quand même que j’y suis. Je n’ai pas fait un super début de saison mais au cours de l’année, j’ai pris un préparateur mental, Éric Boucher, ce qui m’a beaucoup aidé.
Ça a matché direct. J’ai fait une troisième place puis une victoire en Autriche dans le mois qui a suivi (sa première victoire chez les pros). J’ai continué d’appliquer ce qu’il me disait et ça a marché. Sur l’année, j’ai rempli mes deux objectifs principaux que j’avais fixés avec Kevin Turlan, mon coach technique : le premier, c’était de gagner un tournoi, le deuxième, c’était de finir dans les 5 premiers. Donc l’année est parfaite.
Ces deux derniers tournois ont dû être stressants ?
Justement, j’ai fait venir Éric. J’ai un peu investi car je savais que ça allait être compliqué mentalement et émotionnellement. Il m’a permis de bien gérer les deux tournois. Au début, je voulais qu’il vienne qu’au premier, ça c’est bien passé et je lui ai demandé de venir à la finale aussi. Et c’est en partie grâce à lui que j’ai réussi à gérer.
Sur quoi vous avez travaillé avec lui ?
Mon plus gros défaut, c’est de me laisser embarquer par les émotions. Ce qu’on bosse énormément, c’est de rester très joueur sur le parcours, de pas trop prendre au sérieux pour pas sur-jouer dans la concentration, rester un peu détaché. En gros de jouer le parcours comme si c’était un parcours normal. C’est le plus dur dans ces situations-là.
Est-ce que vous avez douté durant la finale ?
Après le deuxième jour, j’ai pris un petit coup au moral. J’étais top 20 après le premier tour, mais un +4 le deuxième m’a fait reculer au classement, surtout que Paul Margolis et Franck Médale (respectivement 6e et 7e au général) étaient bien classés. Donc ça a piqué un peu. Mais j’ai été très content de ma dernière partie même si le score n’est pas exceptionnel (-3). La manière donc je l’ai géré avec Éric était top.
Qu’est-ce qui a changé cette année globalement pour vous par rapport aux dernières ?
J’ai changé de staff. J’ai pris un préparateur physique il y’a 2 ans (Dorian Auvitu) : je n’en avais pas avant. Kevin Turlan, mon coach technique, ça fait un peu plus d’un an que je travaille avec lui. Quant à Éric, il m’a fait changer la vision que j’avais du golf qui n’était pas bonne. Je prenais plus du tout de plaisir à jouer. J’allais jouer car c’est mon métier mais pour lui, l’ingrédient principal est de rester dans le plaisir du jeu car plus on prend ça au sérieux, plus on se fait des noeuds dans la tête. L’apport d’Éric m’a fait énormément de bien. C’est d’ailleurs à partir du moment où j’ai commencé à travailler avec lui que j’ai commencé à bien jouer.
Vous avez disputé deux épreuves du Challenge Tour cette année en France (deux cuts manqués), que vous ont enseigné ces expériences ?
C’est une expérience qui va m’aider, de voir l’organisation, le niveau de jeu. Tout cela permet d’imaginer comment ça va se passer l’année prochaine chaque semaine.
Ce qui est bien c’est l’organisation qui est vraiment meilleure. Les infrastructures aussi : à chaque tournoi il y a des balles blanches, un putting green, un chipping green, ce qu’on n’avait pas tout le temps sur l’Alps Tour.
Par contre je pense que l’ambiance est un peu moins bonne, plus individualiste. Après, le niveau moyen est bien meilleur, c’est certain.
Avez-vous prévu un gros travail durant l’hiver ?
On va faire le point rapidement mais sur le mental on va poursuivre ce qu’on a fait. C’est bien qu’Éric m’ait vu sur le parcours en plus. Avec Kevin, on va sûrement travailler techniquement. Cette saison on s’est surtout centrés sur le scoring et la performance. Pour la prochaine saison, je pense qu’il y a 2-3 trucs à modifier mais ça ne va pas être des grands changements. Des petites choses techniques pour être plus constant mais pas un vrai travail de fond.
Maintenant ma priorité est la recherche de sponsors. Ils sont primordiaux pour débuter la saison donc je suis activement à la recherche de nouveaux partenaires. À bon entendeur, salut !
©Alps Tour Golf/Federico Capretti