Denis Lalanne dont Golf Planète a le plaisir et l’honneur d’accueillir régulièrement les chroniques vient de se voir décerner un prix par l’Académie Française pour son dernier livre, « Dieu ramasse les copies ».
Ce prix d’ Académie fait partie des grands prix décernés par l’ Académie française et est destiné à récompenser des ouvrages d’importance particulière, ou l’ensemble d’une oeuvre. Ont ainsi été primés les années passées : Dominique Noguez, Christian Bobin ou encore Florence Aubenas. Le prix lui sera remis officiellement le 5 décembre prochain sous la coupole de l’ Académie.
Ce roman, paru chez Atlantica, démarre sur la « drôle de guerre » qui envoie des millions de Français sur les routes, mélangés aux soldats en détresse. Un avion surgit, le père du jeune Robert Gabault est abattu. Celui-ci trouve refuge avec sa mère dans une ville du Sud-Ouest où il se lie d’amitié avec Odelin Cartier-Galloise, jeune homme charismatique. Quand ce dernier est arrêté par les Allemands, Robert donne rendez-vous à un ancien camarade de classe passé du côté ennemi. Leur explication tourne mal et s’achève dans une détonation dont l’écho ne retombera jamais. Au soir de sa vie, Robert, devenu le Gab, grand reporter de l’Agence France-Presse, revient sur ces événements qui ont fait basculer son destin. La plume tendre et entraînante de Denis Lalanne ne nous donne qu’une envie : croire aux serments d’amitié, à la force de l’engagement, au pardon et à la rédemption.
Ami d’Antoine Blondin, Denis Lalanne a partagé avec lui la passion du sport et de la littérature, dont ils ont réussi à emmêler les enjeux et les plaisirs. A l’image de cet inoubliable Temps des Boni (La Table Ronde, 2000), où Lalanne a fait la démonstration que le rugby obéissait aux lois de la vie, et que telle était sa gloire. Écrivain de l’amitié, de la fête, des fragilités, écrivain de ce qui gît dans la nostalgie, Denis Lalanne trouve dans le roman’espace idéal et infini pour déployer un style sensible et mâle, magnifiquement classique et ô combien marquant.
Figure majeure du journalisme français, on lui doit également La guerre à l’envers(La Table Ronde), Un long dimanche à la campagne (Robert Laffont), Trois balles dans la peau (La Martinière).