Au terme de son grand oral, auquel Golf Planète était convié, le président de la ffgolf Pascal Grizot a lancé un appel aux golfeurs non licenciés. Au regard des chiffres avancés, l’enjeu est important car le manque à gagner l’est tout autant…
On ne le dit pas suffisamment : le golf est le sport individuel le plus pratiqué au monde. Et cette position n’est pas prête d’être contestée puisque les chiffres sont en constante augmentation. En 2021 nous étions 66, 6 millions à pester contre la petite balle blanche !
Cette tendance se vérifie également en France où les seuls licenciés n’ont jamais été aussi nombreux avec plus 430 000 golfeurs détenteurs du précieux sésame. Mais les chiffres pourraient être beaucoup plus élevés si les golfeurs pratiquants prenaient tous leur licence. Or combien sont-ils en vérité ?
Combien de pratiquants en France ?
Au début des années 2000, le chiffre de 2 millions de pratiquants avait été avancé ! Mmm…
En 2018, à l’orée de la Ryder Cup, ce chiffre avait été ramené à 800 000 après une étude plus approfondie (personne ayant joué au moins une fois dans l’année, toute structure confondue). Plus raisonnable certes, mais est-il pour autant réaliste ? Au regard de la croissance constatée aujourd’hui, faut-il donc considérer qu’il y a 400 000 pratiquants qui se baladent sans licence sur les golfs hexagonaux ?
Le nombre de non licenciés est à la hausse depuis un an
Selon une étude de Sports Marketing Surveys, en Grande-Bretagne, un tiers des golfeurs est licencié… Si l’on doit pondérer ce chiffre pour la France qui a une “tradition golfique” moins importante, le chiffre de 400 000 paraît donc réaliste. Et la tendance n’est pas à la baisse : dans tous les pays d’Europe, on observe depuis un an une augmentation des joueurs qui pratiquent le golf sans “permis”.
Pour autant, ils ne sont pas tous concernés par la licence. Une grande partie serait selon la formule consacrée “des golfeurs du dimanche”. Ils jouent très peu à l’année ou “pire encore”, ils n’ont fait qu’assister à une initiation.
D’autres font du practice et ne voient aucun intérêt à s’assurer ou à s’inscrire aux compétitions. Une chose est sûre, ils sont suffisamment nombreux pour que Pascal Grizot s’en inquiète.
Un manque à gagner important
L’enjeu est de taille. Projetons-nous dans une hypothèse basse avec un prix moyen de la licence à 40 € et 100 000 golfeurs « non encartés ». Cela représenterait 4 000 000 € par an de manque à gagner pour la ffgolf ! Rappelons que le produit de la licence participe à hauteur de 60 % du budget total de la Fédération…
Comme le précisait en février 2001 le directeur exécutif de la ffgolf Christophe Muniesa, la licence permet de « fournir un gros effort collectif au service de l’organisation du jeu, au bénéfice des joueurs et de toute une filière ».
En lançant cet appel – à l’intention notable et remarquée des golfs commerciaux – Pascal Grizot indique la direction vers laquelle la ffgolf souhaite se diriger. Outre le fait d’être assuré, de participer aux compétitions et d’accéder à une forme de communauté, la licence permet aujourd’hui de mieux appréhender les enjeux de demain, sur l’écologie notamment.
Il faut financer une transition écologique imposée et imposante
Les prochaines normes environnementales, en vigueur dès 2025, obligent en effet la filière à reconsidérer l’entretien des parcours. Si l’on ne fait rien pour remplacer les produits phytosanitaires mis à l’index, les fairways ressembleront à des champs de patates et les greens n’auront de vert que leur nom.
D’importants investissements sont nécessaires en matière de recherches et de formation de personnel pour trouver des solutions viables qui permettront aux parcours d’être encore jouables.
Payer sa licence c’est aussi financer cette transition écologique imposée. Et permettre à tout golfeur confondu de continuer à jouer dans des conditions acceptables qui évoluent en fonction du rythme des saisons.